Les Burkinabés se rendront aux urnes en novembre 2015, pour élire leur président de la République. À un peu plus de deux années de ce rendez-vous extrêmement capital, c’est la confusion totale qui règne au sujet d’une nième candidature du Président Blaise Compaoré.
Car, au pouvoir depuis 1987 et réélu en 2010, l’actuel mandat est suivant la constitution le tout dernier du Président Compaoré. Seulement, depuis quelques mois, plusieurs militants du CDP (Congrès pour la Démocratie et le Progrès au pouvoir) ne cessent de multiplier des appels invitant l’homme fort de Ouagadougou à se modifier l’article 37 de la constitution, afin de se représenter aux présidentielles de 2015. En outre, le Président Burkinabé projette de mettre sur pied d’ici quelques mois le Senat, la deuxième chambre du parlement. Une initiative que dénonce très fermement l’opposition pour qui, le Senat ne constitue qu’une institution budgétivore de trop, surtout dans un pays meurtri par la pauvreté et une inflation galopante.
Depuis le mois de juin dernier, les opposants ne cessent d’organiser des meetings pour appeler le Président Burkinabé à renoncer à son projet. Deux artistes musiciens de ce pays ont d’ailleurs initié tout récemment le « balai citoyen de grogne populaire », pour protester contre cette idée si chère au parti au pouvoir. « Le Balai citoyen sera là aussi longtemps qu’il y aura autant de politiciens qui veulent nous rouler dans la gadoue. Puisque ce sont eux qui ont établi les règles du jeu démocratique, c’est donc à eux de les respecter » a indiqué à un organe de presse occidental Smockey, l’un des initiateurs du mouvement. Aussi, les deux vedettes de la musique locale ont crée une page Facebook qui compte à ce jour plusieurs milliers de fans.
Composée de 89 sénateurs, la chambre haute du parlement burkinabé est censée accompagner l’actuelle assemblée nationale dans l’accomplissement des tâches dévolues au parlement. Des raisons qui sont très loin de convaincre une opposition plus que déterminée à faire barrage à cette initiative.
Médiateur dans plusieurs conflits en Afrique et ancien compagnon du panafricaniste Thomas Sankara, Blaise Compaoré se trouve aujourd’hui au centre d’un dilemme ineffable ; et, devrait urgemment prendre la bonne décision, afin d’épargner son pays d’une crise majeure.