Plus qu’un article, je voudrais profiter de cette tribune pour vous offrir une réflexion personnelle et citoyenne sur le bénévolat et sur ce qu’il représente (à mes yeux).
D’abord, s’engager dans le bénévolat amène plusieurs questions : Pourquoi une personne va-t-elle offrir de son temps et de ses compétences sans attendre de contreparties financières ? En effet, on ne cesse de nous marteler que l’on vit dans une société de plus en plus égoïste où l’individu se préoccupe principalement de son intérêt. Heureusement ce diagnostic un peu ferme et inquiétant sur l’homme n’est pas toujours vrai ou révélateur de notre nature humaine.
Même hors du bénévolat, on voit que de nombreuses personnes ont pris l’habitude d’aider d’autres personnes sans contreparties avec le seul espoir que leur aide sera efficace pour celui ou celle qui va en bénéficier.
Un bénévole va apporter ses compétences -et souvent plus encore !- et participer à la mise en oeuvre d’actions d’entraide et de soutien à un public fragilisé. C’est une démarche noble qui mérite d’être reconnue et mise en avant dans cette société qu’on dit "déshumanisée".
Il est intéressant de noter que les bénévoles eux-mêmes constituent une communauté et une grande variété de personnes. Alors ? Justement, qui sont les bénévoles ? Et surtout qu’est-ce qui les pousse dans cette démarche altruiste et désintéressée ?
Nous allons essayer d’y répondre.
Je crois qu’on peut dire qu’il n’existe pas de profil-type du bénévole. Les bénévoles peuvent être des hommes ou des femmes, des jeunes ou des moins jeunes, des personnes ayant une situation stable ou des personnes elles-mêmes un peu plus modestes. Certains sont des croyants mais beaucoup aussi sont complètement athées.
Ce qui unit ces personnes c’est un fort désir (et noble désir) philanthropique d’aider d’autres personnes. Les bénévoles mieux que quiconque ont d’abord pris conscience avant de s’engager que l’homme -fragilisé- doit être au coeur des préoccupations de notre société et se mobilisent individuellement mais surtout collectivement.
On ne peut nier, la crise aidant, que les temps sont devenus incertains pour beaucoup de concitoyens et on réalise que rares sont ceux qui peuvent prétendre être à l’abri de vivre une période très difficile plus ou moins longue dans leur vie. Autrement dit, un fort instinct solidaire s’est réveillé dans notre société et les réflexes de s’entraider les uns les autres sont réapparus comme aux différentes époques de crise que nos sociétés ont pu connaitre et où il fallait être ensemble dans l’adversité.
En réalité, je crois que l’on a tous cet instinct solidaire et fraternel mais que certains l’expriment et d’autres pas ou peu.
Cette disposition naturelle à aider l’Autre, à le soutenir, que ce soit dans des actions ponctuelles ou durables, donne de l’épaisseur à notre identité commune, à notre nature profonde plus respectueuse de l’Autre que ce que l’on voudrait bien nous faire croire.