Prison, réinsertion, récidive, et lutte contre la récidive,

les gros problèmes de l’incarcération en France,

 

 

Nos prisons sont pleines, elles débordent même, et l’on ne voit pas comment arrêter cette croissance, puisque la réinsertion n’est pas efficace d’où récidive, et à nouveau prison. Une logique implacable qui fait éclater la bulle pénitentiaire. Voici l’état carcéral, au premier janvier 2013,

 

«66.572 dont 724 mineurs étaient emprisonnés, soit 2,8 % de plus qu’en janvier 2012. Les prisons offrent 56 992 places, 639 détenus dorment sur des matelas. 76 798 étaient placées sous écrou, c’est-à-dire sous la responsabilité de l’administration pénitentiaire sans être détenus. Le record absolu de 78.262, fut atteint au 1er juillet 2012. 25 % des détenus étaient des prévenus, c’est-à-dire dans l’attente d’un jugement définitif. 20 % des condamnés font l’objet d’un aménagement de peine, semi-liberté, placement, bracelet».

 

Depuis dix années la politique pénale de la droite fut explosive en lourdes peines, il fallait montrer la volonté de combattre la délinquance afin de dissuader les délinquants potentiels de commettre des délits. De nombreuses lois ont accru la sévérité de la politique pénale et rempli les prisons. La récidive continua d’augmenter entre 2002 et 2010, et le risque de récidive fut nettement plus élevé pour les anciens détenus, 80 %, n’ayant obtenu ni suivi ni aménagement de peine. En outre, la prison coûte beaucoup plus cher à la collectivité que les peines alternatives, semi-liberté, bracelet électronique….

 

On aurait pu penser que cette politique aurait dissuadé, mais malheureusement ce fut le contraire puisque, pour de multiples raisons, misères, vols, drogues, viols, attaques à main armée, crimes, même celle d’avoir un toit et à manger, la prison est toute indiquée, et cinq ans de prison, c’est presque mieux que la rue. Bref, la politique de sévérité n’a pas répondu comme il avait été souhaité.

 

Cette surpopulation carcérale dont on ne cesse de clamer qu’elle pousse à la catastrophe vu l’état de certaines prisons pose la question, peut-on continuer à emprisonner autant, et construire des prisons alors que l’on manque de financement, sans y apporter d’autres solutions alternatives permettant un contrôle rigoureux dans le cas de forfaits mineurs plutôt que d’emprisonner à tout va d’autant que l’emprisonnement tant à augmenter la délinquance, puisque qu’après libération des condamnés, les récidives sont importantes par suite des conséquences sociales, la prison n’engage pas pour trouver du travail dans le contexte actuel.

 

En 2010, 6% des personnes condamnées pour crimes, viols, homicides, vol à main armée, étaient en récidive légale. La récidive légale est la réitération d’une infraction proche ou équivalente d’une infraction précédemment et définitivement condamnée. C’est une circonstance aggravante qui permet de prononcer une peine plus lourde, jusqu’au doublement de la peine.

 

Pour les délits, le taux est à 11 %. Il varie en fonction du type de délit, 17 % en 2010 pour vol et recel, 16 % pour conduite en état alcoolique, autour de 10 % pour violences volontaires et infraction à la législation sur les stupéfiants, 5 % pour les délits sexuels. Le taux de délits commis en réitération, a augmenté de 26,4 à 28,3 % en quatre ans. Une étude publiée en 2011 par l’administration pénitentiaire, indiqua que «les risques de recondamnation des libérés n’ayant bénéficié d’aucun aménagement de peine demeurent 1,6 fois plus élevés que ceux ayant bénéficié d’une libération conditionnelle», référence la Croix.

 

En 2012 le contrôleur général des prisons Jean-Marie Delarue demanda une loi d’amnistie spécifique, parue le 13 juillet 2012 au journal officiel pour des condamnés à des peines très légères. Nicolas Sarkozy dans un élan de dur à cuire, voulant montrer ses muscles, avait supprimé la tradition de l’amnistie en 2007. Qu’importe, la droite applaudissait, seulement elle n’a pas résolut, ne faisant que reporter le problème pour après. Quant à la gauche assommée après la défaite de Ségolène Royal, elle était aphone. Et bien, le après c’est maintenant, on ne sait plus ou mettre les délinquants ! Il est donc entre les mains de la garde des Sceaux Christine Taubira qui veut s’attaquer à la récidive.

