« Allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé… »

 

Il y a peu de temps, les USA célébraient la naissance de leur patrie. Dans la joie, la bonne humeur et aux sons de l’hymne national, la fibre patriotique a résonné dans le coeur des citoyens américains prenant leur nationalité telle une fierté. Le 14 juillet, les français, à leur tour, pourront déployer tout leur orgueil digne du coq gaulois. L’Hexagone aura les yeux rivés sur les parades militaires le jour, les feux d’artifices le soir et dansera dans des bals populaires jusqu’au bout de la nuit. Mais depuis quand le 14 juillet est il notre fête nationale? Pourquoi ne pas avoir choisi le 12 juillet, en hommage à l’équipe victorieuse de la coupe du monde 1998 ? Eléments de réponses dans les lignes ci-dessous. 

Tout commence dans un contexte d’identification. Nous sommes en 1880, la République française souffre encore de ses plaies béantes, causées par prussiens bien plus forts qu’elle, après une guerre perdue. Dans le but de se  créer une base nationaliste, des valeurs dans lesquelles tous français pourraient se retrouver, le gouvernement opte pour la Marseillaise en guise d’hymne officiel et du drapeau tricolore comme bannière. Il fallait également se trouver une journée de fête nationale, le député Benjamin Raspail eut une idée. Il propose que cela soit le 14 juillet. Alors, pourquoi cette date ? Cette journée est particulière pour la France et commémore deux évènements proches mais également différents. 
Premièrement, le 14 juillet 1789, jour de la prise de la Bastille. Les députés de 1880, émettent quelques réticences, trop violent, trop barbare à leur goût. En effet, se rappeler le jour où l’on a commencé à faire couper des têtes poudrées n’est pas forcément réjouissant. Cependant, derrière cette journée, il y a autre chose, le début d’une nouvelle ère. Cette année, la révolte gronde, les prix flambent et les réservoirs, déjà peu remplis, se vident progressivement. A cause d’une récolte peu foisonnante, le peuple a faim et se sent oppressé par des impôts paraissant de plus en plus injustes. Tandis que le peuple se retrouve dans l’indécence, le Roi vit dans l’opulence.
Louis XVI reste tout de même à l’écoute et afin d’apaiser la situation bouillante, il convoque les états généraux à  Versailles. Le Tiers Etats, la Noblesse et le Clergé se réunissent au palais. Malgré les doléances et les discussions, la situation stagne, dans un geste putschiste, les députés se proclament " Assemblée nationale constituante". Les institutions doivent être changées mais le roi n’approuve pas ces méthodes. A Paris, on craint les représailles, que les troupes de Louis XVI pénétrent violemment dans l’enceinte de la ville pour procéder à l’arrestation des députés insurrectionnels. Afin de se préparer à cette intrusion, les parisiens, harangués par l’avocat et journaliste Camille Desmoulins, se ruent vers les arsenaux, Les Invalides et l’Hôtel de Ville, sous la pression, ouvrent leurs portes, les envahisseurs font une razzia
Ils prennent les armes blanches, les fusils mais il leur manque de la poudre. Afin de palier à ce manque, les émeutiers se dirigent vers la Bastille, célèbre prison où une quantité importante en serait stockée. Le lieu n’est pas anodin, la Bastille incarne à elle seule, la puissance royale. Quelle meilleure aubaine que de s’attaquer à cette vieille bâtisse pour montrer le désarroi qui nourrit le coeur des parisiens. 
Alors que le maître des lieux tente de gagner du temps, en engagent des négociations avec le peuple en furie, tout en espérant du renfort en provenance de Versailles, une explosion retentit et les insurgés entrent avec fracas dans la prison. On décapite les dirigeants, les soldats sont lynchés, on démantèle pierre par pierre le bâtiment et la nation sombre dans un chaos révolutionnaire. A travers le pays, les mécontents testent la résistance du cou des nobles. 

Progressivement, partout dans le pays, des "fédérations" se créent, en absence d’un pouvoir central conséquent, elles régissent les localités. Afin d’empêcher un éclatement de la France, une forme d’autonomisation des communes, Lafayette, émissaire français héros de la révolution américaine, décide de les réunir. Paradant sous l’étendard de leur régions de la Bastille au Champ de Mars, les soldats des "fédérations" se rencontrent  à Paris un certain 14 juillet 1790. Des festivités sont organisées et le roi Louis XVI, pas encore destitué, jure de respecter cette unité nationale retrouvée et sa "constitution". 

Comme chaque année, on aura droit à des défilés des forces armées sur les Champs-Elysées, lieu macabre mais élogieux où les héros de la mythologie grecque passaient l’éternité de la mort. Des évènements similaires auront lieu  dans toutes les communes possédant d’assez grandes artères pour que des chars et des régiments d’infanterie puissent y exhiber leurs armes rutilantes. Puis le soir quand le ciel se constellera d’étoiles, il deviendra le le décor d’une magnifique féerie venue d’Extrême Orient, créée il y a des milliers d’années de cela. Avec son arc en ciel de couleurs, elle enchantera les petits et les grands.