Anecdote fiscale de campagne.

   Si l’on veut bien considérer que l’horreur de la semaine précédente peut  néanmoins autoriser à parler d’autres choses, l’anecdote suivante mérite un instant d’attention aussi.

   Tous les non exilés fiscaux seront ravis d’apprendre l’application d’une mesure européenne qui permet de partir totalement défiscalisé avec son plan d’Epargne en action.

   Car les règles européennes stipulent qu’un impôt ne doit pas entraver la libre circulation. Des règles européennes auxquelles le gouvernement a donné son accord.

     Voilà une bonne nouvelle pour le porte-monnaie des exilés fiscaux, qui arrive en revanche au mauvais moment pour le gouvernement français. Auparavant, avant de partir dans la douleur vers les paradis fiscaux, ils devaient s’acquitter d’une taxounette, dans les 15%, correspondant à la CSG, le RDS et autres babioles, sur les bénéfices engrangés.

    Il n’en est plus question, foi de Bruxelles. Encore une fois, on fait campagne en dénonçant l’exil fiscal et en promettant des mesures pour les rattraper fiscalement, à l’américaine. Et le bon peuple d’approuver…

        Sauf que ceux qui gouvernent, dont leur candidat, ont évidemment conduit une politique inverse. Que payent ceux qui restent. Et Bercy de se fendre d’une contrition hypocrite.

        C’est d’ailleurs, chaque fois la même chose que l’ultra libéralisme impose sa loi. On n’y peut rien. Pour Schengen, on aura la politique de la chaise vide, mais pour la fiscalité des plus riches, ou au moins des patriotes qui foutent le camp, on s’incline sous le joug. C’est un Canossa perpétuel. Les bourgeois de Calais, etc…

            Cette niche(tte) ne doit pas coûter trop cher, ni creuser la dette, qui d’ailleurs, a disparu de la campagne. Elle fait juste la preuve du cynisme financier qui est attaché à la VALEUR argent. Chaque citoyen se doit de respecter des valeurs républicaines dont la morale peut, sans doute exceptionnellement, faire partie.

       Mais ces valeurs sont strictement interdites lorsqu’elles concernent l’argent et ceux qui en vivent. Là, tout est permis si la croissance du patrimoine financier est au bout. Selon certains candidats, il faudrait que tous les Français payent l’impôt sur le revenu, même les indigents. Cela s’appelle l’équité. 

        Tous les Français, sauf ceux qui au nom de leur richesse, ont comme règle l’absence de toute règle fiscale. Gageons que cette anecdote, pourtant instructive, et surtout très symbolique n’aura jamais droit aux infos du 20H, ni aux débats des candidats.

     Dommage, collatéral, donc inutile.