Quel revers pour l'avionneur Boeing !

Le marché protectionniste américain lache du lest. A la surprise générale, ce vendredi, le Pentagone a finalement opté pour le constructeur européen en partenariat avec l'américain Northrop Grumman. Un contrat juteux de quelques 35 milliards de dollars pour l'achat de 179 appareils, des ravitailleurs principalement.

Boeing réclame des explications… Tandis que la nouvelle soulève un tollé d'indignation à Washington.

article_cps_hjz44_010308105602_photo00_photo_default-512x332.jpgNicolas Sarkozy ne peut pas brandir cette victoire, étant la réalisation il est vrai de la maison mère d'Airbus, mais ce contrat n'apportera guère de renouveau dans l'Hexagone.

L'avion sera construit en grande partie aux USA, à Mobile pour être plus précis. Les derniers bruits font état d'un possible montage à Saint-Nazaire, de quelques éléments.

Les mauvaises langues clameront qu'au final, ce contrat ne fait le bonheur…que des actionnaires.

Cette victoire inespérée, tant le marché militaire américain est protectionniste, découle d'une sombre affaire, s'étant déroulé en 2003. L'Armée américaine venait d'attribuer un contrat de location-vente à Boeing. Des conflits d'intérêt enterrèrent ce contrat, conduisant deux responsables de Boeing sous les verrous, et amenèrent le Secrétaire à l'Armée de l'air américaine à donner sa démission.

D'ailleurs à l'époque des faits, le sénateur John Mac Cain, actuel , candidat républicain à l'investiture, avait activement dénoncé cette connivence entre le¨Pentagone et l'avionneur Boeing.

Le général Arthur Lichte, responsable de la logistique aérienne américaine, a déclaré à l'issue des débats :

"L'équipe Northrop-Grumman et EADS avait clairement la meilleure offre pour le gouvernement. Plus de passagers, plus de cargos, plus de carburant transporté, plus de flexibilité…"

Le vol du premier ravitailleur est espéré pour 2013

De son coté, la direction d'EADS se félicite de ce contrat, targuant que l'offre lorgnait sur le patriotisme économique, vision que n'ont apparemment pas nombre de personnes, criant au scandale dans la capitale américaine. La nouvelle a traversé la ville comme une trainée de poudre, exhibant des relents ultra-nationalistes, conservateur à l'extrême et réfutant ce contrat, argumentant sur une perte d'emplois de l'ordre de 100 000 personnes. L'affaire est loin d'être conclue, Boeing ne s'interdisant pas de faire appel de cette décision…

Une belle victoire se dessine pour l'Europe…