S’il y a aujourd’hui un homme qui cause  beaucoup d’insomnies au président Joseph Kabila, c’est Bosco Ntaganda ; ce général dissident, qui sème la terreur depuis quelques mois au Sud-est de la république Démocratique du Congo, à travers le M23, son mouvement rebelle.

Né au Rwanda et de parents rwandais, l’on n’a jamais compris comment cet homme est devenu congolais.  Très tôt, Bosco Ntaganda prend goût au maniement des armes dans l’est du Congo après un passage dans l’Armée Patriotique Rwandaise (APR), le mouvement qu’avait crée Paul Kagamé, l’actuel président Rwandais. Juste quelques années après, il quitte l’APR, pour adhérer à l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL), mouvement avec lequel  Laurent-Désiré Kabila chassa Mobutu du pouvoir en mai 1997. Déçu de n’avoir pas obtenu ce qu’il visait, Bosco Ntaganda se retourne contre le président Kabila, aux côtés  du  Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), mouvement politico-militaire pro-rwandais à Goma, qui part en guerre contre le nouveau président congolais. C’est ainsi qu’en 1998, il participe avec ce mouvement au coup d’Etat avorté contre le président Kabila.

Après cette autre aventure infructueuse, Bosco Ntaganda quitte le RCD pour cette fois adhérer à l’Union des Patriotes Congolais (UPC) de Thomas Lubanga, un autre mouvement rebelle soutenu par le Rwanda. Nommé chef d’état major adjoint de l’UPC, Ntaganda sème avec ses hommes  une  désolation indescriptible dans l’est du pays. Une bravoure qui le propulse juste quelques temps après au grade de chef d’état major général de la milice. Homme à la gâchette facile, Bosco Ntaganda réorganise l’aile politique de l’UPC, et remporte plusieurs batailles contre les Forces loyalistes.  

Fidèle à sa logique, quand l’UPC commence à perdre de son influence, Bosco Ntaganda quitte le navire UPC et crée le Mouvement révolutionnaire du Congo (MRC) avec lequel il massacre de nombreuses personnes à l’Est de la RDC en 2005. C’est d’ainsi que pour le stopper dans sa sale besogne, les autorités de Kinshasa lui tendent la main en lui proposant le grade général de brigade. Mais, le « Terminator » décline l’offre, et choisi cette fois de retrouver Laurent Nkunda dans le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Fervent défenseur de la minorité Tutsi, il entre en dissidence contre Nkunda, et avec le soutien du Rwanda, il met sur pied le M23, mouvement avec lequel il sème actuellement  la terreur à l’Est de la RDC.

Agé de seulement 39 ans, Bosco Ntaganda constitue aujourd’hui pour les autorités congolaises un danger permanent !