Pendant longtemps, Bordeaux a souffert de son réseau de transport en commun trop peu performant pour satisfaire les nombreux usagers. Jusqu’au début des années 2000, la seule alternative citadine à un véhicule personnel était un réseau de bus lent et totalement tributaire des embouteillages (pas ou peu de couloirs de bus aménagés).

 

 

Début des années 2000

 

Puis est venue l’ère des grands travaux. A partir de l’an 2000, nous ne reconnaissions plus notre ville tant chacune de ses entrailles était mise à nue pour opérer des changements d’urbanisme et accueillir de nouvelles structures : des couloirs de bus, des pistes cyclables parfois intelligemment séparées de la voie des voitures.

 

Mais surtout, celui qui révolutionna les déplacements dans l’agglomération dès 2003 : le tramway, avec son système inédit d’alimentation par le sol sur certains tronçons. Système qui connut quelques dysfonctionnements mais qui permit de poursuivre l’idée générale qui consistait à intégrer au mieux les transports en commun dans le paysage de centre-ville (et dans les mœurs des habitants).

 

 

 

Fin des années 2000

 

Depuis, les lignes de tramway ont été prolongées, pour desservir également la CUB, Communauté Urbaine de Bordeaux, à savoir les principales agglomérations jouxtant la ville. Le réseau de bus a été repensé, des lignes rajoutées, des tracés modifiés, des véhicules neufs intégrés. Le service nuit est devenu un réel service et plus seulement un gadget.

 

Tout ceci est opérationnel depuis plusieurs années, et la conception et l’efficacité de ce réseau de transport s’est peaufiné au fil du temps : tout est pensé pour le confort des usagers (par exemple, ces nombreux parkings moins onéreux situés aux entrées de l’agglomération et construits pour inciter les visiteurs à se rendre dans le centre par le réseau de transport en commun et laisser leur voiture à la périphérie)

 

Le meilleur moyen de faire prendre des habitudes écocitoyennes aux gens est encore de faire en sorte que ces habitudes changent en mieux leur qualité de vie.

 

 

Année 2010

 

Mais la véritable révolution de ce début d’année 2010, effective depuis la fin du mois de février, c’est le bien nommé V3 (à prononcer « V cube » en référence à la fameuse Communauté Urbaine de Bordeaux : le vélo de la CUB), un système de vélo en libre service qui n’a rien à envier au système parisien.

 

Cela fait déjà plusieurs années que la mairie proposait aux habitants de la ville des prêts de vélo, mais le fonctionnement était plus laborieux : il fallait se rendre dans un des rares locaux prévu à cet usage à des heures très matinales, laisser une caution assez astronomique et remplir moult paperasse pour se voir prêter un vélo pour une durée allant de quelques jours à six mois.

 

En deux mois de service, on ne peut que constater que les bordelais ont adopté le V3.

La mise en place, aussi, a été impeccablement pensée : 139 stations dont 99 sur la ville même de Bordeaux (un usager doit pouvoir trouver une station dans un rayon de 300 mètres par rapport à lui) et 40 sur le reste de la CUB, 1545 vélos, l’ensemble souvent à proximité de grosses stations de bus et de tram et des centres névralgiques de la ville (gare, centres commerciaux, quartiers de travail et zones résidentielles).

 

Les vélo sont jolis (oui, c’est important), pratiques (avec un large panier sur le devant, une béquille, un antivol, un système anti déraillement), légers (17 kilos) et les 30 premières minutes d’utilisation sont gratuites.

 

Ainsi, si le printemps voit le retour des jupes légères et des lunettes de soleil un peu partout dans notre pays, à Bordeaux cette année il voit aussi la multiplication de citadins pédalant sur leurs V3.

 

Entre la refonte du réseau de bus, l’expansion encore en cours des lignes de tram, l’aménagement des pistes cyclables et la mise en place du V3 : il faut vraiment y mettre de la mauvaise volonté pour être ultra-urbain à Bordeaux et encore utiliser un véhicule personnel !