Le Jury de Déontologie Publicitaire va t-il assez vite ?

La réforme du BVP, constitué désormais d'un organe d'élaboration de la norme déontologique publicitaire, d'un comité saisi pour avis sur les projets de recommandation et d'un organe de contrôle de la conformité des publicités à ces règles est une avancée importante.

Le Jury peut être saisi par toute personne : concurrent, association mais également particulier.

Le rôle du Jury n'est pas juridique mais son activité contribuera à fournir de la matière à la réflexion quant à la liberté d'expression publicitaire. Néanmoins, l'organe ne fonctionne que sur un système de plaintes. Qui le saisit doit donc faire part de son identité, fournir ses coordonnées et motiver sa plainte (ce qui est normal).

Par là même, le Jury ne fonctionne pas comme un organisme de vérification a posteriori de la conformité des publicités aux normes éditées par l'ARPP (nouveau BVP) mais, pour ainsi dire, quasiment suivant un mode de fonctionnement juridictionnel.

 

Le bilan est à partir de là bien lent. Le Jury n'a pu rendre que 5 avis sur le mois d'avril, ce qui est malgré tout très faible. Le résultat est que le Jury devra opérer un tri parmi les plaintes dont il est saisi pour n'examiner que les plus pertinentes. La déontologie de la publicité n'aurait-elle pourtant pas gagner à ce qu'un organisme dispose d'un mode de fonctionnement beaucoup plus souple ? Si le Jury avait pu examiner un nombre conséquent de publicité, une régulation professionnelle aurait peut-être été plus efficace.

 

Bien sûr, il est trop tôt pour tirer un bilan négatif de la réforme de l'ARPP à propos de laquelle on pourra noter qu'elle aura été relativement timide.

Malgré tout, le Jury a été saisi de plusieurs plaintes et a commencé son office. Bien que timide, la réforme devrait donc permettre d'améliorer la régulation professionnelle de la publicité.