Un cycle d’ateliers sur les adolescents

La maison des adolescents de St Brieuc a proposé un cycle d'ateliers fort intéressant.

 

Ces ateliers concernant les troubles du comportement chez l'adolescent ont rassemblé des professionnels spécialisés. Ils font remonter plusieurs points interessants :

L'apparence est devenue un point important de l'adolescent qui ne doit pas se tromper de voie pour ne pas perdre de temps, trouver le bon métier qui soit bien payé. Cette maîtrise de l'apparence passe par un certain mode de consommation des produits.

L'adolescent est aujourd'hui soumis à un besoin d'immédiateté qui fait surgir le "tout tout de suite".

Avec la fin du service militaire, les adolescents ont dû inventer un rite de passage de l'enfance à l'adolescence. Ce rite peut prendre des formes diverses telles que le binge drinking.

 

L'atelier est intéressant parce que le développement des nouvelles technologies créé une question fondamentale et finalement angoissante : comment les ados réussiront-ils à s'emparer de ces techno en les maîtrisant ?

Plusieurs affiches présentant des expositions représentent un enfant prenant par la main et entraînant vers l'avenir un parent (homme ou femme) totalement déboussolé. Ces affiches ont quelque chose de tragique car elles représentent un enfant allant seul au-devant de son propre destin. Une autre campagne est inquiétante. Le Ministère de la Famille a fait récemment diffuser sur des chaînes de télévision un spot montrant une ménagère n'exerçant aucun contrôle sur la connexion à internet de son fils. Le spot met en scène les divers types de contenus auxquels le mineur a accès, des jeux violents au pédophile.

 

Le langage est caricatural et pourtant, si peu. L'idée du parent déboussolé est un point de plus en plus récurrent au point que les marketeux ont parfois la tentation d'utiliser la prise de contrôle de famille par l'enfant comme un argument qui permet de les cibler. Loin de rassurer le parent ou de lui apprendre lui-même à maîtriser les techno, elle l'isole de plus en plus dans une vision effrayante d'un Internet qu'on nous présente comme n'étant pas une terre de chasse gardée.

Dans ces conditions, l'ado est un peu comme une bête en cage. C'est malheureux de devoir organiser ce genre d'ateliers pour mieux le comprendre (mais la famille ne doit-elle pas communiquer avec lui) et pourtant c'est maintenant nécessaire.

Bref, le défi reste entier de savoir comment les nouvelles générations appréhenderont le monde, complexe et évolutif, dans lequel nous mêmes avons parfois du mal à trouver notre place.