Les 15 & 16 février à Cannes, en présence du Président de la République Française, a lieu « Le XXIV ème Sommet des Chefs d’Etats d’Afrique et de France ». Avec pour thème central : « L’Afrique et l’équilibre du Monde », et pour travaux : « Les matières premières en Afrique », « Place et poids de l’Afrique dans le monde », « L’Afrique et la société de l’information ».
Le Président du Niger, Mamadou Tandja, fera une entrée remarquée : Son plan quinquénal personnel, venant de s’achever sur un succès, est déjà cité et retenu en exemple, tout en faisant école.
Plan certes inédit et inventif, mais aussi original et audacieux à plus d’un titre: Sorte de ‘’référendum permanent ’’ : «aucune proposition ne pouvant être retenue et programmée sans émaner des populations elles-mêmes, sur base de leurs besoins réels» avec «comité de pilotage permanent». Le maître-mot étant «rigueur & transparence», relevé également par l’audit international indépendant (un Cabinet français) jugeant par ailleurs le «Programme Spécial conforme aux objectifs de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté».
Objectifs plus qu’atteints: Scolarisation passée de 34 à 52 % (28 à 51 % en zone rurale), couverture sanitaire de 47 à 65 %, et électrique de 5 % (des ménages) à 21 %. De même pour la lutte contre la corruption, «L’amélioration des conditions de vie des populations, notamment rurales» , puisque, pour le Président Tandja, « Le développement durable ne peut s’opérer qu’à partir de la base ». Résultat : un ‘’supplément’’ de 2000 classes équipées, 2000 centres de santé (et 600 en cours), 150 barrages et seuils d’épandages, 600 puits villageois, 25 stations de pompages, 2000 vaches laitières distribuées, 300 motopompes pour cultures, 200 moulins, 100 véhicules, 3 maternités, 260 grosses agglomérations électrifiées, etc… Le souhait du Président, omniprésent sur le terrain, : «dans chaque village, au moins une école, un centre de santé et un point d’eau moderne », a par ailleurs stoppé l’exode rural, mais aussi l’émigration vers les Pays voisins.
Le juriste & économiste René Ducret, également présent à Cannes, et venant d’achever une étude du Niger, juge idoine ce plan de lutte contre la pauvreté, d’autant, surenchérit-il, « que l’Afrique a été la grande perdante de tous ces nouveaux termes et ‘’chambardements’’ économiques (Mondialisation, Nouvelle Economie, Délocalisations, Libéralisation des échanges, Transferts Nord-Sud, Globalisation), passant d’un poids de 7,5 % en 1948 dans les échanges mondiaux, à 1, 5 % en 2004. Durant des siècles, l’on a vidé l’Afrique de ses richesses naturelles, sans amener d’autres en compensation, notamment en investissements, dont surtout en infrastructures, qui auraient permis son industrialisation, et donc d’accueillir ces grandes vagues de délocalisations actuelles dont elle est privée
Et de surcroît, comme vient d’ailleurs de le souligner le Président Chirac à la Conférence de Paris, l’Afrique est victime de l’industrialisation mondiale (qu’elle n’a pas ), et de son effet de serre, générant ce réchauffement climatique, répandant donc sécheresse, désertification, perte de bétail et récoltes, famine, etc..
Résultat: La plupart des Pays d’Afrique sont relégués aux dernières places du classement mondial de PIB par habitant, autrement dit au rang des plus pauvres, avec une aide internationale divisée par 3 en 30 ans. Mais, rassure René Ducret, le Niger a des atouts privilégiés, comme sa stabilité politique, capables d’attirer investisseurs et délocalisateurs internationaux. Pour les stratèges américains « Les Lions d’Afrique pourraient à l’avenir dévorer les Tigres d’Asie ». Ces derniers commençant même à venir, à leur tour, ….délocaliser !.. en Afrique !, pas seulement à cause des quotas d’importation imposés. Après avoir été colonisée l’Afrique devient maintenant …courtisée. Ainsi la Chine vient-elle d’organiser, en novembre, elle aussi son….sommet des Chefs d’Etat Africains!, avec 48 délégations présidentielles. Mais, en attendant le fruit de ces délocalisations, le Président Mamadou Tandja mérite un grand coup de chapeau.» conclut René Ducret