 

Le 13 février s’est ouverte à la Maison de la chimie à Paris une conférence de consensus réunissant une trentaine d’experts pendant deux jours, le thème était la lutte contre la récidive. Près d’un millier de personnes furent inscrites pendant deux jours pour suivre les débats présidés par par une magistrate belge, Françoise Tulkens, ancienne juge à la Cour européenne des droits de l’homme. Pour qu’une politique soit appliquée, il faut qu’il y ait consensus de tous les acteurs dit-elle, d’où cette conférence de consensus. Christine Taubira devrait en tirer les pistes d’une grande loi pénale.

 

La première présidente Nicole Maestracci de la cour d’appel de Rouen, ancienne juge des enfants, ancienne juge d’application des peines et présidente de la Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie, MILDT, de 1998 à 2002, qui vient d’être nommée au Conseil constitutionnel par François Hollande, détaille après cinq mois de travaux sur la récidive réunissant magistrats, chercheurs, conseillers de probation, surveillants, élus, associations etc…ce que devrait proposer la conférence de consensus.

 

Nicole Maestracci, première présidente de la cour d’appel de Rouen, le 18 janvier 2007 à Paris, Photo emilie lescale. AFP, document l’écho républicain.fr.

 

On sait, avec certitude, que les peines exécutées en milieu ouvert favorisent moins la récidive que celles en prison. On sait également que la justice pénale est devenue illisible dit-elle, bien qu’elle prétende apporter une réponse aux délits. Elle dresse, en fait un constat que l’on connait, les prisons sont surchargées, et les peines en milieu ouvert ne cessent d’augmenter, quand aux juges, et les services pénitentiaires, ils vivent cet état comme une fatalité.

 

Nous aurions en France, mais aussi à l’étranger des informations scientifiques qui, mises à disposition du législateur, lui permettrait d’en tenir compte avant de voter de nouvelles lois. Pour Nicole Maestracci, les lois récentes sont fondées sur la supposition que plus les peines sont sévères, plus la récidive est limitée.

 

Il est évident, sans avoir d’expérience, que si la prison au lieu d’être un univers d’affrontement dans des conditions de vie déplorables et anarchiques, l’entassement des prisonniers sans discernement de gravité de délit, par manque de place, ne peut que conduire à l’aggravation de la peine, et dans ce cas le risque de rechute est plus élevé. Il est aussi évident que si l’exécution de la peine s’effectue dans un accompagnement encadré et humain, la rancœur du prisonnier libéré sera moindre, d’autant plus si, pendant son séjour il a compris qu’il fallait qu’il paye sa faute à la société, et s’il ressort de prison avec une adaptation à la vie du dehors, la récidive sera moindre. Nicole Maestracci cite que les médias s’attachent à informer de la récidive des criminels, alors que ceux-ci sont ceux qui récidivent le moins.

 

Dans le cas de délits de moins d’un an, 81% des personnes écrouées ne bénéficieraient pas suffisamment de temps pour mettre en place un programme favorisant la réinsertion. Ces courtes peines seraient considérées comme inefficaces contre la récidive à la quasi-unanimité des experts entendus. En Allemagne, les juges éviteraient de prononcer des courtes peines. Peut être faut-il «contraventionner» beaucoup plus afin d’éviter des sanctions corporelles ? Mais, il ne faut pas se faire d’illusion, le problème n’a pas de solution satisfaisante, elle serait déjà appliquée.

 

Pour Nicole Maestracci, la justice est trop sollicitée, elle ne peut répondre à tout, il est donc suggéré de dépénaliser.

 

Il est certain que vouloir tout sanctionner, cela implique des policiers, des juges et magistrats, mais aussi beaucoup d’argent, et si en définitive le résultat est plus grave que celui d’une dépénalisation des coutres peines, le bilan sera négatif. Mais, est-ce que les Français accepteraient que les petits délits ne soient pas punis ? Et puis, c’est la porte ouverte à tous les abus dès lors que la justice serait plus laxiste. Ce serait donner une prime à ces petits malfrats pour qu’ils recommencent, impossible à accepter. Il ne faut pas seulement voir le problème que sous l’angle de la prison, et de la récidive, mais aussi sur celui de l’opinion publique qui demande de la sécurité d’autant plus que les Français soufrent de l’insécurité.

