Ouf ! Ils l'ont fait sans nous demander notre avis. Sa Majesté Édouard Balladur et sa basse-cour ont fait passer les réformes de la Constitution ce mercredi au Conseil des ministres. Personne ne sait exactement quelles sont les rustines, d'ailleurs, nous n'avons pas besoin de le savoir, nous sommes en démocratie ! Depuis quand la démocratie exigerait de consulter le peuple avant de réformer la Constitution ? Pour imposer un traité européen ? Ah, Nicolas Sarkozy peut envoyer des émissaires en Chine… Ce projet de réforme constitutionnelle était une idée fixe de Nicolas Sarkozy. Les députés débattront du texte dès le 20 mai et les sénateurs en juin. La "nouvelle Constitution" doit être définitivement adoptée par les 3/5e du Congrès en juillet. Il eût été plus simple d'organiser un référendum mais Nicolas ne veut plus de référendums.
Le recours au référendum était inscrit dans la Constitution (quoique rarement utilisé), Nicolas Sarkozy s'est débarrassé de cette lourdeur consistant à demander leur avis aux citoyens, c'est valable en Helvétie ou en Amérique, pas en Sarkobrunie. Au fait, elle est où la Carla ? Selon l'Élysée, les propositions du comité présidé par l'ex-Premier ministre Édouard Balladur et par l'ex-éternel-ministre socialiste du culturisme, Jack Lang, vice-président du comité, ont été presque toutes reprises. On notera surtout la limitation à deux mandats présidentiels consécutifs (deux fois cinq ans) et la possibilité pour chaque citoyen de saisir le Conseil Constitutionnel «s'ils s'estiment victimes d'une loi contraire aux droits garantis par la Constitution», ce qu'a déjà fait le Réveil des Marmottes (1).
Jack Lang a-t-il miné la Constitution en y plaçant sournoisement des virus ? Le président sera encadré par une commission parlementaire chargée de donner son avis sur les nominations. Le président ne préside plus le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM). Question économies, c'est raté: Les commissions passent de 6 à 8. L'article 49-3 (adoption d'une loi sans vote) est réduit aux budgets et à un texte par session. François Fillon, le Premier ministre, entamera début mai une série de consultations des chefs des partis. Et le peuple ? Circulez, ça ne vous regarde pas. Nicolas Sarkozy ne doit pas crier victoire trop vite, les 3/5e des voix du Congrès ne sont pas acquis.
Mike