Déciment, les États-Unis ne sont pas la Sarkozie. C'est pour cela que l'Amérique se redressera toujours. Certes, le pays traverse des crises graves. La récession, l'Irak… Cette bataille pour l'investiture chez les Démocrates est non seulement une leçon de démocratie (les Américains choisissent les candidats des partis, cela n'existe pas en Europe), et dans un même camp, on ne traficote pas d'alliances douteuses. Nous ne sommes pas en Sarkozie. Barack Obama a refusé la proposition d'Hillary Clinton de devenir éventuellement son colistier et vice-président. Il pourrait accepter si Hillary Clinton gagne les primaires, pourquoi pas. Hillary Clinton pourrait faire de même en cas de victoire de Barack Obama ! Il n'y a aucun reproche a faire à Hillary Clinton, elle a essayé, c'est de bonne guerre. Mais Barack Obama, ce n'est pas Bernard Kouchner. Il ira jusqu'au bout et compte bien conforter son avance.

 

 

Barack Obama est effectivement en position de favori. Il a gagné plus de voix que la sénatrice de New York et a plus de délégués. La bataille sera rude chez les Démocrates pour l'investiture. Rien n'est encore joué, un retournement de situation en faveur de Hillary Clinton est toujours possible. Les deux candidats, bien que dans le même camps, ne se font pas de cadeaux. Imaginez cela en France. De vraies primaires à l'UMP et au Parti Socialiste où les candidats à l'investiture des partis devraient nous convaincre, nous, électeurs de droite ou de gauche, et non des spectacles préparés comme des reality shows ou de véritables supercheries où dans un parti, le candidat se mesure à lui-même puisqu'il est le seul candidat à la candidature. Aux États-Unis, si dans le camp des Républicains les primaires ont été vite réglées avec l'investiture de John McCain, la bataille chez les Démocrates va durer jusqu'en août, c'est lors du congrès de Denver que le ou la candidat(e) Démocrate sera connu(e). L'ancien président Démocrate, Bill Clinton, mari (officiel !) de la candidate Hillary Clinton, a déclaré avec un humour qui nous fait bien défaut en Sarkozie: «Si vous les mettiez ensemble, leur force serait pratiquement impossible à arrêter !»

Après le Mississippi, dans six semaines, ce sera la Pennsylvanie où Hillary Clinton est pour l'instant en tête. Mais la course à l'investiture n'est pas encore jouée. Barack Obama l'a emporté dans 28 États et Hillary Clinton dans 15. Chaque État, comme lors de la présidentielle, donne un nombre de délégués au candidat faisant le meilleur score, en fonction de sa population. Pour remporter les primaires chez les Démocrates, il faudra 2025 délégués. Barack Obama en a 1588 mais nous sommes encore loin des 2025 pour s'assurer l'investiture. Hillary Clinton en a 1468, un renversement est encore possible si la sénatrice de New York l'emportait dans des États fortement peuplés.

Aux États -Unis, on ne badine avec la vie privée des personnalités politiques. Ils doivent être exemplaires, pas comme en Sarkozie. Le camp de Barack Obama a été secoué par plusieurs affaires de moeurs, le gouverneur Démocrate de New York, Eliot Spitzer, a dû présenter publiquement des excuses: le New York Times avait révélé son implication dans une "affaire" de prostitution. Eliot Spitzer, viens faire carrière en France ! Tu pourras te payer toutes les chanteuses que tu veux, relancer leurs carrières, les laisser poser à poil sur les revues de toute la planète et même organiser un mariage nul avec l'une d'entre elles. Le bingo ? Si les taxes ne suffisent plus pour payer tout ça, tu t'augmentes ton salaire de 200% ! Et puis en France, inutile de se bagarrer pour le financement de ta campagne, les contribuables paient tout, y compris tes caravanes d'été, tes avions pour trimballer tes banderoles, tes voyages et tes vacances sur le Nil ou sur des yachts de luxe avec tes maîtresses ministresses. Il vous manque un truc aux États-Unis. Vous n'avez pas connu la royauté et ses privilèges, les seigneurs et les serfs, ni les empires et leurs Napoléon.

Le Réveil des Marmottes et Noutnoute ont soutenu les Démocrates Al Gore en 2000 et John Kerry en 2004. S'ils le pouvaient, ils voteraient pour les deux en 2008, Hillary Clinton et Barack Obama. Notre canard a déjà lancé un appel sur Amnesty International (USA) en vue de la présidentielle qui aura lieu le 4 novembre 2008: «Ne votez surtout pas pour le Républicain John McCain, l'ex-nettoyeur du Vietnam, votez Démocrate !»

Mike