Actualité économique du 3 juillet

 

 

 

 

Jean-Marc Ayrault n’a pas parlé de rigueur

 

Comme on pouvait s’y attendre, il n’a pas été question de réduction de masse salariale, de suppression des revalorisations catégorielles ou encore de réduction de crédits, soit autant de mesures concernant les fonctionnaires. Et encore moins de hausse de la TVA ou de la CSG. Jean-marc Ayrault s’est contenté de confirmer les mesures que l’on connaissait déjà depuis plusieurs semaines. Devant une Assemblée pleine à craquer (fait assez rare pour le souligner), le premier ministre s’est livré à un grand oral, ovationné par les parlementaires de gauche, souvent chahuté par ceux de droite. Il y aura deux phases lors de ce quinquennat : le temps des réformes structurelles, et le temps pour voir leurs effets sur l’économie. La première réforme concernera la fiscalité : suppression de l’allègement de l’impôt sur la fortune et des grosses successions décidée par Nicolas Sarkozy, suppression de l’exonération de charges sociales sur les heures supplémentaires concernant les entreprises de plus de 20 salariés, et pas de TVA sociale. Une taxe sur les grandes entreprises sera créée, de même qu’une taxe sur les dividendes, et sur les sociétés pétrolières. Enfin, l’impôt sur les sociétés sera modulé.

Viendra ensuite le temps de la modification de l’impôt sur le revenu : plafonnement voire suppression des niches fiscales, nouveau taux à 45% et imposition à 75% des revenus dépassant le million d’euros par part. L’imposition des revenus du capital sera identique à celle des revenus du travail.

Au niveau industriel, pas de surprise non plus : banque publique d’investissement ou encore livret épargne industrie. Rien n’a été oublié. 

 

La troïka arrive en Grèce

 

L’état de santé des membres du gouvernement, Antonis Samaras en tête, avait retardé l’arrivée des émissaires de la troïka des créanciers internationaux de la Grèce (UE, BCE, FMI). Elle arrivera dans les prochains jours à Athènes pour examiner l’avancement des mesures promises en l’échange du plan d’aide. Et pour parler négociations ? Pas vraiment si l’on en croit certains responsables. Il ne serait pas question de renégocier les termes du contrat qui lie les créanciers avec la Grèce. Pourtant, le nouveau gouvernement, formé depuis les dernières législatives, demande de la souplesse et du temps. Deux ans de plus (2016 au lieu de 2014) pour arriver à un déficit de 2,1% du PIB, contre 9,3% fin 2011. Surtout, il souhaite beaucoup d’allègements pour soutenir la population comme le gel des suppressions d’emplois et de la baisse des rémunérations, une indemnisation chômage plus longue ou encore le relèvement du seuil le plus bas de l’impôt sur le revenu et une baisse de la TVA dans la restauration et l’agriculture. Le gouvernement va se trouver coincé entre d’une part les envies de son peuple, et les exigences d’une troïka déterminée.

Pour 2012, la Grèce doit encore adopter un plan de réduction des dépenses de 11,5 milliards d’euros. Le pays est en récession depuis 5 ans et le taux de chômage s’élève à 22,6%. 

Par ailleurs, l’Union Européenne a appelé le pays à payer ses fournisseurs. Depuis le début de la crise, l’Etat n’arrête pas de repousser les échéances pour éviter d’être en pénurie de cash. Au total, la Grèce doit plus de dix milliards d’euros à ses fournisseurs. 

 

SFR et Bouygues annoncent des plans de départ

 

Les deux opérateurs téléphoniques ont annoncé ce mardi des plans de départ volontaires. Pour SFR, aucun chiffre n’a été communiqué mais l’opération devrait se réaliser à partir de novembre, après les élections professionnelles. L’objectif du groupe est de réaliser un milliard d’économies d’ici 2013, pour faire aux réductions de chiffres d’affaires et de marges liées à l’arrivée de Free sur le marché des télécom en début d’année. Bouygues Télécom a dévoilé le chiffre de 536 départs volontaires pour les mêmes raisons.SFR  a perdu plus de 600 000 clients depuis le début de l’année et anticipe un recul de 12 à 15% de son résultat opérationnel pour 2012, et Bouygues Télécom plus de 350 000 pour un chiffre d’affaires annuel en recul de 10% selon les prévisions. 

 

 En bref, l’Etat prépare un plan d’aide pour le secteur automobile. Ce mardi, l’annonce que PSA pourrait supprimer de 8 000 à 10 000 emplois en France, au lieu des 4 000 prévus dans toute l’Europe, a fait l’effet d’une bombe. C’est 10% des effectifs totaux. Les effectifs des usines seront concernés, mais pas seulement puisque l’alliance avec General Motors a crée de nombreux doublons, particulièrement dans la rechercher et le développement. 

Mais l’argent manque dans les caisses, et un dispositif type prime à la casse, semble improbable, d’autant plus que la dernière expérience a montré que ce ne sont pas les constructeurs français qui en ont profité, bien au contraire. Des prêts bonifiés à l’ensemble du secteur automobile, et pas seulement aux constructeurs,pourraient être envisagés, de même que le chômage partiel. Ce qui profiterait aux entreprises implantées sur le sol français, mais aussi à l’Etat qui dépenserait moins.

 

 

 

 

2 réflexions sur « Actualité économique du 3 juillet »

  1. la rigueur on la fait mais on n’en parle pas.
    C’est pas si bête, et ça évitera de devoir réprimer les manifestattions vu que le recul n’est plus une option.
    Si le PS, rêvons un peu, rends en 2017 un budget à l’équilibre, alors beaucoup à droite et au centre voteront pour eux…

  2. Et oui, j’attendais aussi cette étape…je n’ai pas tout écouté, trop long…mais ça tourne autour du pot.

    Ce qui devait fonctionner comme une mécannique bien huilée sans que rien (ou presque) ne soit perceptible finalement ne se fera pas sans quelques grincements. L’appel à l’effort des français est lancé…suppression d’éxonération des heures supplémentaires, les salariés en feront moins, les patrons des PME particulièrement seront moins « compétitifs » comme on dit…ca va faire couler beaucoup d’entreprises.

    Ce qui me désespère dans ces discours c’est l’appel à l’effort des français…d’un sens on n’a pas le choix, ça va s’appliquer sans qu’on ait mot à dire!

    Mais après avoir tant décrié, tant critiqué le gouvernement précédent, ils se voient eux aussi obligés de s’orienter vers le même type de mesures, restrictions, relever voire créer des impôts, trouver des milliards d’euros.

    Même si les mots « rigueur » (au sens politique actuel) « austérité » sont procris pour ainsi dire censurés des discours à tenir, on le fait.
    Mais qui sait gardons confiance, nous n’en somme qu’à l’étape de projet, laissons désormais se mettre en place les choses et observons les effets, positifs/négatifs.

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