Surpopulation planétaire

La population planétaire augmente à une vitesse exponentielle depuis plusieurs décennies. Au cours du vingtième siècle seulement, elle a été multipliée par 4, et sa croissance n’est pas encore ralentie. Certains démographes évaluent que la population d’êtres humains habitant la terre atteindra 8 milliards dans 20 ans, et 10 milliards avant la fin du siècle. Face à ce phénomène d’envergure, je me demande en tant que futur citoyen la place que je devrai occuper dans cette problématique. Beaucoup pensent que des programmes devraient être mis en place afin de diminuer la population de la Terre, étant donné que les ressources de la planète sont limitées. Les réflexions des gens les poussent vers diverses solutions : certains pensent que l’on devrait agir de manière active, alors que d’autres pensent que l’on ne devrait pas agir et que l’on devrait rester passifs.
 
Pour diverses raisons, la natalité ne cesse d’augmenter dans divers pays du monde. L’espérance de vie mondiale, en raison des progrès de la médecine, a augmenté de beaucoup en quelque décennies : elle est passée de 56 ans (1965-1970) à 65 ans (2000-2005). Ces chiffres, bien qu’ils paraissent peu élevés, tiennent compte des différentes situations des pays du monde. Certains pays ont effectivement une moyenne d’âge plus élevée que d’autres, certains se rapprochant de 80 ans. En raison des avancées technologiques, il n’est pas étonnant que la population soit en croissance continuelle. Certaines régions sont tellement peuplées qu’elles se retrouvent avec des problèmes multiples. Prenons l’exemple de l’Inde, qui comporte 1,2 milliards d’habitants à elle seule, chiffre qui augmentera encore pour les prochaines années. Parmi les problèmes qui l’accablent, on peut compter la propagation de maladies, les conditions sanitaires déplorables, des famines dans certaines régions, etc. Les conditions de vie des Indiens sont déjà déplorables : selon le Times of India, «quatre pour cent seulement de la population de l’Inde habitent des logements remplissant les conditions élémentaires de surface, de ventilation et de lumière…. 70% des logements de Bombay sont formés d’une seule pièce abritant une moyenne de dix personnes.» La qualité de vie est déjà plutôt médiocre dans cette région, qu’en sera-t-il lorsque la population atteindra les 1,7 milliards d’habitants, chiffre prévu pour 2050? Les problèmes qui sont causés par la surpopulation de plusieurs régions du globe poussent des gens à croire que l’on devrait contrôler ce phénomène, par toutes sortes de moyens.

