Le « happy slapping » est-il toujours une mode ou est-il passé au rang de fait de société ? Un lycéen du Val d’Oise en a fait les frais dans l’enceinte de son établissement (un lycée de Beaumont-sur-Oise). Le courage des agresseurs égale leur bêtise crasse : en meute, ils ont réussi à infliger à cet élève de 17 ans dix jours d’ITT ! Trois des agresseurs, majeurs, ont été placés en garde à vue et devraient être déférés devant le parquet vendredi…Deux autres membres de la meute, mineurs ceux-là, placés en garde à vue mercredi, sont restés libres ce jeudi.
Ce fait divers met en lumière quelques aspects importants du « happy slapping » : peu de statistiques, mais un rapide coup d’œil sur les articles relatifs à ces exactions montre qu’elles ont lieu généralement dans des lieux publics. Une marque, sans doute, du sentiment de toute puissance des agresseurs.
La violence, exercée en groupe, relève, pour les fauteurs, d’un simple amusement : comme s’il existait des individus dont la finalité est de divertir à leurs dépends. D’où une négation de la souffrance infligée (un être « inférieur » ne peut que susciter l’amusement de par sa posture ridicule) ou, au mieux, une relégation au rang de sort amplement mérité : il suffit d’écouter des gamins amusés par ce type de films (quand ils sont diffusés, ce qui n’est pas le cas ici) pour se rendre compte que la persécution n’est pas toujours basée sur des critères clairement identifiables ! L’amusement justifie l’acte, aussi pitoyable soit il !
Le sentiment de supériorité, l’absence de crainte, voilà les traits patents de ces délinquants. Ils ont désappris la crainte des représailles possibles de la justice (ou d’un proche) : la preuve, le film a pour but d’être diffusé !
La téléréalité n’est peut être pas seule en cause : il est probable que tout un pan de notre conception de l’éducation ait besoin d’être revu. Tout enfant, ou presque, sait qu’il n’a pas à craindre l’éducateur ou le représentant de la loi : même quand ils ne savent pas lire, ils savent qu’ils ont des droits (situation observée) ! Alors pour ce qui est de leurs obligations…
[b]La violence, n’est-elle pas causée par une politique d’abandon ?
Je m’explique !
[i]
1°) – Lorsque on déclare à une personne faisant partie d’une minorité qu’elle n’est rien… Lorsqu’elle est contrôlée par des policiers, qui lui manquent de respect parce qu’elle a une couleur qui « pose problème » ?
2°) – Lorsque des jeunes sont confrontés aux situations vécues par leurs parents bien souvent en situation de RMI ?
3°) – Lorsque les Enseignants ne sont plus respectés par les élèves, ce, du fait de la démission des parents ?
4°) – Lorsque les Services publics de l’Etat désertent des quartiers ?[/i]
Alors, ne faudrait-il pas, dans le respect commun, restaurer l’autorité de la République ? Ne faudrait-il pas rappeler à tous les acteurs de la vie sociale que les parents sont là pour éduquer leurs enfants et que les enseignants sont là pour instruire ces mêmes enfants ?
Pour revenir dans la paix public, il faudrait donner du travail à tout le monde, ce, avec des salaires décents, permettre à tout le monde de se loger décemment… Puis, il faudrait également concevoir une politique d’urbanisme beaucoup plus humaine, ce, de manière à éviter l’installation de ghettos ![/b]