Le FMI aurait la recette de la croissance

 

Le Fonds Monétaire International (FMI) appelle la Banque Centrale Européenne (BCE) à s’impliquer encore davantage dans la crise de la dette de la zone euro. Il souhaite que l’institution basée à Francfort abaisse encore ses taux directeurs (le risque inflationniste étant faible), réalise une nouvelle injection de liquidités (LTRO), et rachète des obligations souveraines, même si cette dernière mesure est contestée car elle pourrait faire baisser les taux français et allemands déjà au plus bas, voire négatifs. Le FMI réclame à la BCE, qui ne peut pas financer directement les Etats, le statut de prêteur en dernier recours dans le but de briser les liens entre établissements bancaires et les souverains. Aujourd’hui, les Etats en difficulté se font prêter de l’argent par les banques qui possèdent alors des obligations relativement risquées, ce qui les fragilise. Enfin le Fonds préconise la création rapide d’une union bancaire à l’échelle européenne sur trois piliers : fonds commun de garantie de dépôt, surveillance centralisée, et fonds de démantèlement. Elle serait financée par les gouvernements, les banques elles-mêmes, et la BCE. Si tout cela est mis en place, le FMI promet une croissance du PIB européen de 5% sur cinq ans.

 

Le coût du travail, un problème parmi d’autres

 

La question du coût du travail dans les entreprises est revenu sur le devant de la scène politique avec la suppression de l’exonération des heures supplémentaires pour les entreprises de plus de 20 salariés, la suppression de la TVA sociale, et les vastes plans de licenciement annoncés par les télécoms ou encore PSA. Mais selon deux présidents du CAC 40, Jean-Louis Beffa de Saint-Gobain, et Louis Schweitzer de Renault, estiment que le coût du travail n’est pas le principal problème que connaissent les entreprises françaises. Selon eux, le marché du travail doit être rendu plus flexible en facilitant l’embauche en Contrat à Durée Déterminée (CDD) ou encore le travail de nuit en période de croissance, autrement dit, utiliser les capacités déjà existantes plutôt que d’en créer de nouvelles, vouées à l’échec. Ils souhaitent également le retour à un actionnariat long assorti d’un double droit de vote et d’une majoration des dividendes, la présence de représentants de salariés dans les conseils d’administration, et l’instauration d’un taux réduit d’impôt sur les sociétés pour les bénéfices réinvestis (une promesse de François Hollande).

 

 

 

 

 

 

La BCE favorable à la révision des taux Euribor

 

Le scandale du Libor est entrain de faire bouger les lignes. Le Commissaire au Marché Intérieur, Michel Barnier, avait promis d’étudier de nouvelles mesures visant à punir pénalement les auteurs de manipulation des taux. La BCE va plus loin en se montrant favorable à la modification même de du calcul du taux Euribor, afin d’éviter qu’une telle affaire n’éclabousse l’équivalent du Libor pour l’Euro. Le taux Euribor fait partie avec l’Eonia des principaux taux monétaires et sert de base au calcul de nombreux autres produits, que ce soit de simples produits immobiliers ou des produits dérivés très complexes, mais aussi au calcul du taux auquel les banques se prêtent entre elles sur le marché interbancaire.La BCE propose d’abandonner du mode de calcul actuel qui prend en compte les estimations des banques des taux qu’elles devront payer, pour le remplacer par les taux qu’elles payent effectivement. Un peu sur le principe de l’Eonia, le taux au jour le jour des dépôts interbancaires en blanc (c’est à dire sans être gagés par des titres). Mais des spécialistes estiment qu’il sera difficile de l’appliquer à l’Euribor étant donné le manque de liquidités des marchés, une source d’instabilité. La BCE ou l’Autorité européenne des marchés financiers pourrait être chargée de la surveillance des taux Euribor à l’avenir.