Casus belli et propagande de guerre

 

 

De nouveau, le cessez-le-feu du 31 juillet a été violé.

 

De nouveau, le 1er aout, les représailles de l’armée israélienne se sont intensifiées en réponse à la violation du cessez-le-feu qu’il impute au Hamas.

 

Un 1er aout qui rappelle une autre date, un peu plus loin dans l’histoire, ce fut un jour très noir, le casus belli qui allait provoquer le déclenchement de la seconde guerre mondiale.

 

Le 31 aout 1939, l’adjoint d’Himmler, Heydrich, allait mener l’un des plus grands coups de propagande de guerre, aux frontières de la Pologne.

 

Il fallait un motif à Hitler pour attaquer la Pologne, alors le 31 aout, des prisonniers sortis d’un camps de concentration préalablement vêtus d’uniformes de l’armée polonaise furent tués et déposés en guise de preuve, aux abords d’un poste de douanes allemandes, que les SS avaient au préalable attaqué pour faire croire à une offensive de l’armée polonaise.

 

Et le 1er septembre, les troupes allemandes allaient lancer l’assaut.

 

La Paix avait été rompue, et c’était bien sûr, par la faute de l’ennemi.

 

Mais quel intérêt avait cet ennemi, et pourquoi aurait-il brisé une paix fragile.

 

 

C’est la question, qu’aujourd’hui, tout le monde se pose pour GAZA.

 

Quel intérêt avait le HAMAS à rompre le cessez-le-feu.

 

Sachant que les représailles seraient effroyables, que les morts et les blessés seraient innombrables,  et la que population de GAZA seraient mise à genoux.

 

Pourquoi aurait-il porté le coup de grâce, et achevé GAZA.

 


***

 

 


De nouveaux des cris, de nouveaux des morts, des blessés qu’on ne peut plus soigner, des morts que l’on ne retrouve plus dans les décombres, des morts dont ce sera la seule sépulture.

 

Des palestiniens, qui étaient heureux de pouvoir enfin s’approvisionner en vivre, retrouver leurs morts et les enterrer, et sauver ce qu’il leur restait d’affaires personnelles.


Et subitement, le déluge, les bombes, l’horreur.


Ils ont faim.


Ils ont peur.


Et la résistance palestinienne serait responsable de ce désastre ?


 

 

Les deux camps s’accusent mutuellement.


Deux versions contradictoires fusent dans les médias, mais saurons-nous jamais la vérité.


La version de TSAHAL, indique qu’une heure et demi après le début du cessez-le feu, lors d’une intervention de neutralisation d’un tunnel, des combattants du HAMAS en seraient sortis, l’un se serait fait exploser, tuant deux soldats israéliens, et après l’explosion, un sous-lieutenant aurait disparu.


La version du HAMAS, explique qu’une heure et demi avant le du cessez-le-feu, des heurts ont commencé, lorsque des soldats de l’armée israélienne auraient pénétré dans le sud de Rafah, pour faire exploser un tunnel. Cette pénétration et cette opération de destruction de tunnel, représentait pour le HAMAS une attaque, et les combats se seraient prolongés après le début du cessez-le-feu. Mais aucun enlèvement de soldat israélien n’aurait eu lieu au cours de ces opérations.


Deux camps, deux paroles, deux accusations.


Alors qui croire.

 

 

En toutes circonstances, lorsque la vérité est multiple, la logique veut que soit étudié et retrouvé le fondement de l’intérêt majeur d’un acte.


Hors, l’acte de violation d’un cessez-le-feu, cas irréfutable de tout casus belli, se doit d’avoir une cause supérieure, au vu des conséquences néfastes qu’il engendre.


Un cessez-le-feu intervient pour que les parties puissent profiter des effets d’une trêve.


Il fallait bien aux palestiniens de GAZA, une trêve de trois jours au moins, pour s’approvisionner en vivre, récupérer leur morts, se rendre dans les décombres de leur maison pour rechercher au moins des vêtements, et surtout, surtout, ravitailler les hôpitaux en médicaments, médicaments faisant terriblement défaut, et faute desquels, nombre de blessés sont déjà condamnés à une mort plus que certaine.


Quant à Israël, cette trêve passagère et assez longue pour des soldats qui ne manquent de rien et un gouvernement qui veut en découdre, n’était qu’une longue attente, une attente qu’une violation hypothétique pourrait abréger.


Alors, qui avait intérêt à ce que ce cessez-le-feu dure, et dure aussi longtemps ?




Le secrétaire d’état américain, John Kelly a traité cette violation de cessez-le-feu de barbare.


Barbare elle l’est, mais pas dans le sens que son engagement sioniste voulait clamer.


Car ce fut en effet une barbarie israélienne, un carnage palestinien à Rafah.


Bilan de ce 1er aout, après les représailles israéliennes : plus de 100 morts et plus de 360 blessés.




***



Alors à qui profite le crime.


Certainement pas aux palestiniens.



Non, pas de paix pour GAZA.


Pas de répit pour les persécutés.


Israël l’a interdit.


 


 

 

RAPPEL DU BILAN AU 26EME JOURS :


plus de 1500 morts et près de 8400 blessés.




DESSIN :


Dessin d’un enfant de GAZA – 2011