 

La présidente Françoise Tulkens a remis le 20 février le rapport au premier ministre, «si le gouvernement mettait en œuvre la moitié de ses recommandations, la face de la justice pénale en serait changée. Le jury propose d’engager la justice dans la voie d’un changement réel, sérieux, solide, pour assumer sa responsabilité dans un monde nouveau».

 

Le rapport préconise des peines de probation en supprimant les peines automatiques qui remplissent les prisons. Il faut surtout créer une peine de probation qui soit «indépendante et sans lien ni référence avec l’emprisonnement, pour permettre, la réinsertion de la personne condamnée et la protection de la société, ainsi que celle des victimes». Pour la dépénalisation, il est préconisé l’évitement de la prison de certains délits mais ne donne pas de proposition. Il suggère de «contraventionaliser» certains contentieux de masse, comme les délits routiers qui constituent un peu moins de la moitié des affaires correctionnelles.

 

Sur la récidive, l’emprisonnement est le lot commun des récidivistes, avec des sanctions automatiques et peu de possibilités d’aménagement de peine, constate le rapport.

 

Il ne s’agit pas de mettre dehors les tueurs en série, «le taux de récidive et particulièrement élevé en matière de délits routiers et d’atteintes aux biens, alors que celui concernant les crimes les plus graves est faible». Il ne faut donc pas concevoir une politique publique en fonction des cas les plus extrêmes qui sont rares.

 

La privation de liberté «reste pour beaucoup une peine nécessaire, indique le rapport, mais les conditions de détention aggravent au contraire le risque de récidive». Le jury estime qu’il ne faut pas augmenter le parc pénitentiaire mais l’améliorer, ouvrir la prison à l’extérieur et accorder des droits aux détenus.

 

Une vraie bombe dans le contexte actuel ou deux policiers furent tués et un grièvement blessé dans leur voiture par un récidiviste sans permis et avec un taux d’alcool de plus de 1,5 grammes par litre de sang et pourchassé par la police. Un rapport de bonnes intentions mais pour rien.

 

Ce qu’il faut c’est construire des lieux d’emprisonnements qui ne soient pas des pousses aux crimes.

  •  

 

24 réflexions sur « Prison, réinsertion, récidive, et lutte contre la récidive, »

  1. Trés bon article détaillé sur la situation.

    La solution serait que les états appliquent la justice face aux droits et devoirs comme exemple social… La cause est pourquoi des gens engendrent des délits.

    Il faut effectivement faire lapart des choses entre délits et délits, mettre des gens en prison pour des histoires de circulation routière ou des histoires privées comme pafois des divorces alors que d’autres pour des faits graves sortent aprés quelques années…

    Sinon la surveillance sans prison existent, regarder nos hommes politiques qui récidivent et qui ont fait la une des journaux comme des Pasqua et d’autres encore dernièrement, et qui malgré cela sont encore applaudis par le peuple…

    La prison, ce n’est pas d’aujourd’hui quelle ne réinsére pas dans la société, même le pôle emploi n’y arrive pas avec des innocents…

    Que les politiques oeuvrent au bien être de leurs peu^les et respectent déja les constitutions (à relire) les solutions existent pour éliminer enfin les causes.

    PH

  2. Autre point, l’on parle souvent des condamnés, mais au lieu de les mettre en prison qu’ils soient obligés au moins de « réparer » envers les victimes, car ces dernières demandent la mort des pècheurs mais réparation afin de se sentir aussi de citoyens respectés. L’erreur est humaine la réparation bien plus. Enfin quand il ne s’agit pas d ‘homicide…

    PH

  3. [i] On sait, avec certitude, que les peines exécutées en milieu ouvert favorisent moins la récidive que celles en prison… [/i] Ah oui ? Et comment le sait-on ? C’est juste pour justifier une nouvelle politique, c’est-à-dire celle de ne pas construire de nouvelles prisons !
    L’idéologie est passée par là ! Encore des années des années de retard et de la croissance de délinquance que l’on refile à nos descendants ! Mais regardons ce qui se fait ailleurs, dans les pays développés !

