Pourquoi Angela Merkel vole au secours de Nicolas Sarkozy ?

       Aujourd’hui, Angela Merkel est à Paris pour participer au 14 è conseil des ministres franco-allemand et apporte son soutien au président français« qui ne s’est pas encore déclaré officiellement candidat à sa réélection".

Mais pourquoi donc la Chancelière Allemande met-elle tant d’entrain à soutenir son ami Français ?

1 /  Parce que Nicolas Sarkozy est un candidat donné battu dans les sondages et affaibli.

2/   Parce que comme pour leurs prédécesseurs la solidarité est de mise pour le couple franco-allemenand (Chirac et Shröder, Helmut Kohl et Mitterand, etc…)

3/  Parce que, bien que la France a connu récemment « un décrochage, politique et économique », M. Sarkozy et Mme Merkel ont intérêt à montrer que le couple franco-allemand fonctionne comme avant. Le président faisant ainsi croire qu’il dirige l’Europe et la chancelière prétendant le contraire !

4/ Parce que Mme Merkel veut montrer qu’elle « n’est pas à la tête d’une Europe Allemande et que la politique suivie est partagée » (selon un haut fonctionnaire, cité par Le Monde). Or selon l’économiste Jean Pisani-Ferry "Toute cette crise a remis l’Allemagne au centre".

5/ Parce qu’elle veut montrer qu’elle est d ‘accord pour qu’il y ait convergence entre les deux pays sur certains impôts (sociétés, etc…)

6/ Parce qu’elle veut montrer aussi qu’avec Hollande (s’il est élu), l’entente ne sera pas la même et qu’elle traînera les pieds pour revoir l’accord qu’elle a passé avec l’actuel Président français.

7/ Parce qu’elle veut contribuer à renforcer la stature du Chef de l’Etat Français par rapport au candidat socialiste

Angela Merkel a déclaré ce jour « qu’elle soutenait Nicolas Sarkozy quoi qu’il fasse car ils appartiennent à des partis amis ». Elle a ajouté : « Il est normal que nous soutenons nos partis amis".C’est aussi un renvoi d’ascenseur, car elel a rappelé, si besoin était, «  que M. Sarkozy était venu la soutenir en 2009 quand elle briguait un second mandat à la Chancellerie ».

      Comme exercice d’application de leur entente « presque parfaite », c’est ensemble que le couple franco-allemand a appelé, ce jour,  les Grecs « à respecter leurs engagements. Ils ont souhaité que « les intérêts de la dette grecque doivent permettre d’être sur que cet argent sera durablement disponible. La Chancelière a aussi assuré qu’elle voulait que « la Grèce reste dans l’euro".

      Ce matin, un porte-parole Allemand avait cru bon de préciser depuis Berlin « que la chancelière soutenait le président Sarkozy, dans la campagne électorale française, en tant que chef de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et non comme chef du gouvernement », mais qui peut entendre cela ?

      Le Président Français n’oubliant pas qu’il sera bientôt en campagne ne s’est pas privé, de son côté, d’envoyer quelques flèches à son adversaire, sans le nommer, comme il en a pris l’habitude. Il a déclaré : «nos pays sont plus importants que nos personnes». «Quand l’Allemagne signe un traité, ou quand la France signe un traité, tout le pays est engagé. C’est un engagement d’Etat, ce n’est pas un engagement politicien. Je travaille pour tous les Français quels qu’ils soient ».

      De son côté Angela Merckel n’a pas encore répondu a une demande de rendez-vous que lui a adressé François Hollande. Oui, elle soutien son ami Nicolas Sarkozy et elle n’adopte pas une position de neutralité qui aurait peut-être été possible !

      A moins de quatre vingt dix jours de l’élection présidentielle et en pleine campagne, Angela Merckel est bien venue à Paris pour apporter son soutien à Nicolas Sarkozy.

      Il y a quelques jours, le secrétaire général de la CDU, le parti d’Angela Merkel, Hermann Gröhe, avait prévenu : «Angela Merkel va soutenir Nicolas Sarkozy lors de rendez-vous de campagne au printemps».

      Mme Merkel, « s’est félicitée (récemment) de la qualité du travail accompli depuis le début de la crise de l’euro avec M. Sarkozy.  Pour elle, il n’y a pas photo entre un candidat socialiste qui est contre la cure d’austérité préconisée par Berlin et un candidat – conservateur comme elle – qui ne cesse de citer le modèle allemand.

      Mais, même si la Chancelière a de vraies raisons de soutenir son homologue français, laissons le dernier mot à son ministre des affaires étrangères (et membre du parti libéral), Guido Westerwelle, qui a déclaré dans le journal Spiegel du 6 février : « le gouvernement (Allemand) n’est pas partie prenante de la campagne électorale en France ».

 Sources : Le Parisien, Libération, Le Monde