Londres est en négociations avec Paris pour établir un nouveau camp de détention dans les environs de Calais (nord de la France) pour les migrants tentant de se rendre illégalement en Grande-Bretagne, a indiqué mardi le ministre britannique de l’Immigration Phil Woolas. Les migrants devraient être détenus dans ce centre s’ils échouent à satisfaire aux contrôles de l’immigration britannique avant d’être renvoyés dans leur pays par des vols charters organisés par le ministère britannique de l’Intérieur, a expliqué M. Woolas.

“Nous voulons donner plus de publicité aux expulsions parce nous voulons envoyer le message jusqu’en Afghanistan et en Irak que la Grande-Bretagne n’est pas la Terre promise”, a-t-il déclaré. Le projet de centre de détention et de vols charters qui pourraient rapatrier des centaines de migrants illégaux vers Kaboul en Afghanistan et Erbil dans le nord de l’Irak, fait partie d’un ensemble de mesures étudiées par la France et la Grande-Bretagne et destinées à combattre l’immigration illégale à travers la Manche. “Nous sommes dans une guerre 24h/24 avec les trafiquants” d’êtres humains, a souligné le ministre.

Selon lui, le projet n’en est encore qu’au stade des discussions, Londres espérant parvenir à un accord vers la fin avril, avant un sommet franco-britannique prévu à la mi-mai.

Des centaines de candidats à l’immigration en Grande-Bretagne, pour la plupart des réfugiés irakiens et afghans, vivent dans des conditions très précaires dans les environs de Calais dans l’espoir d’embarquer clandestinement sur un ferry pour la Grande-Bretagne. M. Woolas a souligné que ce camp ne ressemblerait pas au camp de réfugiés de Sangatte, où la Croix-Rouge offrait hébergement et alimentation aux migrants, et qui a été fermé en 2002. “Nous ne cherchons pas à obtenir une situation parallèle à celle de Sangatte”, a-t-il déclaré, expliquant que c’était le renforcement des frontières britanniques qui était avant tout recherché.