Le pétrole touche à sa fin…

Le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui est en constante évolution et change à une vitesse impressionnante. Notre mode de vie est basé en grande partie sur une ressource bien précise, sans laquelle rien ne serait identique à ce que nous connaissons : le pétrole.  L’or noir intervient dans des domaines majeurs tels la fabrication de divers objets de consommation, dans l’industrie du transport, dans la fabrication des routes, etc.  Difficile de dire comment serait un monde où le pétrole serait absent.  Pourtant, il n’est pas impossible que, d’ici quelques décennies, le pétrole se raréfie à un point tel qu’il ne devienne une énergie du passé.  Bientôt, la production pétrolière mondiale pourrait atteindre son maximum.  Cette période est qualifiée par certains de pic pétrolier.  La lumière sera faite dans les lignes suivantes sur la définition de ce terme, sur ses implications et ses conséquences les plus probables.  Les informations ont été prises sur divers sites internet afin d’en faire un résumé le plus complet possible.

 

Pour commencer, il serait bon de fournir des informations sur le pétrole en tant que tel, sur son origine et ses utilisations.  Le pétrole est ce qu’on appelle une énergie fossile.  Elle est formée dans les profondeurs terrestres, à des endroits qui réunissent 3 conditions bien particulières.  Premièrement, pour qu’un gisement de pétrole se crée, la matière organique doit être accumulée.  Une terre riche en sédiments organiques sera plus susceptible de contenir des gisements de pétrole.  Ensuite, la matière organique doit maturer pour se transformer en kérosène, ce qui peut prendre des millions d’années.  De plus, cette matière doit être emprisonnée à l’intérieur des terres afin qu’il n’y ait pas de pertes.  Certains pays sont donc plus susceptibles de réunir les conditions gagnantes, et sont ainsi de plus gros réservoirs de pétrole, comme l’Arabie Saoudite qui est un des pays ayant la production la plus élevée de pétrole. 

 Le pétrole est une matière utilisée pour la presque totalité des carburants liquides; ses utilisations sont variées.  La plus grosse partie du pétrole produit est transformé en essence (44%), et une autre bonne partie en d’autres combustibles (35%).  Le reste est utilisé dans la formation de matériaux dérivés comme les plastiques, ou contribuent à la formation de nos routes. Le pétrole est une énergie non-renouvelable, qui prend des millions d’années à se former.  Sa présence est limitée, et l’utilisation massive que l’on en fait pour assouvir les besoins des pays qui continuent de s’industrialiser à un rythme effarant réduit de plus en plus les réserves.  Celui qui a élaboré le premier la théorie du pic pétrolier a été Dr. M. King Hubbert.  Il a été reconnu pour avoir utilisé ses travaux de géophysicien afin de prédire l’ère de pénurie du pétrole, bien avant que la communauté scientifique ne se penche sur le sujet, dans les années 1940.  Il donna d’ailleurs son nom au modèle de courbe utilisé pour suivre la production des puits pétroliers.  Sa courbe, nommée le pic de Hubbert  (ou Hubbert peak), est applicable non seulement à un puits particulier, mais peut s’étendre à la production pétrolière d’un pays, ou même à la production pétrolière mondiale.  Grâce aux travaux qu’il a effectués, il est possible d’évaluer à quelle vitesse s’épuisent les réserves de la terre.  La courbe qui a résulté de son étude est en forme de cloche.  Assurément, elle commence et se termine à zéro, tout en passant par un maximum absolu.  Une fois ce maximum dépassé, la production pétrolière ne peut que décliner.  La théorie de Hubbert a été confirmée pour la première fois alors qu’il avait prédit la baisse de production des États-Unis, dans les années 1950, chose qui s’est concrétisée des années plus tard.  Le modèle mathématique qui a été élaboré par ce scientifique n’est pas seulement applicable au pétrole, mais peut aussi l’être pour la majorité des ressources que l’on puise de la terre.  En effet, selon le président  de la compagnie minière «Barrick Gold», qui œuvre dans l’exploitation de l’or, le pic de production de ce minerai est passé, depuis près de dix ans.  Donc, selon la courbe de Hubbert, la production de l’or continuera à diminuer jusqu’à ce qu’elle atteigne son plus bas.  La principale conséquence de cette diminution des ressources est la difficulté grandissant de l’exploitation, qui entraîne une augmentation des coûts de d’extraction, donc le prix du produit final s’en retrouve plus élevé.    