  4. Quidam, il faudra un jour aborder paisiblement les sciences dites « humaines » qui crient dans le désert, compme dans les écoles pour que l’état et le peuple ne s’arrêtent pas à des bruit de couloir. Oui la prison ne réinsère pas, ce n’et pas de maintenant. Attention aussi de ne pas mettre tous les délits dans le même sac comme fait la prison en mettant des jeunes avec des caïds qui eux méritent certes leurs placements…

    Mêmes dans les écoles l’état et les parents d’èlèves ne parlent jamais des sciences humaines, vous savez les choses réelles de la société vieille comme le monde, comme la psychologie, la pédagogie, et même la philosophie, qui permettent effectivement d’ouvrir les enfants vers une insertion réelle….

    PH

  5. Les enfants… ceux qui sortent de l’école sans savoir ni lire ni écrire ? Et vous voulez leur enseigner la philo ? Pourquoi pas => Voir Peillon, lui il a l’idée au logis !

  6. [url]http://www.francetvinfo.fr/recidive-finir-sa-peine-a-l-exterieur-ca-change-tout_248669.html[/url]
    Ce livre est cité dans le corps de l’article
    [b]
    Prison et récidive[/b]
    Des peines de plus en plus longues : la société est-elle vraiment mieux protégée ?
    Auteur(s) : Annie Kensey
    Editeur : Armand Colin

    Nombre de pages : 254 pages
    Date de parution : 02/07/[b]2007[/b]

    Résumé

    La justice – et la société – ont-elles tout faux ? L’obsession de la « récidive » explique en partie la multiplication des condamnations à des peines de plus en plus lourdes, la standardisation croissante du parcours du détenu (moins de libérations conditionnelles, plus de dispositions collectives) et, par contrecoup, l’inflation carcérale ; elle a motivé, en 2005, l’adoption d’une loi au caractère répressif renforcé.

    Quelle est la position de la France en Europe ? Que penser des lois récentes qui renforcent la répression des récidivistes ? Les peines plus longues sont-elles une garantie contre la récidive ?

    La « récidive », qui a une définition juridique, nécessite d’être travaillée selon des méthodes scientifiques pour obtenir une véritable évaluation et permettre une politique pénale responsable. Sa mesure ne peut se réduire à un simple pourcentage global.

    Le présent ouvrage, solidement documenté, aborde ces questions par la mise en perspective d’éléments chiffrés, français et européens, ainsi que par l’analyse d’enquêtes empiriques menées depuis plusieurs années. [u]Il apporte un éclairage bienvenu au débat actuel sur la politique carcérale et milite pour une politique pénale responsable : « Enfermer moins et accompagner mieux » s’avère à terme plus efficace que « punir plus lourdement pour dissuader ».
    [/u]

  7. Le problème de la politique sécuritaire absurde de l’UMP est qu’elle a amené à mettre en taule des types qui n’auraient jamais dû y aller. Des délits qui relèvent d’une erreur de parcours amènent à la case prison des gens qui ne sont pas des voyous mais qui le deviennent une fois dehors. Ce n’est en effet pas en taule que l’on fait les meilleures rencontres, et ce n’est pas le personnel pénitentiaire en sous-effectif qui va empêcher les mafieux expérimentés d’apprendre les ficelles du métier aux jeunes qui sont là après avoir volé une voiture ou vendu un peu de substances illégales dans le quartier.
    Une génération de vrais voyous a ainsi été créée à partir d’une génération de paumés et au moyen d’une incarcération excessive. C’est cette génération qui, en ce moment, surpeuple les prisons.
    Un autre paramètre qui joue, c’est celui de la détention préventive, utilisée, à mon sens, abusivement. Dans bien des cas, un bracelet serait amplement suffisant…

  8. Révolution ! Ouvrez grandes les portes des prisons ! Libérer les prisonniers du joug de la bien-pensance de la société d’abondance ! Il n’y a pas de récidivistes, c’est un concept de société de riches, il n’y a que de pauvres gens qui n’ont pas le choix ! Ils ne doivent rien à la société, c’est la société qui leur doit tout ! Foutons tout en l’air, et vive la révolution !

  9. Quidam

    La philosophie dans le sens de l’approche et de l’amour de la sagesse ne s’enseigne toujours pas. C’est une éducation à l’être qui n’a jamais été proposée dans les sociétés, de par leurs formes de pouvoir en interne et vers les autres états. (ce qui réduirait les pouvoirs rapidement de l’ensemble du système)

    L’école enseigne des savoirs afin de répondre à ceux qui dictent les lois en pensant prioritairement à des intérêts limités à une certaines élites sociale et non humaine.

