Lundi 5 mars.
Un professeur poignardé ce matin par un élève dans un lycée réputé tranquille de l’agglomération lyonnaise dans la Cité Internationale de Gerland.
Réactions des élèves, du corps enseignant et du Rectorat:
Geste surprenant, incompréhensible de la part d’un jeune de 16 ans sans problèmes.
Le motif?
La décision défavorable du Conseil de classe pour le passage de l’élève qui craignait la réaction violente de son père.
La victime?
L'enseignant n’était autre que le professeur principal de la classe du garçon.
Victime symbolique car il représentait la décision arbitraire d’un Conseil vécue comme une sanction par le jeune.
Le coup de couteau à l’abdomen?
Encore un exemple de violence scolaire sauf qu’elle a eu lieu dans un établissement supposé à l’abri de ces actes inadmissibles.
Les suites?
Une cellule de soutien psychologique pour les élèves de la classe et un suivi psychologique aussi pour l’agresseur.
La vie du professeur n’est pas en danger.
Faut-il dénoncer la violence quotidienne dans les médias, dans les stades et les transports afin d’expliquer un tel acte?
Faut-il se plaindre du désistement de certains parents dans l’éducation de leurs enfants et du manque de repères et de valeurs chez beaucoup de jeunes?
Faut-il y voir l’incompétence de ces professeurs « privilégiés », parachutés dans des quartiers sensibles à 700 km de leur région d ‘origine, seulement payés à garder des pauvres gosses difficiles devant lesquels ils doivent se contrôler tous les jours?
Oui, mais voilà, ici nous avons affaire à un établissement presque modèle, protégé jusque là de la violence scolaire qui gangrène les quartiers périphériques.
La victime, le professeur de 59 ans, a eu la chance de s’en sortir vivant mais sa santé morale risque de battre de l’aile.
Ce privilégié ira sans doute consulter un spécialiste dans un quartier privilégié de Lyon car il n’existe pas de médecine du travail au sein de l’Éducation Nationale.
Peut-être faudrait-il arrêter de focaliser notre attention sur certains lieux ou personnes soi-disant privilégiés et nous dire qu’aucun de nous n’est plus à l’abri d’un regard de trop dans une rame de métro, d’un fumigène lancé au hasard ou d’un refus de priorité.