Tunisie 01/2011. Un bouton blanc sur fond rouge

 

Janvier 2011.

 

 

Du pain et des jeux, et César s’occupe du reste.

Voila le quotidien de la Tunisie depuis 25 ans.

Mais l’opium sportif footbalistique du peuple sans les boulangeries est devenu une bombe à retardement qui explose un jour. La Tunisie vient de se réveiller d’un long endormissement entretenu par une famille et ses quelques ramifications, alors que le monde entier faisait la sourde oreille, diplomatie oblige, économie oblige désormais. Le peuple a toujours le dernier mot qui se nomme révolution.

La Tunisie est aujourd’hui un exemple que le peuple peut, quand le peuple veut, quand la fin se révèle le plus souvent par la faim que par des résultats qui frôlent les 90% à répétition aux élections.

Le monde des journaleux dit maintenant que cela aura une répercussion dans les autres pays arabes, alors que ce monde plus au chaud dans des pays plus froids ne faisait que par son silence des affaires, que se taire, au point que le silence résonnait de plus en plus. Seul les scoops réveillent les plumes pour vendre le papier, seul le virtuel devient allié des petits.

La Tunisie ne donne pas une leçon ce jour à ses voisins du Maghreb mais à l’ensemble du monde, pour soulever plus ou moins consciemment l’impact économique caché sous le terme du développement. Le bouton blanc sur fond rouge concerne le monde.

 

Le développement de la Tunisie sur un plan économique depuis des années ne suffit à réjouir des hommes si les efforts de chacun ne reviennent à chacun. En ce domaine de la pédagogie humaine l’occident n’est pas mieux placé désormais, la crise économique est aussi pour elle un énorme bouquet de jasmin qui risque de devenir une bombe à retardement prochainement. Les biens pour une unique famille ou pour un groupe de banquiers ou d’hommes richissimes sur le plan internationnal que l’on sauve encore de leurs erreurs ou faillites, de leurs vols répétés sur le peuple, en laissant sur la rue femmes et orphelins, et même ceux qui travaillent pourtant, reste une histoire identique. Le peuple se tait la aussi, tant que la boulangerie reste ouverte ou que les miettes arrivent encore, tant que l’opium du peuple se déverse à profussion dans le petit écran le soir.

 

Démocratie clament les hommes, mais cette dernière ne peut se faire sans une évolution de l’homme par l’homme. l’évolution se vit, elle ne s’applique jamais. La démocratie trouve ses limites par le tout économique en occident, la mondialisation, bien abordée ou non ne laisse encore que transparaître des affairistes plus que des humanistes. Ne peut-on pas allier économie et partage juste afin de se maintenir sainement dans un pouvoir représentatif de la satisfaction, et ce bien plus de 25 ans ? Démocratie réclame aussi les masses, mais ne désirent-elle pas des suivants la même chose que des précédents, inconsciemment, quand les politiques de l’Est ou de l’Ouest ne disent rien de nouveau face au dieu sonnant et trébuchant qui les tient tous en sa main ?

 

D’une France des droits de l’homme qui ne sait plus représenter son propre peuple et ses aspirations humaines, prête à envoyez depuis son assemblée Nationale une aide à des policiers miliciens à Tunis par la voix de sa Mariane fatiguée de ne savoir jongler sur un fil d’équilbriste, et qui ne sait plus quoi dire afin de faire prolonger les affaires, devrait prendre un peu plus de recul et revoir ses grands penseurs d’hier devant une dérive ou une fuite de comptables.

 

La Tunisie ne fait pas que se réveiller, elle réveille le monde entier sur son comportement dit diplomatique, un simple tapis rouge et  hypocrite qui accueille désormais à bras ouverts tous les abuseurs de ce monde, et ou les présidents et élus ne jouent plus les rappels aux droits de l’homme mais ceux des représentants de commerces de la World Compagnie.

 

Quelle leçon aprés ce réveil, quelle nouvelle forme sans fond viendra, ou de cela le fond sera-t-il lui aussi recouvert de ce jasmin qui fanera suite à un avortement ? L’histoire avance par palier, nous le savons, janvier 2011 réclamera une génération nouvelle pour reconstruire ce qui ne peut même plus se présenter au peuple face à des urnes dont les fentes n’offrent même plus de solutions. Ses penseurs sont ailleurs, les enfants ne connaissent rien d’autre.

 

Que les pays dits frères observent et prennent la leçon, pas de jugement inutiles à lancer, seulement allier homme et développement, les peuples ne sont pas politiques, les peuples veulent vivre en dignité, en partage et en justice, mais certains loups ne se changeront pas pour autant en agneau pour sacrifier des intérêts pour le collectif, qu’importe les pays désormais, nord ou sud. Le malaise n’est plus politique, le mal n’est plus idéologique, le mal compte en silence son or.

 

PHILIPPUS

16 01 2011