Loin de la folie du monde , quelque part en Provence

Nos villages en Drôme provençale sont rafraîchis par cette eau qui coule de ces petites fontaines que l’on retrouve un peu partout.
C’est encore incroyable de constater que vous pouvez vous abreuver à volonté, et ceci gratuitement.

Tous ces villages ont leur place à l’ombre des marronniers ou des platanes, où les jeunes viennent jouer à la pétanque en se mélangeant aux anciens. Blagues, rires, cris fusent de partout avec cet accent chaud que l’on connaît

Entre 1970 et 1980, la vallée du Jabron a connu un profond déclin qui a entraîné la disparition (parfois complète) des petits commerces. La désertification rurale, à cette époque, a fait apparaître les communautés hippies.

Cet endroit, comme tant d’autres dans la Drôme, a vécu des périodes dramatiques : terres à l’abandon, fermes et mas en ruines, isolement des gens, etc. Elles furent accentuées par le passage des touristes qui, faute de halte, ne faisaient que passer pour se rendre plus loin, ailleurs.

Et brusquement, il y a quelques années, est apparu l’engouement touristique pour les fêtes votives, celles de la lavande, des moissons, des ânes et des bêtes "à cornes", et ces petites communes ont commencé à revêtir un air d’antan, remplies de convivialité, de petits bonheurs et de VIE, encore trop furtifs à mon goût!

Les fermes, même isolées, sont rénovées. Des Maisons de Pays fleurissent grâce à la lavande, l’emblème national. Vous y trouverez du miel de lavande, onctueux et incomparable au goût; les pâtés made in Provence, purs produits naturels; des savons dont les gels douche, ici, ne peuvent plus rivaliser avec eux; les tomes de chèvres (si vous passez à Curel, arrêtez-vous chez Sabine Ferrarri -personnellement, je suis folle de ses fromages!-); et tant d’autres produits issus de l’artisanat local.

J’ai même trouvé aux Omergues, une halte vélo où vous pouvez gonfler vos pneus, les réparer, les nettoyer…

Ici l’homme se doit d’être innovant sous peine d’être obligé de se tourner, pour sa survivance, vers les méga cités, les dévoreuses d’âmes.
Nous savons bien qu’elles absorbent, sans pitié, l’identité de chaque être.

Dans cette région, il existe encore des gens sains, avec un bon sens hors du commun.
Les gens sont simples : alors, laissez votre panoplie du parfait citadin aux vestiaires. Vous n’en aurez nul besoin. Et si ne pouvez pas le faire,  vous sentirez se poser sur vous des regards avec une pointe d’ironie.
Je doute, pour ceux-là, qu’ils puissent capter le changement subtil de ces regards.

L’Homme de cette vallée reprend sa place dans la nature avec laquelle il vit en harmonie. Enfin, … presque! : nous survivra toujours cette si vilaine espèce qui outrepasse les lois de l’équilibre (je pense à un producteur fruitier de la vallée…). Celle pour qui la rentabilité est sa seule fois, au détriment de tout le reste.

Nous sommes toujours en été. Le soleil est brûlant et ce n’est pas encore demain que je trouverai des champignons.
Malgré les sumacs qui virent à toutes les couleurs comprises entre le marron, le rouge et le jaune, avertissement éblouissant pour nous dire que l’automne commence son travail, malgré les températures nocturnes en baisse et les colchiques qui se font une place dans les prés avec tant de discrétion, je me dore honteusement au soleil, tel un lézard qui savoure cette bénédiction qu’est la chaleur.

En attendant de me retrouver en plein milieu du stress citadin et dans mon désert de déconfiture amoureuse, je profite et profite de ces heures qui s’écoulent sans hâte et sans bruit, de ces nuits étoilées, ou dirais-je, diamantées, de toute cette nature qui m’offre mille trésors, de ce silence qui apaise l’âme et de cet air pur qui remet le corps à l’endroit.
Pour rien au monde, je voudrais m’en priver!!!
C’est ça, jouir de la vie.

 

2 réflexions sur « Loin de la folie du monde , quelque part en Provence »

  1. [b]vous connaissez probablement, mais je ne résiste pas [/b]
    [url]http://www.tabou.be/fil662.php[/url] [b]ou ici[/b]
    [url]http://photosphere.oldiblog.com/?page=lastarticle&id=1590047[/url]

  2. [quote]Les fermes, même isolées, sont rénovées. Des Maisons de Pays fleurissent grâce à la lavande, l’emblème national. Vous y trouverez du miel de lavande, onctueux et incomparable au goût; les pâtés made in Provence, purs produits naturels; des savons dont les gels douche, ici, ne peuvent plus rivaliser avec eux; les tomes de chèvres (si vous passez à Curel, arrêtez-vous chez Sabine Ferrarri -personnellement, je suis folle de ses fromages!-); et tant d’autres produits issus de l’artisanat local[/quote]

    vive l’artisanat des campagnes!

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