Un éditorialiste du Nouvel Observateur se demande si François Hollande est un bon candidat. J’ai envie de répondre : le meilleur candidat, c’est celui qui gagne l’élection. Mais il est vrai qu’en voyant la remontée spectaculaire du président sortant dans les sondages, on peut se demander si le candidat PS est aussi persuasif que son concurrent direct.
De Jacques Chirac, on disait qu’il était un bon candidat mais un mauvais président. Comme un bulldozer il renversait tout sur son passage et était capable de redresser les situations les plus délicates. Il ne partait pas favori contre Balladur ou Jospin, mais il a su déjouer les pronostics. Mais quand on regarde le bilan de ses deux mandats, force est de constater que notre pays n’a pas beaucoup progressé en douze ans. Sarkozy l’a même qualifié de roi fainéant.
En 2007, Nicolas Sarkozy a fait une bonne campagne, c’est du moins l’avis des observateurs éclairés. En fait, il a fait beaucoup de promesses qu’il n’a pas pu tenir. Cette année, peut-on dire que c’est un bon candidat ? Depuis qu’il s’est déclaré, il a bien progressé dans les sondages, mais la manière n’est plus la même. L’énergie est restée intacte, mais il a décidé de choisir la manière forte, le conflit. C’est sans doute ce qu’attend une certaine frange de son électorat : l’attaque, la violence dans les propos, voire même l’insulte. En 2007, il y avait un souffle qu’on ne retrouve plus aujourd’hui. Le bon candidat s’est changé en mauvais président. Et le candidat d’aujourd’hui a du mal à faire oublier les méfaits du président, sauf les amnésiques.
Alors, s’il faut choisir, ne vaut-il pas mieux espérer avoir un bon président mauvais candidat ? Gagner c’est bien mais pour faire quoi ensuite ? Comme disait Charles Pasqua, un orfèvre en matière de cynisme : « Les promesses des hommes politiques n’engagent que ceux qui les reçoivent. »
Et si le prochain président tenait ses promesses, même modestes ?
[b]Pasqua ? oubliez ! c’est Henri Queuille qui a dit ça …[/b]