Le scénario est toujours le même. Des exactions venues de nulle part sont commises contre des innocents, s’ensuivent des représailles, des contre-représailles et la machine infernale s’emballe sans que plus rien ne puisse l’arrêter. Un lancer débile de roquettes vers Israël contre une opération de grande envergure,la "Haie de protection"… Pour les uns, c’est plus de peur que de mal ; pour les autres c’est beaucoup, beaucoup de mal et de peur à la fois. 

Maintenant que les victoires strictement "diplomatiques" , Accords d’Oslo, Feuille de route, Annapolis, toute la ribambelle de résolutions des Nations Unies, etc, ne sont plus que lointains souvenirs, l’épineux dossier israélo-palestinien n’a pu que s’enliser ; les colonisations illégales elles, sont allées crescendo : pourrissement de la situation et radicalisations faisant bon ménage, l’explosion en cours n’a rien de surprenant ; elle était inéluctable. 

Face à ce déchaînement indescriptible de violence où le rapport de forces est pour le moins inégal, la rhétorique de certains dirigeants n’a pas pris une ride : les sauvages lanceurs de roquettes et les innocentes victimes contraintes et forcées de frapper fort pour leur propre survie, perdus qu’ils sont dans un environnement inhospitalier. Mais quelle mouche a donc piqué le Hamas pour s’engouffrer dans cette brèche et tomber pour la énième fois dans le même piège suicidaire ?

François Hollande, sans le moindre égard pour les victimes, s’est empressé d’exprimer son soutien inconditionnel à Bibi, "condamnant fermement les agressions contre Israël" ;" il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces". Pas un soupçon de dépit ou de modération par rapport au type de recours malgré la gigantesque disproportion entre le poids des adversaires. 

Cautionner sans réserve une réaction de cette ampleur," une punition collective"mêlant raids aériens, attaques terrestres,  pour contrer les déplorables démonstrations de force des illuminés du Hamas, laissent pantois ! Tous contre un ! Un président qui au gré de ses penchants, badine ou pas  avec le droit international : pour ne citer que cet exemple, c’est de justesse que la Syrie a échappé à une intervention étrangère que le socialiste avait appelée de tous ses voeux ; désormais le voilà qui change son fusil d’épaule, se montrant moins regardant par rapport aux violations du droit international comme le lui a rappelé Europe Ecologie-Les Verts. 

C’est que pour bénéficier de cette bienveillance "Hollandienne", il faudrait sans doute veiller à ne surtout pas tuer au gaz sarin ! Surtout qu’Israël fait preuve d’humanité dans sa guerre en prévenant par téléphone ses cibles, 5 minutes chrono avant de les bombarder, par mesure de sécurité ! Sauve qui peut, l’horreur absolue ! 

Etant donné qu’il n’est pas question de cessez le feu avec les terroristes selon  Bibi, apparemment dopé au lion, l’escalade aurait encore de beaux jours devant elle. Quant à l’opération terrestre qui donne du grain à moudre aux spécialistes, elle aurait peu de chance d’aboutir, selon leurs prévisions. Ces derniers s’accordent à dire qu’il est plutôt question d’intox que d’info, même si plus de 40000 réservistes se tiennent au garde à vous. Il faut dire que si dans leur majorité, les populations israéliennes approuvent la fameuse "haie de protection"qui tue de manière indiscriminée enfants, femmes et hommes, elles sont toutefois nettement moins favorables au principe des dommages collatéraux, lui préférant largement celui des dommages unilatéraux. Rien n’est toutefois à exclure…

Le nez de Cléopâtre, dit-on, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé. Pas vraiment… Par contre, si conformément au voeu initial de Théodore Herzl, le lieu de prédilection du foyer juif eût été en Patagonie ou en Ouganda, dans ce cas plutôt, toute la face de la terre aurait changé et en tête, le Proche-Orient ; sans doute aurait-il connu un peu moins de convulsions. 

L’Histoire en a voulu autrement. Désormais, il est grand temps d’en finir avec la posture de la victimisation pour justifier le pire et enfin apprendre à cohabiter, bon gré mal gré. La Résistance palestinienne étant ce qu’elle est, les frontières sûres ne pourront être garanties sans Etat viable de Palestine. Le reste ne serait que reculer pour mieux sauter. Et bâtir indéfiniment des châteaux en Espagne, ce qui relève d’une forme de pathologie sévère, est devenue invivable pour Tous…