A Bordeaux, Marseille n’y arrive pas

  Les Girondins ne se sont plus inclinés à domicile contre Marseillais depuis 35 ans. Et leur série continue après leur victoire ce samedi contre l’OM (2-1).

 

 

 

 

 

 Décidément, ce stade ne leur réussit pas du tout. Depuis le 1er octobre 1977, l’Olympique de Marseille ne s’est plus imposé au stade Chaban-Delmas (anciennement Parc Lescure) toutes compétitions confondues. Et cette série ne s’est pas interrompue ce samedi, tout comme celle qui le voit incapable d’engranger trois points en Ligue 1 depuis fin janvier (12 matches de suite). Les Marseillais sont toujours dixièmes mais désormais devancés de 4 points par Evian, et surtout ils pourraient descendre d’une place si Nancy obtient un bon résultat dimanche. On pensait que la victoire en Coupe de la Ligue la semaine dernière pouvait les booster pour cette fin de saison. Leur match nul à domicile contre Caen et cette défaite à Bordeaux montrent que cette dernière risque d’être très longue. Le pire, c’est que même quand ils jouent bien, ils ne parviennent plus à faire trembler leurs adversaires.

 

Car ce samedi, ils n’ont pas vraiment démérité. Mais ils ont débuté le match avec une déconcentration inapte au jeu de haut niveau. Dès la 28ème seconde, ils se sont fait cueillir à froid par des Bordelais, transcendés par leur public venu en nombre. Sané récupère le ballon au coup d’envoi et transmet à Obraniak qui lance Gouffran en profondeur. L’attaquant a tout le temps pour remiser à Jussiê qui profite de la maladresse de M’Bia pour marquer dans le but déserté par Mandanda. Le stade exulte. Pourtant, le public bordelais a l’habitude de ces débuts en fanfare puisque leurs protégés avaient déjà ouvert à trois reprises dans les deux premières minutes (Toulouse, Nancy, Lille). Les Marseillais vont tenter de réagir mais leur fébrilité défensive continue de les trahir, particulièrement sur la côté gauche où Morel souffre énormément des débordements d Gouffran et Mariano. Face à des Bordelais bien en place et tranchants lorsqu’ils possèdent le ballon, les hommes de Didier Deschamps ne se montrent dangereux que sur coups de pied arrêtés. Valbuena alerte Carrasso à la 26ème minute sur un coup franc excentré côté gauche. Deux minutes plus tard, les locaux vont alors donner une leçon de réalisme à leurs adversaires. L’ancien Bordelais, Alou Diarra, perd un ballon plein axe et le système offensif se met en place rapidement. Jussiê avance et transmet à Plasil. Le Tchèque tente une frappe écrasée du droit qui est contrée. Cela revient dans les pieds de Jussiê qui transperce Mandanda d’une frappe puissante sous la barre transversale. La fin de la première période sera tout de même à l’avantage des Marseillais. Dans les cinq dernières minutes, ils sont même tout proches de réduire l’écart. Gignac, préféré à Brandao, est bien servi par Cheyrou dans la surface. Il réalise un sombrero sur Mariano pour se mettre sur son pied droit et réalise une frappe tendue que Carrasso repousse. C’est encore Gignac qui fera briller Carrasso par un arrêt réflexe extraordinaire sur une demi-volée à bout portant deux minutes plus tard. Malgré tous leurs efforts, les Olympiens accusent deux buts de retard à la pause.

 

Ils seront tout de même récompensés au retour des vestiaires, et ceci même sans leurs supporters, qui ont quitté la tribune à la mi-temps. A la suite d’un corner mal renvoyé, Jordan Ayew place une volée du plat du pied droit dans le petit filet de Carrasso, cette fois-ci impuissant. Relancés, les Olympiens continuent de mettre la pression sur une défense bordelais de plus en plus acculée devant ses buts. Mais sur un contre rondement mené, et après un centre venu de la gauche, Gouffran place une tête puissante que Mandanda détourne avec difficulté. Jussiê se précipite et s’écroule à juste titre dans la surface. Trémoulinas s’élance pour transformer le penalty mais Mandanda repousse sa tentative. On pense alors que les hommes de Didier Deschamps ont pris le dessus moralement. Mais trop brouillons techniquement, trop fébriles, trop émoussés physiquement, ils ne réussissent pas à déstabiliser le bloc bordelais qui coulisse bien sur les côtés. Et malgré leur volonté, ils ne créeront pas de grosses occasions, même s’ils auraient du eux aussi bénéficier d’un penalty pour une main de Trémoulinas.

 

Bordeaux peut regretter les nombreux points perdus ces dernières semaines contre des adversaires à leur portée. Car contre les grosses écuries, les Bordelais ont toujours montré qu’ils avaient le niveau. Ils sont huitièmes avec 46 points.