Bien sûr, le pic de Hubbert nous permet d’avoir une vue d’ensemble sur les ressources qu’il nous reste à exploiter, mais il soulève des inquiétudes puisqu’il conduit inévitablement à la prise de conscience que les ressources que nous utilisons sans compter sont épuisables et que la fin de cette utilisation massive est peut-être pour bientôt.  En fait «Les experts de l’ASPO (L’Association for the Study of Peak Oil and Gas) donnent la date de 2010, voire 2008» comme étant l’année où la production mondiale de pétrole aurait atteint son apogée.  Les avis diffèrent sur la question.  Les plus optimistes placent l’année du non-retour en 2030, alors que les plus pessimistes indiquent qu’elle est peut-être déjà passée.  Selon le site internet www.picpetrolier.net, plus de 40 pays ont déjà dépassé leur pic.  Cela signifie qu’au moins la moitié du pétrole auparavant enfoui dans ces pays a été utilisé pour l`activité humaine.  Une chose est certaine, lorsque la date fatidique du pic pétrolier mondial sera atteinte, il ne sera plus possible de reculer.  Elle pourrait même arriver plus vite que l’on pense, puisque certains pays qui n’étaient auparavant pas industrialisés croissent à une vitesse alarmante.  Des pays orientaux comme la chine ou l’Inde, qui étaient des exportateurs de pétrole il y a quelques années, en importent maintenant pour assouvir leurs besoins.  «En Asie, c’est l’explosion de la consommation. La Chine a quasiment doublé la sienne en 15 ans, et elle ne s’arrêtera pas là. Durant cette période, la consommation de l’ensemble de la zone Asie-Pacifique a dépassé celle de la zone Amérique du Nord. Avec + 73 % d’augmentation en moyenne en 15 ans, l’Asie fait figure de nouvel ogre pétrolier. Mais qui pourrait blâmer ces pays en développement de vouloir offrir à leurs populations le même confort que dans les pays riches ? D’autant qu’en moyenne, un chinois consomme 13 fois moins de pétrole qu’un américain et un indien 32 fois moins.»[1]  L’offre actuelle de pétrole ne pourra pas augmenter pour répondre à la demande qui croit.  La production actuelle, qui est de 85 millions de barils par jour (mbj) ne pourra pas augmenter à 105 mbj d’ici 2030 (nombre qui répondrait à la demande du marché).  En fait, on croit que d’ici 20 ans, la production aura diminué de 10 millions de barils par jour.

    Il serait facile de penser que la production de barils de pétrole par jour diminuant, la planète ne s’en portera que mieux.  En fait, la majorité des exploitations pétrolières sont des gisements ordinaires, dont l’extraction en tant que telle est plus ou moins polluante.  Si ces réserves diminuent, il est probable que l’on se tourne massivement, pour répondre à la demande, vers une exploitation pétrolière qui demande plus d’énergie : l’exploitation des sables bitumineux.  Le Canada est reconnu pour être un pays où cette exploitation est acceptée, et encouragée.  Selon des données publiées dans le document «le Québec et les changements climatiques», un habitant de la Saskatchewan ou de l’Alberta produit, en somme, 7 fois plus de CO2 qu’un Québécois.  Ce chiffre élevé provient du fait que l’exploitation de ce type de pétrole produit deux à trois fois plus de gaz à effet de serre que le pétrole qui est produit au Moyen-Orient, par exemple.  C’est l’environnement qui est mis de côté si cette exploitation se poursuit, ou encore s’accroit.  Ainsi, selon beaucoup de spécialistes, la fin de l’ère de la domination du pétrole est proche.  Marion King Hubbert, l’homme à l’origine du pic de Hubbert, disait lui-même que

« Our ignorance is not so vast as our failure to use what we know. »

« Notre ignorance n’est pas aussi vaste que notre incapacité à utiliser ce que nous savons. »Cela explique le fait que ce n’est pas notre ignorance qui retarde la mise en place de projets spécifiques, mais bien notre incapacité à utiliser cette information pour en faire quelque chose de concret.  Imaginons que nous laissons aller les choses comme nous le faisons présentement, et que les réserves pétrolières se situent à leur plus bas, dans quelques années.  Le monde est toujours en croissance, et alors que le demande est à son plus fort, l’offre est à son plus faible.  Plusieurs scénarios hypothétiques sont possibles; certains sont pessimistes et d’autres optimistes.  Il est possible qu’aucun de ces scénarios ne se réalise, comme il est possible que la situation s’avère totalement différente que ce qu’on pense qu’elle sera.  Par exemple, les prix pourraient monter tellement qu’il y aurait des fermetures de magasins, augmentation du chômage, etc. Il pourrait y avoir des dépressions économiques, des guerres de ressources, le réchauffement climatique qui s’accentue, et tout cela avec les problèmes qui en découlent.  Il n’y a par contre pas que des scénarios négatifs qui sont envisageables.  Il est possible que le pétrole soit conservé, et que la demande baisse grâce à de nouvelles sortes d’énergie propres et renouvelables qui seraient mises en avant plan par nos gouvernements.  L’encouragement de l’agriculture locale serait favorisé par l’abandon de transport inutile, il y aurait moins d’autos sur les routes, et le futur en serait ainsi amélioré pour l’ensemble des êtres humains.  Mais pour cela, les gouvernements et les populations doivent agir dès maintenant.  Peu importe notre opinion sur le sujet, il est certain que les choses ne peuvent continuer à ce rythme car le pétrole n’est pas une énergie renouvelable, surtout pas à court ou moyen terme. 



[1] http://www.planete-energies.com/contenu/petrole-gaz/societes-petrolieres/consommateurs.html

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