C’est à Libreville au Gabon que se déroulera cette année la 14ème édition du Forum de l’AGOA ("African Growth and Opportunity Act"), une initiative de l’ancien président américain Bill Cliton qui a pour objectif de développer les échanges commerciaux et les investissements entre l’Afrique sub-saharienne et les Etats-Unis, en encourageant la croissance et le développement économique. Un événement déterminant pour la coopération politique entre le gouvernement américain et les pays d’Afrique et qui s’accompagnera cette année d’une dimension économique plus poussée via l’organisation en parallèle du New York Forum Africa. 

 Adopté le 18 mai 2000 par le Congrès américain, l’"African Growth and Opportunity Act" (en français Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique) a pour objectif de soutenir l’économie des pays africains en leur facilitant l’accès au marché américain à la condition qu’ils suivent les principes de l’économie libérale. Une association profitable aux deux parties, les pays africains ayant la possibilité de s’affirmer progressivement sur la scène mondiale, et les États-Unis bénéficiant d’une nouvelle source d’approvisionnement, notamment en pétrole.

 

Cette loi américaine offre ainsi des incitations tangibles pour les pays africains à poursuivre leurs efforts d’ouverture économique et dresse pour cela une liste de produits manufacturés africains exemptés de taxes en cas d’exportation vers les États-Unis. Une liste bientôt obsolète puisque l’AGOA arrivera à expiration le 30 septembre 2015. 

 

Si des discussions soutenues ont été tenues entre les décideurs politiques africains et américains à propos des relations commerciales pour l’après 2015 évoquant une prolongation de l’AGOA, rien n’est à ce jour arrêté quant aux conditions d’application et à la durée d’un nouvel accord éventuel entre les Etats-Unis et les pays de l’Afrique sub-saharienne. La prochaine édition du Forum de l’AGOA organisée à Libreville au Gabon du  29 au 30 août 2015 aura donc une importance toute particulière. 

 

La capitale gabonaise a été choisie cette année pour accueillir les centaines de représentants et décideurs politiques et économiques américains attirés par les opportunités de partenariats commerciaux et d’investissements qu’offre le continent africain, et chargés de relancer ce programme de coopération. Une aubaine pour le président gabonais Ali Bongo qui souhaite depuis plusieurs années via l’organisation annuelle du New York forum Africa (NYFA), positionner Libreville comme une plaque tournante de l’économie africaine. Le NYFA, espace économique d’échange et de débats, se déroulera cette année en parallèle du Forum AGOA et apportera une dimension économique certaine à ce rassemblement. 

 

Comme l’explique Richard Attias, organisateur du NYFA dans le Nouveau Gabon, le choix du Gabon pour accueillir cette grande réunion du commerce afro-américain "est une décision basée sur des discussions entre pays souverains et un choix très opportun. Il témoigne, si besoin était, de la bonne image dont jouit le Gabon aux États Unis". La 4eme édition du NYF Africa devrait quant à elle "bénéficier de la présence de dirigeants américains pour élargir et enrichir ses débats" et apportera "un volet économique au forum AGOA qui se veut surtout politique". 

 

Crédits photo : U.S. Department of State