Une découverte: les Chibanis.
Que chacun sur C4N passe de bonnes fêtes.
On apprend à tout âge des mots nouveaux, pas forcément récents. Et accroître son vocabulaire est chose agréable. C’est ainsi que j’ai entendu, de la bouche de Borloo, dans une élocution rapide le vocable Chibani. Cela semblait désigner une population, genre Rom. Je tapotai donc sur mon PC pour savoir qui était ainsi qualifié. Mes connaissances linguistiques n’allaient pas jusque-là…
Je suppose ne pas être le seul dans ce cas. Et la discrétion de l’usage de ce mot en est sans doute la cause.
Ce mot signifie en arabe dialectal « cheveux blancs ». Par extension les Maghrébins immigrés au début des Trente Glorieuses.
Ce matin, par hasard, à la radio, une interview d’un Chabani. 81 ans. Sans domicile fixe. Errant de Sonacotra en logement de fortune. Il en reste environ 30 000 en France. Cet homme vivotait avec 700 € par mois, sa pension.
Des Marocains, Algériens, ou Tunisiens, « variétés de Français » ont pris, dès 1952, le chemin de l’exil pour aider à la reconstruction de la France d’après-guerre. La génération qui n’avait pas fait la guerre dans l’armée française. Il n’était pas prévu de regroupement familial. Ces ouvriers non qualifiés laissaient les leurs au « bled ».
Le temps passant, ils s’enracinèrent chez nous, sans renoncer à leur culture.
Les destins furent divers selon leur pays d’origine. Les textes variant selon qu’ils venaient de chacune de nos anciennes colonies.
On pourrait penser qu’au terme de leur vie de travail ils auraient pu, s’ils le souhaitaient, rentrer chez eux où ils vivraient de leur pension. Que nenni ! On les obligea de demeurer en France pour avoir droit à leur dû. Sachant le regard que l’on porte en général aux immigrés, cette obligation était quasi une sanction. En rentrant chez eux, ils renonçaient à leur retraite. Disparaissez, si vous ne dépensez pas votre pécule en France.
Ce n’est qu’en 2008 que Borloo fit voter une loi à l’unanimité par le Sénat et l’Assemblée permettant aux Chabanis de vivre où bon leur semblait.
A l’occasion du voyage de FH en Algérie, Borloo souhaitait que le Président les mentionne dans ses interventions.
Car, derrière notre bonté législative se cache souvent un « blocage » rédhibitoire. Les décrets d’application n’ont jamais été pris. La loi unanimement votée reste lettre morte 4 ans après. Sans doute avons-nous la reconnaissance sélective ? Le droit, glacial, finit par exister, mais les ressentiments divers, profonds ou dilettantes, sont plus forts que la loi.
Cela appartient encore au solde que nous avons à régler avec le Maghreb.
NB Sabrina Kassa, journaliste et fille d’Algériens, fait connaître dans un livre intitulé « Nos ancêtres les chibanis », les histoires de huit Algériens arrivés en France après la 2° guerre mondiale.
Une honte d’interdire à ces personnes le droit du choix du lieu ou ils désirent vivre, sachant qu’ils ont, ou qu’ils avaient encore de la famille au pays.
Puisque le sujet de fond est soulevé…
Savez-vous qu’un français par exemple handicapé ou une personne qui touche en France une pension d’invalidité partielle mais ne lui permattant pas de travailler le plus souvent, et souvent trés insuffisante pur la dignité, si elle désire vivra ailleurs par exemple au maghreb, on lui supprime aussi cette pension…
Bref seuls les trés riches nantis en France vont ou ils veulent librement…
PH