Corrida, une menace pour l’enfance

Dimanche 19 Février 2012 a lieu à Magescq (40) près de Dax, la première corrida de l’année et… la première manifestation anticorrida de l’année. Tout d’abord dans la matinée, les organisateurs de la corrida prévoient une démonstration par les jeunes toreros de l’école taurine Adour Aficion. Puis à 16h30 une novillada, c’est-à-dire une corrida avec des veaux puisque les jeunes taureaux ont moins de 4 ans.
Les jeunes seront décidément à l’honneur ce jour-là car les enfants de moins de 12 ans pourront bénéficier de l’entrée gratuite.

C’est à ce titre qu’une manifestation "anti" (organisée par l’ Alliance Ecologiste Indépendante) est annoncée le même jour à 15h30 devant les arènes. Les structures de protection animale accusent les "taurins" d’embrigader les enfants pour assurer la relève, de plus en plus incertaine  vue la désaffection croissante du public et malgré la déclaration de la corrida au patrimoine immatériel français l’an dernier.

Le professeur Hubert Montagner, spécialiste du comportement de l’enfant avec l’animal, a déclaré dans une lettre adressée à l’UNICEF en Janvier dernier que "la corrida a une forte probabilité de nourrir et renforcer l’insécurité affective des enfants". Par ailleurs, un groupe de 90 psychiatres et psychologues ont co-signé une motion requérant que "le spectacle de la corrida, ainsi que l’entraînement à sa pratique, ne soient plus autorisés aux moins de seize ans."

Faisant fi de la passion pro ou anti, on peut légitimement se demander s’il est responsable d’engager précisément sa responsabilité de parent aficionado lorsque l’on amène son enfant assister à la corrida, représentation somme toute violente. Ou de l’inscrire, de surcroit contre sa volonté, à une école tauromachique où il apprendra à manier les banderilles et l’épée qu’il devra planter dans le coup d’un taurillon.