Il y a quelque chose de sordide à se demander en quoi ces évènements qui bouleverse la France entière pourraient avoir des répercutions sur le scrutin présidentiel. La violence et l’insécurité s’invitent de nouveau dans la campagne.

La première réaction des candidats est de dire « pas d’instrumentalisation ! », il serait indécent de continuer nos petites querelles après un tel drame. On peut se demander si ce n’est pas une attitude de façade car on connait bien ce genre de processus.

Dans ce genre d’exercice, Nicolas Sarkozy excelle et les autres ne peuvent que suivre, s’excusant presque d’être là. C’est lui le président en exercice, c’est à lui de se mettre en avant. L’affaire est réglée en quelques jours, c’est un grand succès pour la police. Et c’est le candidat qui va profiter des succès du président !

Marine Le Pen boit du petit lait. Après un premier discours plein de retenue et de dignité, elle se sent confortée dans ses analyses : « Cela fait des années que je suis mise en cause pour avoir dit que l’antisémitisme était lié au fondamentalisme islamique ».

C’est presque inespéré pour elle, un combattant islamiste qui a fait des stages en Afghanistan ! Et en plus il se prénomme Mohamed ! Elle enfonce le clou avec la proposition d’un référendum sur la peine de mort ou la perpétuité réelle. 

Voilà, faut-il que l’on soit déformés par la politique pour, ne serait-ce qu’un instant, imaginer les conséquences en voix d’une telle horreur. Et pourtant, il est certain que les candidats, en leur fors intérieur, y ont pensé.

Quelque soit le président élu, comment pourrait-on croire qu’on peut empêcher un fou sanguinaire de passer à l’acte comme Anders Behring Breivik sur l’île d’Utoeya ? Pourquoi certains pensent-ils que la police ferait mieux son travail avec Sarkozy qu’avec Hollande ?

La France avait jusqu’ici été épargnée, mais pourquoi faut-il que ce drame ait lieu en pleine campagne électorale ?