Les Français sont friands de chiffres, de statistiques et de sondages, et ce quel que soit le sujet. Néanmoins, en fonction de la manière dont il a été conduit, un sondage peut vite être faussé. C’est pourquoi il existe un certain nombre de règles — notamment en ce qui concerne la constitution de l’échantillon de répondants — destinées à prévenir les éventuels biais. Dans son « dossier noir » sur Linky, l’UFC Que choisir a cru bon de s’en affranchir. Fort heureusement, dans son « Baromètre Energie-Info », le Médiateur national de l’énergie n’en a pas fait autant et arrive à des conclusions pour le moins encourageantes en ce qui concerne les compteurs communicants.

Le Médiateur national de l’énergie, un gage de sérieux

Fin septembre 2017, la célèbre association de consommateurs, UFC Que Choisir, annonçait avec fierté — et c’est peu dire — la sortie de son « dossier noir » consacré à Linky. Bien que basé sur une « enquête » menée auprès de 2 000 Français, le fameux dossier ne brille pas par son impartialité ni par son objectivité.

Et à y regarder de plus près, l’échantillon de répondants est loin d’être conforme aux règles destinées à assurer sa représentativité. En effet, l’UFC Que Choisir a enregistré 2 000 répondants, tous « abonnés à sa newsletter » — soit une population déjà très segmentée. En un mot, si vous n’aviez pas souscrit à la newsletter d’UFC Que Choisir, aucune chance de pouvoir donner votre avis sur le compteur Linky, quel qu’il soit.

De son côté, pour réaliser son « Baromètre Energie-Info » — qui dresse un état des lieux des habitudes de consommation d’énergie des ménages français et qui aborde la question des compteurs communicants — le Médiateur national de l’énergie semble avoir eu recours à une méthode plus pertinente : ce dernier a ainsi fait appel à l’institut d’études Market Audit qui a réalisé son enquête auprès d’un « échantillon représentatif de 1 500 foyers français, interrogés par téléphone » sur la période du 05 au 25 septembre 2017.

Le Médiateur précise par ailleurs que « la représentativité a été assurée par la méthode des quotas et par un redressement sur les variables d’âge et de profession du chef de ménage, après stratification par région et taille d’agglomération ». A côté, la « méthode UFC » fait bien pâle figure.

Les jeunes sont favorables aux compteurs communicants

Ainsi, tandis que l’« enquête » menée par UFC Que Choisir aboutit à des conclusions alarmantes, à savoir que le Linky serait « inutile », les résultats de l’enquête — plus sérieuse — conduite par le Médiateur national de l’énergie sont plutôt encourageants. Le Médiateur révèle en effet que « sur l’ensemble de la population, 58 % sont favorables à l’installation des compteurs communicants. Principalement les jeunes et les habitants des grandes agglomérations (63 %) ».

« Les jeunes et les habitants des grandes agglomérations ». Une phrase qui peut paraître anodine, mais qui est pourtant lourde de sens. En effet, les jeunes Français sont ceux pour qui la transition énergétique revêt un sens particulier, après tout, leur avenir est corrélé à celui de la planète. Il est donc normal qu’ils aspirent à un monde plus « vert » et plus « durable ».

Et pour ce qui est « des grandes agglomérations », là aussi, rien d’étonnant. A l’heure des smart city, les citadins des grandes villes côtoient au quotidien les évolutions induites par la transition énergétique : bâtiments eco-responsables, voitures électriques en libre service, smart lighting, etc. Autant d’innovations qui ne sont malheureusement pas (encore) présentes dans les petites communes.

Or, il est vrai que les réfractaires à Linky — il suffit de parcourir les reportages et articles consacrés au sujet pour s’en apercevoir — résident pour la plupart dans de petites communes (environ 500 habitants) et n’appartiennent pas à la tranche d’âge 18 – 40 ans.

Tout porte donc à croire — et c’est rassurant — que le Médiateur de l’énergie est dans le vrai. D’autant que ce dernier a toujours conservé sa neutralité en ce qui concerne le compteur communicant. Une objectivité qui fait du bien, à l’heure où tout un chacun y va de sa désinformation.

Et autour de Linky, la désinformation auquel nous faisons face est un véritable fléau : sur le Web, il semblerait que la phobie des ondes prétendument émises par le compteur Linky se soit emparée des Français et qu’elle soit même la principale raison de son rejet. Pourtant, dans son étude, le Médiateur précise que celles-ci « ne représentent que 10 % des motifs des réfractaires ». Ainsi, contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire, les Français ne sont pas dupes…