Lorsque vous êtes arrivé chez EADS en 2006, vous vouliez refuser le salaire mirobolant qui allait avec vos nouvelles fonctions. Vous vouliez toucher la même chose qu’à la Sncf d’où vous arriviez.

Mais on vous a fait savoir que cela était impossible. Vous étiez Co-Président, vous deviez toucher exactement la même chose que votre alter ego.

A l’époque, il s’est murmuré que vous reversiez la différence à des œuvres humanitaires.

En mai 2010, vous devenez unique Président Exécutif d’EADS. Vous revenez à la charge.

Vous renoncez à la part variable  (1,14 M €) de votre rémunération. Il est annoncé que vous ne touchez plus que 900 000 €.

Mais selon le Magazine "Challenges", en 2011, vous avez touché 2,88 millions €….

Bon….. !

Dans votre Rapport intitulé "Pacte pour compétitivité de l’industrie française" vous proposez la baisse des charges patronales pour environ 20 milliards € (4ème proposition) assortie de la baisse des charges salariales pour environ 10 milliards €.

Pour financer ces baisses de charges vous préconisez (page 27), entre autre, une hausse de la TVA et un relèvement de la CSG.

Mais M. Gallois, vous qui connaissez si bien toutes ces sociétés, vous ne soufflez mot sur les rémunérations des Chefs d’entreprise, leurs bonus, leurs stock-options, leur retraites "chapeau", leurs jetons de présence…..

Vous savez pourtant fort bien que l’entreprise la plus généreuse à ce sujet en 2011, c’était …..EADS avec un jeton de présence unitaire moyen versé de 169.000 euros !

Rajoutons à cela les dividendes. En 2011, les administrateurs du CAC 40 se sont partagé 39 millions €.

Vous ne faites aucune proposition à propos de ces sommes déraisonnables et les économies qui pourraient être faites sur ces "postes budgétaires" des entreprises.

Et malgré votre silence, vous écrivez ( page 24): "Les Chefs d’entreprise ont souvent le sentiment d’être ‘cloués au pilori’".

Mais on le serait à moins, M. Gallois. Et, en plus, vous écrivez également: "chacun doit avoir le sentiment que l’effort est justement partagé" (page 9).

Eh bien NON, M. Gallois, à vous lire, je n’ai pas ce sentiment !

Vous intitulez la première partie de votre Rapport: " La cote d’alerte est atteinte".

Eh bien OUI, M. Gallois, la cote d’alerte est atteinte avec ces rémunérations indécentes de tous ces patrons, rémunérations auxquelles vous n’envisagez as de toucher !

Pas plus que vous n’avez examiné la pertinence des 183milliards €  d’aides publiques diverses annuelles aux entreprises dont le Secrétaire Général de la CGT réclamait récemment un bilan dans le journal "Le Monde", le 12 septembre dernier…..

Bien entendu, vous ne manquez pas, M. Gallois, de citer l’Allemagne.

Mais les lignes qui suivent ci-dessous ne sont pas de vous !!!:

En 2010, 20 % des Allemands travaillant dans une entreprise de plus de dix salariés percevaient un bas salaire, soit, en brut, moins de 10,36 euros de l’heure. Un pourcentage en hausse ces dernières années. Dans certains secteurs – chauffeurs de taxi, salons de coiffure, nettoyage industriel et restauration -, ces bas salaires concernent plus de 75 % des salariés. Un quart des Allemands – souvent les mêmes – occupent un emploi dit atypique, c’est-à-dire qui n’est pas un contrat à durée indéterminée à plein temps.

Quelque 6,8 millions de personnes gagneraient moins de 8,50 euros de l’heure.

L’Allemagne compte six millions de personnes touchant une allocation (Hartz IV) équivalente au RSA. Si le gouvernement peut se féliciter à juste titre de la diminution du nombre de chômeurs de longue durée de 40 % entre 2007 et 2011, il n’en reste pas moins que 1,13 million d’adultes capables de travailler perçoivent ce revenu minimum depuis sa création en 2005.

Selon les statistiques officielles, les 10 % des Allemands les plus riches qui possédaient 45 % de la richesse privée du pays en 1995 en possédaient 53 % en 2008, alors que les 50 % du bas de l’échelle se partagent 1 % (contre 4 % en 1995).

Seuls 20 % des jeunes Allemands ont un diplôme plus élevé que leurs parents. Un chiffre presque inférieur de moitié à celui des grands pays industrialisés.

 

M. Gallois, vous pouviez mieux faire et je regrette que ce ne soit pas le cas !