Le président HOLLANDE a reconnu hier que la République avait commis une sanglante répression à l’encontre des Algériens qui manifestaient à Paris le 17 octobre 1961 pour le droit à l’indépendance de leur pays.

Ce communiqué a surpris, ravi et outré.

Surpris, parce que personne n’attendait une telle reconnaissance, tant sur le fond que dans la forme.

Ravi, parce que nombre de personnalités demandaient que soit « avoué » ce massacre, toujours nié, quel que soit le nombre réel de morts, qu’il soit d’une trentaine ou de plusieurs centaines.

Outré, à droite, où l’on ne comprend pas que le président mette ainsi en cause la police républicaine, ou même la République elle-même.

Les faits sont là : la police de l’époque a violemment réprimé cette manifestation, et des hommes sont morts, non pas seulement accidentellement dans des mouvements de foule, mais jetés dans la Seine, notamment.

Il est sain de reconnaître enfin cette vérité.

Ce ne sont pas des délinquants qui ont agi ainsi, c’est la police française qui est responsable. Il ne faut pas s’en cacher.

Cette repentance, sur un fait précis, où la culpabilité est totalement établie ne devrait pas choquer.

 

Que l’on fasse acte de repentance au sujet de la colonisation, par exemple, est outrancier car, si la colonisation a engendré des actes et comportements condamnables, elle a également donné lieu à de glorieuses pages pour l’avancée de la civilisation. Tout ne fut pas mauvais dans la colonisation.

 

Pour ce qui concerne la répression du 17 octobre 1961, il s’agit de la répression brutale d’une manifestation pacifique, et ce n’est pas excusable, quel que soit le contexte de cette protestation.

C’est vrai que des civils et des militaires français étaient massacrés ou blessés par des Algériens, mais ce n’était pas une raison de se venger sur ces manifestants.

La police française a donc mal agi. Le reconnaître est un acte de haute politique.