propose des pansements sur cinq ans.

 

 

Rien d’étonnant le salon de l’automobile a fait son œuvre et le rapport de Louis Gallois commissaire général à l’investissement préconise une réduction massive des cotisations payées par les entreprises exposées à la concurrence. C’est pour améliorer la compétitivité prétend-t-il, et il y aurait un consensus assez large pour un choc de compétitivité déclare-t-il. Il est évident que les réductions d’effectifs chez Renault, les plans sociaux, PSA, Arclor Mittal … et le déficit commercial annoncé par Nicole Bricq le 08/08 de 6 milliards en juin, qui le fait plonger dans le rouge à 34,9 milliards sur l’ensemble du premier semestre 2012, avec une la balance commerciale qui chiffre à 70 milliards d’euro, il faut faire quelque chose. La vague des impôts qui tombe sur nos grandes entreprises, bien qu’elles n’aient pas souffert sous Sarkozy, impose, une politique réaliste de soutien, si l’on ne veut pas courir à la catastrophe. C’est l’urgence actuelle, il n’est plus possible de faire les réformes qui conditionneraient la réduction des coûts de vente autrement que part une réduction des charges.

 

Nos constructeurs automobiles ont fait de lourdes erreurs en développant des voitures sophistiquées, donc chères.

 

Il n’y a pas que le prix de l’heure qui soit le facteur du coût, il y a tout le reste. Un coût c’est une maîtrise des improductifs, de l’encadrement, des flux de pièces par la réduction des stocks, des moyens de fabrication, de la standardisation, de l’amélioration de la qualité, des achats, de la sous traitance, et des marges, en d’autres termes, c’est la compétitivité à tous les niveaux de la production et de la gestion. A ce sujet je conseille mon article, Le faux problème des charges patronales.

 

Nos voitures actuelles sont devenus des exemples de cybernétique appliquée, on a oublié qu’une voiture c’est avant tout un moyen de déplacement, et qu’il ne faut pas chercher à en faire des produits qui se substituent au conducteur. L’augmentation permanente de l’électronique embarquée, si elle apporte du confort, en améliorant «un peu» le rendement de la combustion du moteur en fonction de sa vitesse de rotation, complique aussi l’entretien et en augmente le coût. A-t-on besoin d’un ordinateur qui contrôle tout jusqu’au point qu’il est impossible de changer la batterie sans passer par le centre technique ?

 

J’ai conduit une 504 pendant près de 30 ans, elle était devenue une voiture de collection, et je pouvais pratiquement tout faire pour l’entretenir. Elle consommait certes, mais entre ce qu’il aurait fallu faire pour améliorer cette consommation, part la réduction de son poids, et par un profil plus aérodynamique, et ce qu’il a été fait dans le contrôle et la gestion électronique des voitures, il y a tout un monde. Ne trouvant plus de pièces, et devenant plus âgé, j’en ai acheté une autre. Sans chercher le haut de gamme je me suis aperçu que je ne pouvais même plus changer une ampoule sans démonter le pare chocs avant ! Et le comble est qu’il est obligatoire d’avoir sa boite d’ampoules. De plus, la sophistication des voitures, voulue par les constructeurs contraint à une fidélité dans l’entretien, et cela coûte. Il est délicat d’avoir recours à un garage même bien équipé. Une des raisons d’ailleurs de leur disparition du marché. Ma voiture à 8 ans et pour son entretien avec le contrôle technique, tous les deux ans, je vais chez le concessionnaire, pas moyen de faire autrement, je n’aurais plus la garantie du fabricant pour l’assurance. Pour une révision générale, le contrôle technique et le changement des plaquettes de frein arrière, paraît-il usagées, elle à 20.000 km, le coût fut de 540 € TTC. Si l’on y ajoute, le coût du carburant, celui de l’assurance, le blocage des salaires, et le reste, pas étonnant que l’on achète moins de voitures.

