En 2006, Bertrand Delanoë, à peine arrivé à l’hôtel de ville de Paris, s’était séparé de 5000 flacons prestigieux… Un million récolté. Un Petrus 1988 avait rapporté 2500 euros à la Mairie ! Deux Romanée-Conti avaient été adjugées, chacune, à 5000 euros…
En début d’année, la ville de Dijon a vendu aux enchères la moitié de sa cave à vins, pour financer son service d’action sociale. 3 500 bouteilles de Bourgogne ont ainsi trouvé preneur, et buveurs…
Que dire des Hospices civils de Beaune ? Ou des hôpitaux universitaires de Strasbourg ?…
Et les anglais ? Aussi ! En mars dernier, 54 bouteilles de la cave du gouvernement ont été écoulées….pour 950 000 euros…
L’économie prend l’eau ? Les institutions vendent leur vin ! Et nous, on continue de trinquer…
Les 30 et 31 mai prochains, la cave du Palais de l’Elysée, qui fut créée en 1947 sous la présidence de Vincent Auriol (et prestigieusement améliorée depuis !) va ouvrir sa porte blindée, et laissera s’échapper 10% de son contenu… Virginie Routis, chef sommelière des lieux, a fait sa sélection, où prédominent les vins du Bordelais et de la Bourgogne. Mais tous les terroirs de France sont représentés… Loire, Sud-Ouest, Vallée du Rhône…. C’est 1200 bouteilles (à partir de 15 € et jusqu’à 2200 € pour les Pétrus 1990 !) qui vont changer de mains. Avis aux amateurs, ou aux collectionneurs: Rendez-vous à l’hôtel Drouot !
L’argent ainsi récolté viendra renflouer un peu le budget de l’état, et servira aussi, à acheter des vins plus « moyens » ! Mesures de crises et autofinancement, vont de pair. Il n’y a pas de petites économies, rien que des grandes bouteilles ! Oui, c’est un peu de notre histoire qui fout le camp. Un petit coin de notre vitrine qui s’assombrit. Allons, disons-nous que le protocole, lui, restera. Et que 10%, ce n’est pas grand-chose… Oui, au fait, pourquoi pas plus ? Hein ? Et pourquoi ne pas revisiter les dépenses en personnel ? Le budget « intendance », ma foi, est aussi un gouffre… qui alimenterait sûrement un débat profond…
Redescendons quelques marches…. ! Il parait que la cave du ministère des Affaires étrangères, elle aussi, vaut le détour, avec ses 6000 spécimens d’exception! A suivre.
Pour info, l’Elysée déguste chaque année 250 000 euros de vins…
Et nous, dans ce grand banquet républicain, allons-nous boire le calice jusqu’à la lie? Tchin !!