Ce début de XXIe siècle commence, si on ose le dire, sur les chapeaux de roues. Le traumatisme du 11 septembre 2001, la guerre en Irak, et dans notre beau pays, les émeutes de 2005, le mouvement anti-CPE, les violences à Villiers-le-Bel… que d’événements spectaculaires pour gâter la presse d’un côté, et démoraliser les français de l’autre. Et la jeunesse dans tout ça ?

Les journaux télévisés n’en manquent pas une. A chaque moment où la minorité de la population perd son self-control, un reportage viendra boucler le JT du matin, du midi sans oublier le soir, avec étincelles, jeunes avec capuches et flics battant en retraite. Certains trouvent ces scènes anodines de nos jours, prétextant arguments sous le bras que les violences urbaines ne datent pas de la dernière pluie. Ils n’ont pas tort.

Pour s’ en convaincre, un retour dans les années 90 s’ impose. Le 6 octobre 1990 des violences urbaines marquant le pays se déclenchent suite à la mort d’ un jeune en moto qui prit le risque de forcer un barrage de police. Ensuite, au tour de Sartrouville de subir une nuit de violences le 26 mars 1991. La cause ? Le décès d’un Maghrébin de 18 ans abattu par un vigil (armé) dans la cafétéria d’ Euromarché. Le vigil en cause s’ enfuit et ce acte est perçu comme bavure par les jeunes.

De l’adolescence jusqu’à la majorité, couleurs et religions confondues, ces jeunes qui désirent en découdre face aux forces de l’ordre au nom d’ une "bavure" ne se rendent pas bien compte des dégats pour chaque nouvelle nuit éclairée par les voitures en pleine fonte. Le 27 octobre 2005, à Clichy-Sous-Bois, une vague de violence encore jamais vue depuis mai 1968 agite la France entière jusqu’à secouer un tantinet la Belgique. Le résultat d’ une nouvelle "bavure". Deux garçons (15 et 17 ans) meurent électrocutés dans l’enceinte d’un poste source électrique. Un "refuge" pour échapper à la police sur place pour un contrôle d’identité. Drôle d’idée que de s’ engouffrer dans un traquenard électrique, mais là n’est pas le sujet.

Quelques chiffres : environ 10 000 voitures brûlées, 3 000 interpellations, une soixantaine de flics blessés, et l’état d’urgence déclaré le 8 novembre 2005 et prolongé de 3 semaines. Sans aller jusqu’ à faire l’apologie de ces violences, il y a bien eu non-assistance à personne en danger au sujet des deux morts par électrocution (malgré les premières annonces de l’ ancien premier ministre, pour ne pas le citer).

Cependant, toutes ces pertes humaines comme matériels n’ont pas été vain. Chaque acte entraîne réaction, et quelque soit le gouvernement, des mesures se prennent sur le tas pour apporter solution, ou plutôt poudre aux yeux et somnifères.

Malgré les problèmes majoritairement tournés vers l’emploi, qu’espèrent ces vandales en s’équipant de cocktails molotov tout au long de l’année à calciner la voiture du voisin ? Tout, mais n’obtiendront que des promesses par dizaines jusqu’aux prochaines émeutes, le degré de violence monté encore d’ un cran… et la crédibilité de la relève française en chute libre.

Moi-même jeune, je me sens directement concerné par ces évènements de plus en plus fréquents. Et aussi dramatique que cela puisse paraître, nous vivons avec ce gâchis passé, présent et à venir sur la conscience. Impuissant face au chômage record des banlieues, pouvant atteindre les 80 % chez les jeunes. Incroyable, mais bien vrai… Certains s’en mordent les doigts de se lever tous les matins avec pour unique mission l’Intérim. Rongé par ce désespoir, en ajoutant les éventuels problèmes familiaux et les résultats scolaires médiocres pour les moins âgés, des personnes ne voient en eux que l’ échec. Ce triste constat mène bien souvent à la violence. Celle que nous connaissons de nos jours. Les armes chargées prêt à dégainer sur les CRS à coup de plombs ou de balles réelles.

Sans aller jusque là, des cailloux suffiront aux plus démunis pour accueillir dans la plus grande ingratitude les pompiers venus pour réparer leur bêtise. Policiers, agents de sécurité, pompiers… même combat. Le respect d’antan s’ envole pour laisser place à cette haine constante envers les défenseurs de notre pays. Consternant que d’ entendre à 20 heures qu’un policier perdit un oeil sur le terrain. Qu’un autre jour, une embuscade fût tendu aux flics d’ un quartier sensible, maintenant appelé par les polices françaises "zones hostiles". Ces zones maintenant abandonnées, sans aucune police, voire sans aucun commissariat, ne sont que des terrains de chasse où le flic joue le rôle de la souris, et le jeune celui du chat.

Aussi destabilisés soient-ils, la profondeur du mot respect manque incroyablement dans nos banlieues. Des endroits où plus personne n’ose y mettre un pied de peur d’y laisser des plumes. Qui est le responsable ? Le gouvernement, le plus souvent visé ? Les enfants, et/ou leurs parents ? Sans atteindre la tolérance zéro, des solutions doivent voir le jour, et vite.