Désormais, quand il se passe un événement lié à Internet avec lequel on n’est pas d’accord, on a la possibilité de protester, non pas en s’exprimant, mais en essayant de se venger directement et anonymement. Tel est le principe d’ « Anonymous », cette dénomination derrière tout à chacun peut se cacher lorsqu’il commet des actes dont il peine à être fier.

 

On a ainsi vu Anonymous à l’œuvre à l’occasion de la fermeture de Megaupload. Des internautes courroucés de la fermeture de ce site de download ont voulu rouspéter à ce sujet en invoquant la liberté. Car fermer Megaupload serait liberticide. Voilà qui est contestable. Ce site de partage de fichiers poussait véritablement au crime en rémunérant les uploaders de fichiers au nombre de téléchargements. De quoi inciter les internautes à maximiser la diffusion des fichiers les plus populaires, et le plus simple est de proposer des produits culturels à succès… ceux dont ils ne possèdent pas les droits. Megaupload était donc un parasite conscient de l’industrie culturelle, dont elle vivait aux dépends. Comment s’étonner que le site ait été dans le collimateur des ayants droits ?

 

Des internautes qui en bénéficiaient grandement ont donc décidé de revêtir le manteau d’Anonymous, et d’attaquer les sites des institutions hostiles à Megaupload. Le site du FBI fut ainsi ciblé, ainsi que celui de l’Elysée pour avoir publié un communiqué se félicitant de cette fourniture, parmi d’autres. On ne peut que remarquer l’aspect dérisoire de cette riposte.

 

Les Anonymous semblent croire qu’ils agissent en piratant un site, mais ils n’ont en fait aucune importance. Une fois l’attaque passée, le site est rétabli, et tout continue comme avant. A vrai dire, ils ne font que montrer l’aspect dérisoire de leur action, et surtout leur puérilité. On dirait des gamins qui pleurnichent car ils n’ont pas ce qu’ils veulent. Ils expriment leur colère de la même façon que s’ils taggaient « zut à la société » sur un mur, ce qui peut difficilement provoquer autre chose qu’un haussement d’épaules de la part de ceux qui voient cela.

 

A cela s’ajoute la lâcheté, car ils n’ont même pas le courage d’assumer leurs actes. Cela se retrouve dans le mot même d’Anonymous : ils croient qu’ils sont tout le monde, ils ne sont en fait que personne, puisqu’ils ne sont même pas eux-mêmes. S’ils doivent prendre corps, ils tendent à le faire en se cachant derrière le masque utilisé par un personnage de comics. Lui-même se référait à Guy Fawkes, un homme qui voulait faire sauter le Parlement britannique car il préférait un roi catholique plutôt qu’un protestant. Cela ne se justifiait pas déjà à l’époque, et les circonstances n’ont absolument rien à voir.

 

Les gens d’Anonymous suivent une dangereuse pente, celle de croîre qu’ils parlent pour tout le monde. Cette façon de penser est celle de tous les totalitarismes. Heureusement pour le reste du monde, ils n’ont pas de vrai pouvoir. Mais ils ne sont pas quittes pour autant de leur malhonnêteté