    C’est malheureusement ce manque d’approche de l’être qui manque dans les écoles et qui ensuite fait se remplir des prisons et qui à terme pose le problème de savoir s’il faudrait enfermer tout le monde.

    Sinon la philosophie académique, enseignée le plus souvent elle, reste une mince porte vers une liberté aprés avoir bien emprisonné les esprit pendant les premières années de la vie des gens… ce qui fait que beaucoup rejettent d’ailleurs cette « matière » trés naturellement disons. (Idem l’approche des religions dans le temps quand l’on évite l’approche spirituelle, autre marche de la vrai philosophie…

    PH

  10. La sagesse peut être en l’homme même s’il ne sait pas lire et écrire.
    La tradition orale de jadis abordait justement plus facilement ces notions de lêtre par le fait que les hommes parlaient plus entre eux. Les moyens de communication avec le temps ont enfermé les hommes dans du prêt à penser depuis l’imprimerie jusqu’à Internet ou les hommes sont devenus comme des perroquets. Ce site d’ailleurs en est un bel exemple au quotidien comme de nombreux autres dès que l’on rentre dans une sphére publique.

    PH

  11. Cher quidam, les révolutions comme les guerres ne changent que le décor un moment jamais le fondement. Aprés une révolution et quelques destructtions, cela ne sert qu’a reconstruire et faire passer de certaines mains à d’autres des intérêts. Que ce soit sous une idéologie ou une autre.

    Le rapport peuple état est celui d’un pouvoir entre les hommes. Un petit avec de l’argent devient un gros sans plus d’esprit.

    Montrer moi un riche et un pauvre, je vous monterai deux vrais pauvres.
    PH

  12. [url]http://www.bing.com/news/search?q=Jean-Marie+Delarue&FORM=HDRSC6[/url]
    Jean-Marie Delarue, un homme réféchi et audacieux, regardez SOPHY, la fin de l’article
    [url]http://www.lepoint.fr/societe/l-enfermement-des-enfants-doit-etre-l-ultime-solution-selon-delarue-25-02-2013-1632098_23.php[/url]

    Un ami un jour me parlait de nos prisons mentales, Philippus, certains vivent l’enfermement physique et la dégradation de leurs droits d’humains.
    J’ai pris conscience du scandale de nos sociétés [u]dites riches[/u] depuis le milieu des années 80, [b]des[/b] sans domicile étaient déjà [b]enfermés à la rue[/b], et la pub nous agressait déjà violemment, partout, pour nous pousser à la consommation de tout. Le superflu des uns se fondait déjà sur le nécessaire des autres.
    Aujourd’hui les sauvages urbains dont il était question dans « 2100 récit du prochain siècle » de Thierry Gaudin sont là et d’aucuns veulent les enfermer alors qu’ils sont incapables d’enfermer les commanditaires Sans Domicile de Luxe, toujours entre deux avions…
    Nous tous avons fabriqué cette société-là. Comment revenir à un équilibre dans un contexte complexe de 27 pays européens, avec des pays amis voisins au sud de la Méditerranée où la démographie explose et les Printemps sont truffés d’épines ?

  13. [b]Bonjour à tous[/b],

    Merci de faire de la philosophie et des réflexions sur le sujet de cet article, les avis sont partagés et j’apprécie les commentaires
    de vous tous, chacun à raison et c’est bien pour cela que le problème est délicat.

    Curieusement, vous n’avez pas insisté sur la misère qui s’est installée, et qui est un facteur important de fraude et de délinquance. Plus la misère augmente et plus, il faut de police, et les Français ne sont pas prêts a raisonner comme le pensent les experts, même si ceux-ci ont raison. La prison n’arrange rien pour les petits délits. L’amande non plus dès lors que le coupable ne peut payer.

    N’avez vous jamais constaté qu’un voyageur dans un train sans avoir payé son billet n’est verbalisé que pour la forme, en fait on ne peut lui faire payer son billet, il n’a pas d’argent !

    Un chauffard qui commet un délit et qui est responsable et qui n’a pas d’assurance qui paye à sa place, s’il n’a pas d’argent ?

    Notre société n’est plus ce qu’elle fut, tout est bouleversé, on ne peut raisonner comme avant, trop de misère la mine.

    Le problème conduit à ce que chacun se protège, ainsi se forment des ilots sécurisés pour ceux qui peuvent payer, c’est ce que j’ai constaté au Kenya, en Tanzanie ou tout est clôture par des grilles, et celui qui sort de l’enclos est protégé.

