A l’heure où les comiques français connaissent un engouement sans précédent, plus ou moins mérité, et où la très grande majorité d’entre eux se fourvoie dans des immondices cinématographiques comme seul le cinéma français sait en faire, j’aimerai attirer l’attention sur un comique qui a su, au fil des années, se transformer en l’un des plus grands acteurs français selon moi : Albert Dupontel.
A l’heure où Franck Dubosc nous désole avec son Boule et Bill, ou Gad Elmaleh nous consterne avec ses récentes comédies qui n’en ont que le postulat et où Florence Foresti et Jamel Debouze se font littéralement accuser de plagiat pour une bouze cosmique au doux nom de Hollywoo, Albert Dupontel est sans conteste l’un de ces comiques qui a su, avec un brio jamais remis en question, su amorcer et réussir son passage de l’univers comique au jeu dramatique le plus abouti.
Ceux qui ont connu Albert Dupontel du temps de sa période purement comique savent qu’il manie l’humour noir avec un talent inégalé. Qu’on aime ou pas son type d’humour, il compte parmi les valeurs établies de l’univers du rire en France.
Comme certains l’on fait avant lui, il tente sa première incursion au cinéma avec un film coup de poing, Bernie, où l’on retrouve son humour très acide et pas toujours à la portée de tous.
Là ou la carrière du comique-acteur s’envole, c’est lorsqu’il s’essaye à d’autres genres de films que la comédie. C’est alors que l’on découvre non pas un comique cherchant à prouver ses talents d’acteur, mais bel et bien un artiste au talent et au sens du jeu qui en ferait presque oublier son passé d’humoriste.
Sa filmographie ne cesse de s’étoffer de films qui sont autant de réussite à chaque fois. Depuis sa « reconversion », Albert Dupontel aura touché à presque tous les genres et toujours avec des résultats qui font honneur au cinéma français. Il aura tourné dans des comédies bien sûr, à l’image de Le vilain ou encore d’enfermé dehors, comédie très drôle dans laquelle Albert Dupontel joue un clochard ayant trouvé un uniforme de policier avec les conséquences qui en découlent. Le drame sera aussi un genre qui mettra en exergue l’acteur qui sommeille en lui. Touchant dans deux jours à tuer, histoire où un père de famille atteint d’un cancer, décide de semer le chaos dans sa vie pendant deux jours, il sera fulgurant dans un genre cher au public français : le thriller. Ainsi, on ne peut que saluer ses prestation dans le convoyeur, où il tient la vedette avec Jean Dujardin ou encore La proie, véritable road-movie où il est victime d’une machination et se retrouve injustement accusé d’être un serial killer.
Lorsque je vois l’excellence et la qualité des différents long-métrage dans lesquels il a joué, je ne peux qu’admirer ce très grand artiste qui ne m’a jamais déçu et qui poursuit inexorablement son parcours de comédien hors-norme, cherchant sans cesse à se renouveler ou se remettre en question, à l’heure ou la plupart des autres « comiques » épuisent de façon médiocre et sans la moindre once d’inventivité, leur capital sympathie auprès du public qui ne tardera sans doute pas à se lasser de ces derniers. Qu’ils prennent exemple sur Albert Dupontel.