Réunis à Genève pour mener à bien la dernière étape des longues négociations sur le nucléaire iranien, le groupe des 5+1, les cinq membres du Conseil de sécurité et l’Allemagne ont dû batailler dur pour enfin aboutir à un compromis historique. Un bémol quand même sur le mérite de certains participants car il est question, comme d’habitude, de négociations bilatérales menées en amont entre Washington et l’Iran : une occasion supplémentaire pour le président Obama, à la popularité en berne, de s’envoyer des fleurs sur les frais de ce dossier !
En dépit de l’omnipotence de la NSA, il paraît que tout ce ramdam autour s’est déroulé de manière ultra-confidentielle. En conséquence, exit la posture du un contre tous et du tous contre un ! Un accord intérimaire est né, d’une durée de 6 mois reconductible avant accord général ; donnant donnant, il garantit un allègement de sanctions contre une limitation du programme nucléaire. Fini donc l’enrichissement de l’uranium à 20% et la création de nouvelles centrifugeuses ; désormais le seuil d’enrichissement de l’uranium sera fixé à la barre des 5% .
De bête de l’AIEA, l’agence internationale de l’énergie atomique, mise au ban des nations, voilà l’Iran en passe de sortir de son odieux coma artificiel. Mieux, l’Iran est en voie de réinsertion dans le système international, doté de surcroît de son « droit inaliénable à la technologie nucléaire ».
Cette nuit du 24 novembre qui a mis fin à une partie des déboires des Iraniens incarne un grand tournant dans l‘Histoire du Moyen-Orient et du monde. Alors que Paris, Washington, Pékin, Moscou, et tant d’autres saluent cette belle avancée féconde gage de stabilité, Israël ose rouspéter.
Décidément, cette ouverture l‘indispose au plus haut point et courroucé, Israël nous a refait pour la énième fois le coup du pervers narcissique : il affuble son adversaire de ses propres tares pour manipuler son monde.
En ce grand jour qui laisse miroiter la paix, Israël branché trouble fête nous rappelle son droit de recourir à la force au cas où son existence serait menacé. Sondés, quarante pour cent des Israéliens se sont dits favorables à une intervention militaire contre Téhéran. Il faut reconnaître que la politique de l’Etat hébreu favorise auprès de ses populations cette propension exacerbée au nombrilisme.
La préoccupation des Iraniens n‘étant pas d‘agresser Israël, un sondage de ce genre n‘a pas été jusque là proposé à la population que je sache…