L’énergie nucléaire serait une des sources d’énergies les plus écologiques et devrait être considérée comme partie intégrante de la lutte contre le réchauffement climatique. C’est du moins ce qu’affirme un groupement de 65 scientifiques et biologistes internationaux dans une lettre ouverte prévue pour publication dans le journal Conservation Biology et dont certains extraits ont déjà été révélés cette semaine par le quotidien britannique The Independant

Selon ces spécialistes, parmi lesquels on retrouve notamment Lord May, théoricien et professeur à l’université d’Oxford et Tim Blackburn, professeur expert en biodiversité à l’Université de Londres, l’énergie nucléaire devrait donc être privilégiée et se substituer aux énergies fossiles telles que le charbon ou le gaz. Elle favoriserait ainsi une réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre et la mise en place d’une politique de lutte contre le changement climatique plus efficace. 

 

Une prise de position qui devrait relancer le débat alors même que le développement de l’énergie nucléaire a connu de forts ralentissement depuis 2011 et l’accident de Fukushima au Japon et qu’elle peine aujourd’hui à regagner sa légitimité. 

 

En France toutefois, si le gouvernement a bien décidé de réduire la part du nucléaire dans le mix énergétique, elle reste la première énergie productrice d’électricité et permet à la France de présenter un des meilleurs bilans carbone au monde. Le groupe EDF, fort d’une expérience de plusieurs décennies a récemment été plébiscité pour les conditions d’exploitation et les normes de sécurité mises en place dans son parc nucléaire. Un parc regroupant à l’heure actuelle 59 réacteurs et produisant près de 90% de l’électricité nationale.

 

Les énergies renouvelables quant à elles restent bien sûr les énergies les plus en vue pour l’avenir à long terme mais leur développement prendra du temps et leur production actuelle ne leur permet pas de concurrencer l’énergie nucléaire. Un constat qui pousse donc aujourd’hui ces nombreux scientifiques et biologistes à prendre le parti du nucléaire pour agir plus efficacement et plus vite pour l’écologie et le climat. 

 

"Les compromis sont inévitables et la situation climatique exige de préconiser un mix énergétique qui réduise au minimum les dommages environnementaux. La société ne peut pas se permettre de risquer d’échouer dans la lutte contre le changement climatique en raison de notions préconçues et d’idéaux biaisés sur l’impact des énergies sur l’environnement et la biodiversité", peut-on lire dans cette lettre qui en appelle alors aux plus raisonnables. Car il ne s’agit pas ici de faire l’apologie de l’énergie nucléaire, une énergie qui a bien sûr des inconvénients connus mais plutôt de répondre à l’urgence du réchauffement climatique par la solution qui semble la plus adaptée.