L’actualité économique de ce 10 avril a été chargée concernant la France.

Tout d’abord, les chiffres sur l’assurance maladie sont tombés ce mardi. Le déficit de l’assurance maladie s’élève à 8,6 milliards d’euros, c’est 900 000 euros de moins que prévu et c’est surtout trois milliards de moins que l’année dernière. Mais cela n’empêche pas que ce déficit vient gonfler la dette sociale, de l’ordre de 100 milliards. Limiter les dépenses de santé, comme le proposent la plupart des candidats à l’élection présidentielle, sera-t-il suffisant ? Beaucoup d’experts estiment que non. Selon eux, faire une coupe dans les dépenses passe par des décisions difficiles à prendre car l’essentiel des dépenses de santé concerne les affectations longue durée, autrement dit les remboursements liés aux traitements contre les cancers ou le diabète. Il faudrait alors plus opter pour un déremboursement de certains médicaments ou de certains soins. Concernant le coût du remboursement des médicaments, il réduit pour l’Etat. Mais dans le même temps, l’ensemble des dépenses de santé progresse de plus 3% par an en moyenne et s’élève à plus de 230 milliards d’euro, soit 12,1% du PIB. Soit une facture de 3 000 euros par habitant et par an, ce qui fait de la France le troisième pays de ce classement derrière les Etats-Unis et les Pays-Bas. La part des dépenses de santé payées par l’Etat reste forte (77%) mais diminue. Au contraire, celle payée par les Français (9,5%) augmente. En cause : le déremboursement des médicaments, la progression des soins ambulatoires ou encore les dépassements d’honoraires de certains praticiens. Le gouvernement a proposé d’obliger les mutuelles à remboursement les dépassements d’honoraires jusqu’à un certain plafond. Le problème est que cela incitera les médecins honnêtes à augmenter leurs tarifs puisque leurs patients seront remboursés. Dans le même temps, les mutuelles augmenteront leurs tarifs. Cela pénalisera tout le monde, et encore plus les 4 millions de Français qui n’en possèdent pas.

 

La Banque de France a indiqué ce mardi qu’elle prévoyait une croissance nulle en France au premier trimestre 2012. La production industrielle a progressé de 0,3% en février, après une hausse de 0,2% en janvier. Au cours des trois derniers moins, elle a quand même diminué de 0,5%. Pire, la production manufacturière a, elle, chuté de 1,1% au cours de la même période.

 

Toujours concernant la France, les chiffres du crédit immobilier sont tombés pour février 2012 et ils sont désastreux, à des niveaux similaires de post-crise de Lehman Brothers. Plusieurs raisons expliquent ces chiffres. D’abord, les achats anticipés des ménages en fin d’année 2011 (9% de transactions supplémentaires). Les restrictions appliquées aux dispositifs du prêt à taux zéro et à la loi Scellier y sont pour beaucoup. Ensuite, il y aussi le climat crée par la crise et les anticipations d’une prochaine baisse des prix.

 

Enfin, pour finir avec le volet Français, l’agence de notation Fitch Ratings a déclaré voir des progrès dans la réduction des bilans des banques françaises. Elle estime même que ces établissements consolident leur bilan, même si cela indique forcément une diminution de la rentabilité. Fitch Ratings  a observé une hausse des dépôts qui aboutira à une contraction des actifs sous gestion et des commissions. Les banques ont aussi favorisé de la dette à moyen et long terme plutôt que des financements à court terme plus onéreux et moins fiables. 

 

L’Espagne a annoncé, par la voix de son ministre de l’économie, Luis de Guindos, qu’elle effectuerait de nouvelles économies, en plus des 27 milliards déjà prévus, dans les domaines de la santé et de l’éducation. Pour le premier, cela devrait amener un débat concernant la gratuité des soins quelque soient les revenus. Quelqu’un qui gagne 50 000 euros par mois doit-il bénéficier d’une gratuité des soins ? A propos du deuxième domaine, l’Espagne pourrait procéder à des baisses des effectifs d’enseignants que compenserait une augmentation du nombre d’élèves par classe, et à une hausse des frais d’inscription à l’université. Le but est de ramener le déficit à 5,2% du PIB fin 2012, contre 8,3% fin 2011.