Parmi ceux qui croient qu’un contrôle de la situation est souhaitable avant qu’elle ne dégénère, certains proposent des solutions plus drastiques que d’autres. Évidemment, selon eux, la situation actuelle continuera de se détériorer jusqu’à ce que la Terre ne puisse plus supporter les gens qui l’habitent. La solution d’Albert Jacquard, un généticien français, passe par l’éducation des pays sous-développés. En effet, il a été prouvé dans différents pays que les femmes qui ont reçu une éducation sont beaucoup moins fertiles que celles qui n’ont pas pu se procurer d’éducation. On voit cette corrélation dans les pays développés versus les pays plus pauvres. Le nombre d’enfants par famille est d’environ 2 enfants et demi dans les pays riches, alors qu’elle est d’environ 6 enfants et demi dans les pays pauvres. Une éducation permettrait ainsi de facilement diminuer la population, ce qui diminuerait la demande excessive de ressources et la pression qui est exercée sur la Terre. En effet, on estime que la planète pourrait contenir pas plus de 10 milliards d’individus, dans la mesure que l’exploitation des ressources reste la même qu’elle l’est aujourd’hui. Ce chiffre serait beaucoup plus élevé si chaque humain avait un niveau de vie plus respectueux des ressources et de la planète. Alors que la solution de Jacquard est possible à long terme, d’autres pensent que la situation devrait être changée beaucoup plus rapidement, avec des mesures plus efficaces. On peut penser à la Chine, qui inclut dans ses lois gouvernementales une politique des naissances, qui limite le nombre d’enfants de chaque famille compte tenu de la situation géographique dans laquelle ils se trouvent. En plus de contenir une politique de contrôle des naissances, la Chine limite les mariages dans sa constitution en imposant un âge minimal pour une union légale. À moyen terme, cette limite a été très efficace puisqu’elle a considérablement diminué les naissances, mais elle entraîne des problèmes, par exemple des parents qui se débarrassent d’enfants non désirés, qui vont même jusqu’à les assassiner. Le fait qu’ils aient seulement la possibilité d’avoir un enfant unique entraîne une population fortement masculine, puisque les filles sont moins désirées en raison du peu d’avantages qu’elles apportent à la famille. Ainsi, la Chine propose une solution efficace mais qui a de nombreuses lacunes lorsqu’appliquée. De plus, les pays qui ont la possibilité d’imposer une telle loi à leur population sont peu nombreux puisque le régime chinois est un des plus stricts et restrictifs qui existent. La Chine est dirigée selon une république populaire, gouvernée par le parti communiste chinois. L’armée occupe une place importante de la gestion du pays, ce qui en fait un régime de peur où on applique la censure. Le gouvernement chinois a une telle emprise sur le peuple qu’il est très facile d’instaurer des mesures, quelles qu’elles soient. La troisième solution, qui est proposée seulement par une faible catégorie d’extrémistes, est l’extermination volontaire de populations sur le globe. C’est une solution qui n’est absolument pas pacifique, et très grave en ce qui concerne les droits de l’homme. En effet, le troisième article de la déclaration universelle des droits de l’homme stipule que :

«Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne»

Une atteinte à ce droit fondamental serait hautement immorale. On aurait prêté au Dr. Eric Pianka, un scientifique, des propos voulant qu’il soit pour la propagation d’un virus mortel qui détruirait une grande partie de la population. Les propos qu’il a entretenus ont peut-être été amplifiés car il est peu après revenu sur ceux-ci lorsqu’une grogne généralisée a été déclenchée; il est donc difficile de savoir exactement ce qui a été dit, puisqu’il est revenu sur ses propos. Toutefois, éventuellement, l’extermination pourrait être une solution que des États extrémistes envisageraient pour contrôler la population, dans le cas où la situation dégénèrerait. L’instinct de survie qu’ont les humains, en plus des moyens technologiques dont ils disposent, peut faire beaucoup de dommages. De diverses façons, tous ces gens qui ont été cités pensent que des actions doivent être prises pour diminuer la population. Même l’ONU a conclu, dans son document sur l’État de la population mondiale 2009, que pour lutter contre les changements climatiques, il devrait y avoir une diminution des naissances. Un certain tabou est en train de tomber sur le lien entre la population et le réchauffement climatique. Alors que peu osaient l’aborder il y a peu de temps, de plus en plus de gens reconnaissent ce fait.