 

Les charges patronales ne sont qu’un paramètre mineur dans le coût d’une voiture.

 

Cela fait plus de dix ans que le patronat demande une baisse des charges sans prendre en compte les autres paramètres sociaux. Pendant dix années le gouvernement fut de droite, et pour autant les aides patronales ne purent satisfaire le patronat. La situation actuelle nous montre que cette politique était catastrophique par ce que sans visibilité sur l’avenir.

 

Notre déficit public, l’endettement de la France sont des paramètres qui influent sur notre compétitivité. Quand la charge de notre dette qui est plus élevée que le coût de l’éducation nationale, on se rend bien compte que l’on ne peut obtenir une croissance qui nous permettrait d’améliorer notre compétitivité. La première des choses est donc d’avoir des finances saines par un budget à l’équilibre ce qui ne fut jamais le cas depuis 1974. Dans ces conditions, il est difficile pour un gouvernement d’assainir les finances tout en soutenant les entreprises sans réduire trop les conditions sociales. L’assainissement des finances ne peut être obtenu que part une augmentation des impôts et une réduction des dépenses, et dans cette obligation une réduction des charges patronales implique qu’elles soient compensées par des impôts.

 

C’est ce que prévoit le gouvernement, les arbitrages sont en cours. Les hypothèses de travail, selon les informations présentées dans la presse, les entreprises bénéficieraient d’un allègement sur le coût du travail d’une quarantaine de milliards d’euros. Cet allègement porterait sur les cotisations employeur par un basculement de la charge sur un impôt à assiette large. L’hypothèse la plus sérieuse serait la CSG. Afin de ne pas trop entamer le pouvoir d’achat des ménages, le gouvernement désirerait étaler cet allègement de charges sur le quinquennat à raison de 8 à 10 milliards d’euros annuels, soit moins d’un point de CSG. Les contacts qui ont été pris par l’Élysée et le patronat, n’impliqueraient pas un choc de compétitivité mais une action à long terme donnant une visibilité.

 

Nicolas Sarkozy avait choisit la TVA sociale qui portait sur la consommation. Elle avait pour but par une baisse des charges patronales un relèvement de quelques points de la TVA. La TVA sociale fut soutenue par les employeurs et le Medef. Elle portait sur les cotisations familiales qui représentent 5,4 % du salaire. Pour un salaire de 2.000 euros brut l’allègement représentait 108 €. Cette logistique ne se répartissait pas équitablement entre les employeurs, ceux qui sont exonérés de cotisations patronales pour les salariés payés au SMIC avec des exonérations dégressives jusqu’à 1,6 SMiC étaient moins favorisés. Elle était donc faite principalement pour les employeurs qui versaient les salaires les plus élevés. Les grands perdants étaient les consommateurs riches ou pauvres qui auraient vu une hausse de la TVA, et de ce fait une réduction de la consommation, d’où une croissance tirée à la baisse. Les retraités ou autres dont les revenus étaient indexés sur les prix n’auraient pas subi théoriquement de perte, ce que l’indexation n’a jamais vérifié.

 

Ce qui est actuellement en gestation, c’est de faire porter sur les salariés payés entre 1,6 et 2,2 SMIC, l’allègement des cotisations familiales patronales sur la CSG généralisée qui touche tout le monde, mais ne le fait pas de la même façon pour les retraités par exemple, ils sont assujettis à un taux plus faible. Un point de CSG rapporte entre 10 à 13 milliards d’euros. De plus la CSG touche tous les revenus, même ceux du capital. Par contre la CSG ne frappe pas les importations alors que la TVA sociale les affectait, ce qui était un avantage.

 

Il y a du pour et du contre, mais le fait que la CSG est pour tous et pour tous les revenus, la douleur serait moins importante que si la réduction des cotisations familiales patronales ne portait que sur les salaires. De plus, elle permet un transfert de charges de plus grande envergure, ce qui est laisse de la marge pour la compétitivité..