    A l’extérieur sont les délinquants, les voyous, les malfrats.

    La police et la justice ne peuvent faire face à tout !

    Bien à vous,

    Anido

  14. Un poète critique Qatari enfermé d’abord à vie puis ensuite « seulement » pour 15 ans,
    [url]http://fr.news.yahoo.com/qatar-15-ans-prison-appel-poète-critique-régime-103633536.html[/url]

    Al-Jazeera, GO HOME

  15. C’est justement la philosophie qui manque à la base des hommes qui fait que nous en arrivont à des situations inextricables.

    Une société , un groupe, évolue en tant que tel mais ses fondements restent statiques et conservateur d’un passé (religieux comme politiques) et le système basé sur la notion d’avoir et non de l’être en point central (l’homme) fait que chacun en bas comme en haut, riche ou pauvre, veut avoir ou ne pas perdre, et donc au quotidien s’accroche à cela et engendre ce qu’il dénonce.

    Tout le monde parle d’amour de paix de justice, mais qui fait quoi en ce sens quand la majorité des gens oeuvrent au quotidient pour ne pas avoir moins demain pour sa propre perte par ailleurs ?

    Les parents mangent le raison et les enfants le jus vert qui fait grincer les dents….

    Peut-on penser que la solution existe par un retour en arrière, et qui serait vers quoi ? (nos parents aussi avaient des guerres et des conflits commes conséquences des précédents….)

    Un système ne change pas par un revirement, il explose, encore plus par le nombre d’hommes qui arrivent pour engendre encore plus de misère…

    PH

  16. Anidom Nidolga,
    Pour ma part, je n’ai pas insisté sur la misère parce que c’est un facteur aggravant évident, et à mon sens un peu hors sujet. Je m’explique : l’objet d’un tel débat est pour moi de se demander quelle politique il faut adopter en matière juridique, carcérale et éventuellement policière.
    Autrement dit, on se demande sous votre article comment traiter le mal une fois qu’il est advenu et non comment attaquer sa principale racine, à savoir la pauvreté.

    Alors évidement, on peut mettre des flics pas mettre de flics, ouvrir ou fermer des prisons, condamner ou acquitter, on n’obtiendra pas de miracle, il faut en être conscient. Mais, puisque le mal est là, il faut bien le traiter et il est permis de se demander comment.

    C’est ainsi que je comprends le débat.

    Concernant votre comparaison avec les pays d’Afrique et leurs prisons pour riches, convenez tout de même que nous en sommes encore très loin. Ce type de résidence existe bien, mais n’est pour l’instant habité que par une poignée de vieux fous paranoïaques. Pour l’heure, il y a tout de même possibilité de rentrer vivant d’une promenade en ville ou en campagne. A l’exception de quelques cités dangereuses, nous vivons dans un pays sûr.
    La situation peut se dégrader bien plus vite que certains ne le pensent, toutefois, pour l’instant, elle ne ressemble pas à celle que vous décrivez dans les pays d’Afrique.

  17. [b]poissonrouge[/b],

    Pour l’heure évidemment que mon argumentation ne tient pas, nous ne sommes pas au point de nous barricader derrière des grilles, ce n’était pas mon propos, mais seulement une direction que je voyais.

    D’ailleurs la police dans les rues qui patrouille, c’est déjà un signe.

    [b]philippus[/b], quant à la philo pour tous c’est une blague, allez faire apprendre la philo à un enfant qui ne sait même pas lire et il y en a de plus en plus.

    Ce que veulent les Français c’est travailler la philo c’est le dernier de leur soucis, c’est bon pour ceux qui font pas grand chose si non que de parler.

    Bien à vous,

    Anido

  18. Anidom

    Je fais une petite rectification de confusion habituelle, j’ai dû répondre cela à moultes reprises dans mes échanges depuis des années….

    Merci de me relire, vous parlez de la philosophie académique de l’école, sur ce point nous sommes en accord que ce n’est pas cela qui changera l’école ni remplir la seule assiette du peuple qui n’attend pas la pensée mais le ventre comme les plus gros d’ailleurs déja à table (nous le savons il me semble puisque les jeunes rejettent la matière philo comme une condition pesante aprés un musellement pendant presque 17 ans….).

