Bonne année à nos amis chinois

Voilà déjà plusieurs semaines que nous avons digéré la dinde aux marrons et la bûche pralinée, nous avons sauté à pieds joints dans l’année 2012 en nous souhaitant mutuellement que tous nos vœux se réalisent. Pour certains, il ne faut mieux pas.

A l’autre bout du monde, dans le pays le plus peuplé de la planète, le nouvel an n’est pas encore passé, l’année nouvelle débutera dans la nuit du 22 au 23 janvier. Une opportunité d’en savoir un peu plus sur ce passage dans un nouveau cycle.
Les chinois n’ont pas la même base pour calculer leur année, ils se réfèrent à la lune et non pas au soleil. Dans la tradition, c’est l’occasion de fêter le futur retour du printemps, durant 15 jours, c’est une période de réjouissance qui se termine par la fête des lanternes qui se déroule durant la nuit. Une lanterne a quand même plus de beauté dans un ciel étoilé. La date butoir n’est pas fixe, comme chez nous, elle est déterminée par des observations astrologiques menées par un observatoire situé à Nankin sur la Montagne Pourpre.
La période du nouvel an, accompagnée d’une période de vacances de 7 jours, est synonyme d’exode urbain. Les villes industrielles, polluées par des nuages rendant l’air irrespirable, sont désertées par les habitants qui retournent dans leur famille restée à la campagne.
Toute fête possède son lot de rituels. Le nouvel an dans l’Empire du Milieu est l’occasion de faire le ménage de tous les éléments de l’année passée. Diverses légendes existent sur l’origine des choses. Il se raconte que dans des temps immémoriaux, un démon nommé « nian », signifiant « année » paradait, à période ponctuelle, dans les villages, les âmes n’avaient pas d’autre choix que de s’enfermer chez elles et de diner en famille lors d’un repas convivial.
Il se trame également que durant la semaine avant le réveillon, les familles préparaient leur Dieu du Foyer pour un long voyage. Celui-ci devait se rendre devant l’Empereur Jaune, créateur de la civilisation chinoise, pour faire son rapport sur les agissements de la famille. Afin de l’attendrir, les membres de la famille lui donnaient des bonbons et autres douceurs.
Après avoir mangé des plats avec une symbolique bien précise, selon les souhaits que l’on veut voir réaliser, le lendemain matin, direction le temple pour y faire des prières et brûler de l’encens.

Bien sûr la fête ne se déroule pas seulement à l’intérieur des chaumières mais également dans la rue. Des défilés sont organisés avec leur déferlement de couleur, de danses et de musiques. Ce genre de parades a lieu dans le monde entier, chaque ville, ayant sa diaspora chinoise, voit des dragons moustachus et des lampions défilés.

L’année qui va commencer lundi prochain, s’ouvre sous le signe du Dragon D’eau. Tout comme pour le calendrier occidental, il y a des signes astrologiques, sauf que dans ce cas, il dure toute une année et revient tous les 12 ans de façon cyclique.
Il y a bien longtemps, le 1er Bouddha invita 12 animaux à un repas en sa compagnie afin de leur donner ses directives quant à la gestion de la foi. L’invitation se transforme en véritable course. Le rat, malin et rusé, joua un tour au chat, il lui dit que le dîner avait lieu à une date plus tardive, le chat ne se pressant pas arriva le dernier et ce serait pour cette raison qu’il y a une haine entre les deux animaux.

 

Les douze convives arrivèrent dans cet ordre : le rat chaleureux, le bœuf déterminé, le tigre courageux, le lièvre casanier, le dragon charismatique, le serpent frivole, le cheval libre, la chèvre dépensière, le singe acrobate, le coq franc, le chien juste et le cochon généreux. Comme quoi les adjectifs qui leur sont accolés sont toujours d’actualité. Afin de les remercier d’être venu et de s’être écharpés dans cette épreuve, Bouddha les remercia en leur donnant une année où ils seraient commémorés.


A tous nos amis venus de Chine, une bonne et heureuse année du Dragon. 新年好
xīn nián hǎo !