Ce que les Antilles enseignent. Sans doute sommes-nous proches de la conclusion des problèmes en Martinique et Guadeloupe. Prenons-en le pari. Au-delà des points négatifs que ne vont pas manquer de souligner les commentateurs, et avant que l’oubli médiatique fasse son œuvre, tentons une vision positive, voire didactique, de ces 2 derniers mois.  

 

D’abord la solidarité. Le LKP est constitué de 49 associations, syndicats, institutions, comprenant des autonomistes, des indépendantistes et d’autres qui souhaitent rester dans le giron de la France. Jusqu’à ce jour, sa cohésion a perduré. Solidarité ne signifie pas unanimité.

Mais la plateforme revendicative du LKP est suffisamment solide et convaincante pour que les corporatismes, les intérêts individuels, les sensibilités politiques s’effacent jusqu'à un succès acceptable. Il est difficile d’imaginer une telle solidarité dans l’hexagone. Nos 1° mai en ordre dispersé devraient en prendre de la graine.

Entre ceux qu’une grève des transports insupportent, ceux qui dénigrent les fonctionnaires, ces privilégiés, et ceux qui veulent des hausses de salaires ou défendre le service public, le divorce est consommé. Cette solidarité aux Antilles doit nous donner à penser.  

 

Ensuite, de l’importance de l’histoire. Certes celle de l’hexagone est plus ancienne et plus complexe. Sur un territoire plus vaste. L’insularité contribue à l’homogénéité de la prise de conscience. Mais au-delà  de cette facilité, il est apparu dans les revendications le besoin de dénouer des contentieux.  Leurs traitements étant toujours reportés. Il semble que la solidarité en est sortie renforcé, au point que l’on propose la tenue d’états généraux dans les mois qui viennent.  

 

Enfin, aux Etats Généraux apparut le Tiers-Etat.- S. Royal ne parla-t-elle pas de Révolution française ?- Aux Antilles, on constate la discrétion, -la défaillance ?- de l’Etat tiers. Que ce soit celle de l’administration centrale, du préfet, des élus locaux. Au mieux un flou peu décisif, escomptant peut-être le pourrissement au règlement du  conflit.

A voir si dans ce choc entre le pot de fer très patronal et le pot de terre, cuit et recuit de légitimité, l’absence du matelas étatique permettra quand même d’éviter la casse. Que retiendra-r-on dans 6 mois entre les dégâts d’une grève longue et les avancées sociales obtenues ? A chaque citoyen de parier.

Qu’une telle problématique nourrisse des craintes hexagonales de propagation incitera peut-être l’expression des commentateurs de C4N ! Tant mieux.