    La philosophie en ce qui me concerne ne consiste pas à citer Voltaire en disant que c’est la faute à Rousseau… (bien qu’intéressant je précise dans leurs contextes passés) mais bien à une démarche individuelle d’épanouissement personnel qui permet à l’individu d’évoluer et d’apporter sa meilleure pierre à la société collective.

    Mettez-moi à côté d’un Socrate comme quelqu’un dernièrement sur ces mêmes pages mais certainement pas dans un amphithéatre universitaire ou l’on apprend la pensée des autres sans jamais la remettre en cause au moment présent.

    Mais j’ai l’habitude, beaucoup aussi confondent dans mes approches les choses religieuses conditionnées avec la notion spirituelle mienne, elle aussi libre de tout dogme.

    La philosophie, la vraie, à l’école ferait une génération rapidement de vrais révolutionnaires par la pensées ensuite, et non des révolutionnaires qui ne veulent que la place des premiers. les vrais penseurs n’enseignent rien, ils libérent mais le peuple écoute en sa condition générale par leurs chaînes invisibles. d’ou les confusions…

    pH

  19. [quote]La privation de liberté «reste pour beaucoup une peine nécessaire, indique le rapport, mais [b]les conditions de détention aggravent au contraire le risque[/b] de récidive». Le jury estime qu’il ne faut pas augmenter le parc pénitentiaire mais l’améliorer, ouvrir la prison à l’extérieur et accorder des droits aux détenus[/quote]

    Je suis tout à fait d’accord avec cette phrase,la prison est « une erreur » de la société,elle cumule les mauvais effets!

  20. Certains le disent depuis longtemps Mozarine :
    [url]http://associationlecri.blogspot.fr/2011/03/prison.html[/url]

  21. Bonjour,

    Je voudrais simplement signaler que, tant qu’on n’est jamais intervenu en prison, on ne peut pas comprendre le problème. C’est bien beau tous ces rapports mais quelle est la réalité ? L’Etat ne gère plus les prisons, il ne faut qu’être propriétaire des locaux et d’une partie du personnel. Le reste est entre les mains du secteur privé qui se frotte les mains en voyant autant de détenus. Car tout est payant en prison : il y a 6-7 ans, 1 h de sport coûtait 3 €, la télévisions 30 € par mois et par détenus, la nourriture, les draps, les activités, tout est une manne providentielle pour les entreprises. Sans compter la main d’oeuvre bon marché que les détenus représentent. Comment parler de réinsertion quand on ne voit en eux que des ouvriers qu’on peut exploiter en prenant pour argument qu’on reste bien bon de leur trouver du travail alors qu’ils coûtent toujours plus qu’un ouvrier Chinois ? Certains détenus racontent avoir fabriqué des chaussures de sport d’une grande marque pour 80 € par mois.
    Et les délires de la gauche sur l’encadrement des mineurs ne font rien pour arranger les choses. A part gaspiller des millions d’€ (qui profitent encore au secteur privé et aux amis et familles des élus), on ne résoud pas les problèmes.

  22. Merci Enguy pour votre précision importante, cela s’appelle [url]http://fr.wiktionary.org/wiki/cantiner[/url] payer pour manger quelque chose de potable, non ?

    Ce débat où différentes parties prenantes de la prison ont participé, permet de mieux comprendre nombre d’autres facteurs dans les prisons françaises.
    [url]http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=718[/url]

  23. Enguy,
    Pas besoin d’être allé en prison (en temps que détenu ou intervenant) pour savoir ça. Je sais bien que les prisonniers sont rackettés par l’entreprenariat privé. Mais vous avez bien fait de le rappeler parce que je suis sûr que beaucoup de gens l’ignorent encore.
    C’est évidement catastrophique au niveau réinsertion : en clair, ce que vous expliquez aux détenus, c’est que leur avenir d’honnêtes citoyens est de se faire exploiter par le patronat. Sachant qu’en plus, ça n’est pas tout à fait faux, il ne faut pas s’étonner qu’une grande partie d’entre eux préfèrent recommencer à voler des voitures une fois dehors.

    Il est bien évident que le privé n’a rien à faire dans les prisons, si ce n’est éventuellement que des choses très annexes et sans rapport direct avec les détenus (j’entends, par exemple, entretenir les bâtiments, repeindre les barreaux… et sans employer de détenus naturellement).
    Ce n’est pas au privé de dire sous quelle condition les détenus peuvent avoir une TV, c’est à l’administration pénitentiaire.

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