Un autre mode de pensée suggère plutôt de laisser faire les facteurs naturels de la Terre. En effet, un équilibre régirait la Terre, et lorsqu’il est rompu, celle-ci a les capacités de remettre en ordre les choses pour que l’équilibre se rétablisse. Ce courant tient plus sur des convictions personnelles et sur la foi de chacun. Pourtant, le fait que tout sur Terre est entre-lié n’est pas discutable; les catastrophes naturelles sont pour beaucoup la conséquence de changements climatique, liés à la trop forte présence des activités humaines. La baisse de fertilité de nombreux hommes est particulièrement due à la forte présence de produits chimiques dans les aliments, qui ont été utilisés pour augmenter la production, pour satisfaire à la demande des populations. Des guerres de ressources sont parfois dues à l’écrasement des richesses par les populations augmentantes. Des épidémies peuvent aussi apparaître s’il advient une trop forte proximité entre les êtres humains. Tous ces facteurs de réduction de la population peuvent être poussés à l’extrême si la situation s’aggrave (la population augmentant) et ainsi faire diminuer le nombre d’habitants de la Terre. Selon ceux qui pensent que l’on devrait rester passifs, «La terre est une entité qui est capable de se défendre lors d’agressions». Ce ne serait donc pas nécessaire de nous imposer de mesures puisque de toute façon, si la nourriture vient à manquer, la situation s’équilibrera et les éléments qui sont actuellement de trop disparaîtront de la surface terrestre. Selon eux donc, on ne devrait pas nourrir les personnes qui meurent de faim, puisque c’est seulement l’équilibre de la Terre qui se rétablit. Le même raisonnement est donc applicable pour les guerres, le traitement du cancer, la baisse de la fertilité ou les victimes de catastrophes naturelles. Dans cette même catégorie, qui prône l’inaction, entrent tous ceux qui ne sont peut-être même pas au courant du problème, et qui s’en apercevront sûrement trop tard. On peut donc conclure que ce groupe est composé des inactifs volontaires, et des inactifs par défaut.

Un auteur prône le contrôle des populations : Malthus (1766-1834). Cet homme a concentré ses travaux principalement sur la population. De ses conclusions est apparue une doctrine dont il est en quelque sorte le géniteur : le matlhusianisme. Ce mode de pensée qui soumet une politique de contrôle des naissances et de la croissance de la population. Il affirme que « puisqu’il faut que la population soit contenue par quelque obstacle, il vaut mieux que ce soit par la prudente prévoyance des difficultés qu’entraîne la charge d’une famille, que par le sentiment actuel du besoin et de la souffrance.» En effet, il croit profondément qu’il est mieux de contrôler le nombre de naissances à l’intérieur d’une famille que de se retrouver dans l’impossibilité de la faire subsister. Cette réflexion est valable pour une cellule familiale, mais aussi pour la population d’une région, d’une ville, d’un pays ou même de la Terre. La «charge» de la population planétaire est en effet peut-être trop grande pour ce qu’elle peut nous offrir, dans quel cas il serait préférable de réduire le nombre oppressant de ses individus. Selon lui, il y a trois moyens qui ont le pouvoir de faire diminuer une population donnée : «la contrainte morale, le vice et le malheur. Et puisque, dit-il, leur action est permanente et qu’il faut s’y soumettre, notre seule liberté est le choix de celui qui est le moins préjudiciable à la vertu et au bonheur». Donc, la solution passe, selon lui, par une de ces trois options. Encore aujourd’hui, certains groupes, que l’on qualifie de Malthusiens, se basent sur les pensées de Thomas Malthus et les appliquent à la situation mondiale actuelle.

À mon avis, la population de la planète doit diminuer, mais pas à n’importe quel prix. Il est vrai que beaucoup de problèmes futurs pourraient être évités si la population mondiale baissait, mais le rythme de vie des riches doit également être modifié si l’on veut que cette baisse soit efficace. Les moyens trop drastiques sont selon moi à éviter. Les méthodes progressives, comme celle mise de l’avant par Albert Jacquard sont les meilleures à mon avis. Si elles s’avèrent inefficaces, alors il est vrai que la planète déploiera les moyens qu’il faut afin de rétablir son équilibre, puisque tous les phénomènes sont inter-reliés.

«Un battement d’ailes de papillon au Brésil peut entraîner une tornade à l’autre bout du monde».

Je crois qu’un certain équilibre règnera toujours, mais il est préférable d’engager des solutions par nous-mêmes avant que ce soit fait d’une manière forcée ou encore désordonnée, comme Malthus l’expliquait.

Finalement, en analysant les pensées des divers scientifiques, philosophes, ou encore les solutions qui ont été mises de l’avant par des États comme la Chine, on peut conclure que la surpopulation risque vraiment d’être un problème auquel on aura à faire face dans le futur. Il vaut mieux y réfléchir dès maintenant pour mieux s’y préparer, et ce dans l’intérêt de tous.