Pour casser tout communautarisme (repli sur soi et sa communauté), il faut, dans une Nation, que chacun puisse se sentir respecté, pouvant apporter ses compétences, ses qualités, ses capacités, et les mettre au service des autres et de la société.

Etre en mesure de réaliser ses rêves au sein d’une Nation, c’est déjà participer à la construire d’un dessein national.

Un reportage est dernièrement passé sur les antennes de France 2 dénonçant les interdictions d’accès des femmes dans des lieux publics, en l’espèce dans un café. Ces scènes se déroulent dans la ville de Sevran, une commune de Seine-Saint-Denis (93). Beaucoup de femmes françaises ont été choquées, considérant qu’il s’agit d’une discrimination, d’un comportement sexiste. D’abord, il appartient à l’Etat de veiller aux lois de la République sur tout le territoire national. Ensuite, il est facile de se montrer choqué alors que les stigmatisations, les discriminations en tout genre, dans ces quartiers dits populaires, sont de notoriété publique et que rien n’a jamais été fait pour les combattre.

Le Président François Hollande n’avait-il pas dit, dans son discours général du Bourget (en janvier 2012) : « Je suis venu vous parler de la France, et donc de la République […] L’égalité, l’égalité c’est aussi la sécurité pour tous. Vivre dans la peur est insupportable ! L’insécurité est une injustice sociale intolérable. […] Ceux qui ont pu croire que la loi ne les concernait pas, le prochain président les prévient, la République, oui, la République vous rattrapera ! »

Il ne s’agit nullement de cautionner, en France, de tels scandaleux agissements. Les Femmes, je le dis haut et clair, sont libres d’aller où bon leur semble, dès lors qu’elles seraient elles-mêmes en harmonie avec leur propre conscience, leur propre morale, et leur bon droit en matière de liberté. Je veux néanmoins insister sur un point précis d’ordre sociologique. Il n’est pas dans la culture et l’éducation des femmes maghrébines de « prendre un verre » dans un café. C’est ainsi, c’est un fait, je le sais par l’expérience tirée d’un vécu personnel. Cela ne peut en rien justifier de voir des femmes françaises être éconduites d’un café, lieu public. Toutefois, si vous vous rendez dans des restaurants, style WOK et il y en a beaucoup en Seine-Saint-Denis, vous trouverez nombre de femmes attablées entre elles.

Mais je le dis avec force, courage et détermination, car je suis concerné par ces débats du fait de mes origines, il serait extrêmement dangereux de voir des communautés se refermer sur elles-mêmes, vivre, penser et réfléchir entre elles, parce que cela conduirait à une terrible régression sur un plan social et un véritable danger pour la cohésion nationale. Il est intolérable de voir de jeunes gens, nés en France de plusieurs générations, être encore victimes de discriminations dues à leur origines ethniques, sociales ou religieuses. Mais il est également inadmissible de voir de jeunes gens être éduqués en apartheid et hors système, en dehors des valeurs véhiculées par l’esprit de la République française. On ne peut pas se prétendre Français si l’on n’adhère pas aux lois de la Nation française. Oui à la différence, non à la culture de la différence. Il appartient aux pouvoirs publics de faire en sorte que, partout, les lois de la République soient respectées et mises en œuvre. Et le meilleur des vecteurs reste, bien entendu, l’école de la République. Une école laïque et ouverte sur le Monde. Si nous n’avons plus d’idéaux en commun, tous nos rêves seront brisés par les lois de la division.

Touhami Moualek