Ce qui s’est passé, depuis l’immolation par le feu, le 17 Décembre 2010, d’un jeune chômeur diplômé à Sidi Bouzid, en Tunisie, n’est rien d’autre qu’une intifadah de la rue, une révolution des pauvres, des affamés, des damnés de la Terre, des gens sans voix, des laissés pour compte et une révolution du ventre, sous l’œil attentif et intéressé des islamistes d’Al Quaéda et/ou d’Al Quaéda Maghreb une organisation extrémiste et terroriste qui ne pratique pas la discrimination dans le choix de ses victimes et qui tue, indifféremment, hommes, femmes, enfants, vieillards, chrétiens, juifs et musulmans, en Asie, en Afrique, en Amérique du Nord et en Europe.

La jeunesse tunisienne a renversé les forteresses du pouvoir… Mais que leur réserve l’avenir ?

Qu’elle ne boive pas le calice jusqu’à la lie ?

Et que ce conte ne soit pas prophétique de lendemains tout de noirceur…

 

Aladin et le jardin d’Eden…

 

Terre de fureur

et de bruit : Tendre l’oreille

et lever les yeux.

 

En pleine lumière, au cœur

de la cité, un mirage.

 

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Longue robe noire

avec un liseré bleu,

s’avance une femme

 

traits berbères sous son voile :

Jour de marché à Tozeur.

 

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Deux regards croisés

moments profonds et intenses :

Enfants du désert !

 

La foule sans compassion

déchire… les amoureux.

 

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Les cris des marchands

le soleil haut au zénith

les odeurs d’épices :

 

Fuir! Aller par les ruelles

se retrouver un instant.

 

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Ruelles étroites,

trois millénaires de vie

dans leurs briques rouges.

 

Le soir constellé d’étoiles,

porte ouverte sur le désert.

 

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Merveilleux instant

et insigne privilège,

la poitrine brûle.

 

Un cœur s’emballe au discret

froufrou d’un voile princier.

 

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Une porte s’ouvre,

un bras happe l’éphémère

écran transposé.

 

Végétation en étage,

la palmeraie s’illumine.

 

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Un jardin magique,

aux arbres pendent, offertes,

des pierres précieuses.

 

Que sont ces fruits gigantesques

que la richesse en chéra ?

 

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Et si richesse est,

aidera-t-elle Aladin

dans sa longue quête ?

 

Rien n’est plus sûr en ce monde,

convoitise attirant âmes.

 

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Monde virtuel,

Mille et une Nuits! Est-ce

Yasmin la princesse ?

 

La traversée du jardin,

Aladin cueille le fruit.

 

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Passe un marabout,

entre ses doigts de lumière,

la fleur de jasmin.

 

Ses yeux ne semblent plus voir

le pur jade de son coeur.

 

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Infini royaume,

avancer en tâtonnant :

un instant encore.

 

Aux regards des doux reflets

Peut importe les images.

 

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Sa belle se meurt,

Aladin court au palais,

l’amour dans ses mains.

 

Au loin, éveillés, les songes

tournent les pages du livre.

 

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Une déité

sur un duvet de lys blancs,

Princesse dormant.

 

Elle attend l’instant propice

d’un premier baiser donné.

 

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Sur le doux visage

de sa princesse espérée

Aladin se penche.

 

Mille lumières aux cieux

l’Univers entier renaît.

 

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La ville est en fièvre :

De grandes festivités

y sont annoncées.

 

Lentement passent les heures

de la nuit, ombres mystiques.

 

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Une montagne

de présents le peuple offrant,

gloire du Vizir.

 

Grandiose mariage,

sont emportés les cœurs tendres.

 

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La fête princière,

une semaine couvrant,

le Pays en liesse –

 

de bonheur offrant sa joie,

pour Aladin et Yasmin.

 

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Une énième nuit

dans l’espérance de vie :

Shéhérazade nargue.

 

Le petit jour ne vient pas,

un autre conte commence.

 

Le président Zine el-Abidine Ben Ali, bien qu’ayant jeté les bases d’une économie libérale et poursuivit des politiques favorables à l’éducation et à l’émancipation des femmes, a quitté la Tunisie, l’abandonnant à son sort, le 14 Janvier 2011, Cette fuite a marqué le fin d’un règne de 23 ans d’un pouvoir sans partage s’accompagnant d’un durcissement face à toute forme d’opposition, qu’elle soit de gauche ou islamiste.

Doit-on s’interroger sur les tenants et les aboutissants ?

Une seule certitude, seul l’avenir saura y répondre sans ambiguïté,,,