La famille Ijjou, qui avait entamé des démarches juridiques pour obtenir de l'hôpital de Bourg en Bresse des indemnités, suite au handicap à 100% de leur enfant Mohamed, devra finalement débourser 1000€ d'amende après la décision rendue par cour administrative d'appel de Lyon : ce serait l'attitude du père de l'enfant envers les médecins hommes qui seraient à l'origine du handicap de naissance du jeune garçon.

La cour d'appel de Lyon a en effet estimé que "l'état de l'enfant est totalement imputable à l'attitude de M. Radouane Ijjou", et que la famille ne pouvait "rechercher la responsabilité (…) du centre hospitalier de Bourg-en-Bresse". L'enfant présentait des bradycardies et une césarienne aurait dû être pratiquée, à défaut, l'enfant est resté handicapé, mais le père s'est opposé aux médecins

Une dépèche relate l'arrêt : "Dès 9H40, la sage femme a appelé l'interne de garde et invoquant ses convictions religieuses, M. Ijjou s'est, jusqu'à 10H10, physiquement opposé à toute présence masculine dans la salle d'accouchement (…) Lorsque vers 10H10, après négociation, M. Ijjou ne s'est plus opposé à l'intervention des médecins masculins, il était trop tard pour commencer une césarienne et l'extraction de l'enfant a dû être effectuée par application de forceps"
Se serait donc bien l'attitude du père qui serait responsable de la santé déficiente de l'enfant, empéchant les examens qui "auraient permis d'empêcher les graves complications neurologiques dont a été victime le jeune Mohammed". Une demi-heure représente un temps assez long pour laisser imaginer la résistance du père de l'enfant aux médecins qui tentaient de pratiquer les soins nécessaires.
La demande du couple avait été rejeté en mai 2006. Il demandait 100000 euros d'indemnité ainsi que 10000 euros à titre personnel. Leur avocat avait tenté de faire valoir que l'hôpital aurait du faire intervenir les forces de police, ce à quoi le tribunal avait répondu que les patients, s'ils ont des droits, ont aussi des devoirs, "M.Ijjou ne peut pas faire valoir sa propre turpitude pour faire valoir ses propres intérêts". L'expert de la cour avait en outre qualifié le plaignant "d'intégriste".
Le père de famille est bien sûr musulman et il s'est opposé à ce que les médecins voient sa femme, même s'il s'agissait de lui apporter des soins. Peut-être ne s'est-il pas bien rendu compte de ce qu'il faisait et de ce qu'il en découlerait pour l'enfant. Toujours est-il que cette situation n'est pas isolée, à telle enseigne que déjà des gynécologues s'étaient inquiétés des violences à leur égard, de la part des maris de leurs patientes musulmanes.