Accusé de recels d'abus de biens sociaux dans le procès de l'Angolagate, Georges Fenech a craqué aujourd'hui devant ses juges qui lui ont accordé 30 minutes d'interruption d'audience. Le trafic d'armes ne porte pas chance au Monsieur "Tolérance zéro".


Aujourd'hui, Georges Fenech (Président de la Miviludes) a craqué devant les juges chargés de l'affaire de l'Angolagate, une affaire de trafic d'armes vers l'Angola qui mouille haut.

Ce même Georges Fenech qui se présentait il y a 3 jours comme un spécialiste des réseaux financiers (qu'il traque ou invente dans les nouveaux mouvements religieux), prétend aujourd'hui n'avoir rien su de la provenance des 100 000 francs qu'il avaient reçu de Pierre Falcone, le principal protagoniste de l'affaire.

Pourtant, Claude Mouton, Général a la retraite, a confirmé aujourd'hui à la barre qu'il avait présenté Pierre Falcone à Georges Fenech à la demande de ce dernier, et que Georges Fenech était parfaitement au courant de la qualité de trafiquant d'armes du premier.

Georges Fenech et l'Afrique… Déjà soupçonné d'avoir exercé un trafic d'influences lors d'une mission officieuse de contrôle des élections au Gabon, il avait été évincé d'un haut poste de la magistrature qui ne souffrait pas ce genre d'illégalités.

Georges Fenech et son syndicat de magistrats… L'APM, syndicat dont Georges Fenech était le Président, dissout suite à la publication d'un article antisémite qui lui a valu d'être reconnu coupable d'injures antisémites, avait vu l'un de ses membres incarcéré pour corruption.

Et c'est à l'évocation d'un autre membre de l'APM, qui avait blanchi les comptes de Falcone, que Fenech explose. Le juge semble faire mouche, et Georges Fenech s'emporte, hurle, vacille, refuse de répondre aux questions du juge. A tel point que le Juge lui accorde trente minutes de suspension d'audience.

Ancien partisan de la peine de mort, partisan de la tolérance zéro, Georges Fenech n'a pas toujours été un ennemi de l'acharnement judiciaire. Il en est même le champion quand il s'agit de faire disparaître les mouvements religieux qu'il voit partout (tandis que le ministère de l'intérieur recensait 2 cas de maltraitance liés aux dérives sectaires, Fenech n'hésitait pas à raconter aux journalistes qu'il en voyait 60 000, sans jamais qu'on en voit la queue d'un).

Aujourd'hui, le voici se positionnant en victime. Parlant de son éviction de son poste de député pour malversations financières, il déclare au Monde "Je suis victime d'une loi qui va bientôt être modifiée".
Pauvre Georges Fenech… Et plus tard, "Je suis à plaindre, pas à condamner".

Non, Monsieur Fenech, ceux qui sont à plaindre, ce sont les enfants morts sur les mines antipersonnel vendues par Monsieur Falcone.

Et la tolérance zéro alors, c'est pour les pauvres ?