Les réformes fiscales vont se poursuivre

 

Après le collectif budgétaire contenant les premières mesures fiscales du quinquennat, la rentrée promet également d’être riche en activité pour le parlement. L’objectif est de réduire le déficit public à 3% du PIB en 2013. Avec une croissance de 1%, la Cour des Comptes estime qu’il faut trouver 33 milliards d’euros d’économies. La principale mesure concernera l’impôt sur le revenu (IR). Deux nouvelles tranches seront créées à 45% et 75% venant s’ajoutant aux cinq tranches déjà existantes (entre 5,5% et 41%). L’IR pourra aussi être rendu plus progressif qu’il ne l’est actuellement, évitant ainsi les gros effets de seuil. L’avantage sur le quotient familial devrait être réduit à 2 000 euros par enfant. Le total des avantages et autres réductions d’impôts, actuellement limité à 18 000 euros + 6% du revenu imposable, sera également revu à la baisse. De plus, le prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) sur les revenus du patrimoine et des placements sera supprimé, c’est une promesse de François Hollande. Le PFL permet au contribuable d’avoir le choix entre déclarer ce type de revenus sur la déclaration de l’IR ou bien leur appliquer un taux fixé par l’Etat. Désormais, ces revenus seront soumis obligatoirement au barème de l’IR. Les foyers aisés seront donc mis à contribution.

Les emplois d’avenir seront également sur la table avec l’objectif d’en créer 100 000 en 2013. Enfin, Cécile Duflot, la ministre du logement et de l’égalité des territoires, veut que les terrains inutilisés que l’Etat possède soient mis à la disposition des collectivités afin d’y construire des logements. Elle souhaite également que les communes soient dans l’obligation de détenir 25% de logements sociaux, contre 20% aujourd’hui.

 

La BCE veut limiter les spreads

 

Ce ne sont que des rumeurs, la Banque Centrale Européenne (BCE) n’a pas encore confirmé ces informations. L’institution de Francfort envisagerait de fixer des seuils au-delà desquels uniquement elle interviendrait pour acheter de la dette afin de faire baisser les taux d’emprunt et ainsi limiter les spreads, c’est-à-dire les écarts avec le Bund Allemand de même échéance, la référence en zone euro. Des spécialistes se sont déjà montrés très sceptiques. Pour eux, en voulant limiter la spéculation, la BCE va encourager les investisseurs à vendre leurs titres auprès de la BCE. A terme, elle pourrait ainsi détenir une part de plus en plus importante de dette espagnole par exemple. En outre, la Bundesbank, la banque centrale allemande, a de nouveau vivement critiqué l’idée selon laquelle la BCE reprendrait son programme de rachats d’actifs et particulièrement d’obligations souveraines. Pour elle, cela reviendrait à financer directement les Etats, ce que les statuts de la BCE lui interdisent de faire. La BCE a pourtant déjà acheté plus de 200 milliards d’euros de dette depuis mai 2010. Mario Draghi a indiqué début août que la BCE n’interviendrait que si les pays faisaient une demande d’aide officielle auprès des fonds de sauvetage en contrepartie de règles budgétaires plus strictes.

 

L’UNEF pointe les coûts étudiants

 

Le rapport de l’Union nationale des Etudiants de France (UNEF), la principale organisation étudiante en France, met clairement en avant l’augmentation importante des coûts que doivent supporter les étudiants, en particulier, ceux qui doivent suivre des études loin du domicile parental. Dans ce rapport, est mis en avant l’augmentation des loyers de 10,8% à Paris et de 2,3% ailleurs, alors que le loyer représente la moitié des dépenses des étudiants. Derrière, on trouve le prix de l’habillement en hausse de 4%, de l’alimentation de 3,2% puis des frais incompressibles (inscription, cotisations à la sécurité sociale, prix du restaurant universitaire) de 2%. Résultat de cette hausse du coût de la vie : les étudiants sont de plus en plus contraints à travailler en dehors de leur temps d’études. 73% d’entre eux déclarent travailler contre 48% il y a six ans, au risque de dégrader leurs résultats scolaires. Et la situation des familles, qui se dégrade, les empêche de pouvoir aider financièrement leurs enfants. L’UNEF réclame entre autres une augmentation des bourses de 50% (contre 2,1% décidée par le gouvernement), une augmentation des aides au logement, la construction de 40 000 logements supplémentaires et la mise en place de l’allocation d’autonomie promise par François Hollande.