On vous prévient depuis votre plus jeune âge, et pourtant vous n’osez y croire. Tout se paie un jour ou l’autre, les Grecs viennent de l’apprendre à leurs dépens.
L’affaire fait grand bruit, tout d’abord en Grèce bien sur mais désormais partout en Europe. Ne doutez pas que nos politiques vont se servir de cet épisode pour nous ressortir le bon vieux croque mitaines, ce monstre invisible et pourtant si effrayant. En quelques mots, revenons d’abord sur ce qui s’est passé brutalement et sans aucune sommation. Il aura donc fallu quelques policiers zélés pour couper (définitivement …à en croire les rumeurs) télévisions et stations de radios en Grèce. Le berceau de la démocratie n’a désormais plus d’audiovisuel public.
Avant de s’interroger sur le bien-fondé de la décision, force est de constater que la mise en œuvre de cette décision (ne doutez pas qu’elle ait été longuement murie, dans le secret) a été violente et traumatisante. Même les journalistes (censés être les mieux informés dans un pays en totale déconfiture) ont appris quelques minutes seulement avant la coupure leur …licenciement.
Des motifs légitimes ou des secrets inavouables ?
Pourquoi en est-on arrivé là ? Chacun a sa réponse et on en est encore à l’heure des supputations. Cependant, même si cela passe maintenant sous silence, la Grèce est et restera pour de longs mois encore (et je pense faire preuve d’un optimisme démesuré) dans une situation économique des plus désastreuses.
Pour ne pas connaître la faillite, la Grèce a taillé dans les minimas sociaux, dans les rangs de ses fonctionnaires, dans les pensions des retraités, dans l’indemnisation des handicapés et des demandeurs d’emplois, tout en réduisant drastiquement ses dépenses en matière d’écologie, de mise en valeur de ses richesses, ses dépenses d’éducation….
Aucun secteur n’a été épargné, et ne parlons pas des factures exorbitantes des fournisseurs d’accès à l’énergie notamment. Les conséquences furent immédiates et les dépenses de l’Etat grec ont fondu comme neige au soleil. Cette amputation s’est aussi constatée chez les classes laborieuses du pays des Dieux, et la consommation s’est contractée, entraînant ainsi une baisse des recettes de l’Etat. Achetez moins et vous faites des économies, mais l’Etat perçoit moins de taxes et d’impots en tout genre.
Des dépenses qui baissent, des recettes qui suivent le même chemin, une vision de l’avenir terne et morose, la fuite des cerveaux et des capitaux…Bref des conséquences prévisibles et pourtant…
Toujours plus d’économies pour encore moins de rêves…
Seulement, le pays reste à la merci de ses créanciers, qui semblent apprécier de jouer le rôle du chat s’amusant avec cette souris blessée, estropiée et incapable de se défendre. Des efforts pour redonner de la confiance aux investisseurs…Seulement, les choix sont de plus en plus rares et cruels. Comme la Grèce s’est vu interdire la vente de ses bijoux de famille, les autorités se sont donc décidés à cette coupure générale.
Le service public de l’audiovisuel n’était pas certes plus mauvais qu’ailleurs, mais avouons que les dépenses étaient exorbitantes. En Grèce, des présentateurs sont payés alors qu’ils sont à l’autre bout du monde depuis des années, des producteurs sont grassement payés alors qu’ils n’ont de producteurs que le nom…Certes, la gabegie dans la télévision et les radios est incontestable (mais existe-t-il un seul pan de l’économie où la Grèce pourrait être citée en exemple ?).
Le début de la fin…
De là à mettre tous les salariés à la porte, c’est encore se saigner un peu plus. De nouveaux chômeurs vont donc venir le rang de ceux qui plongent le pays dans la ruine économique, et le serpent continue de se mordre la queue.
L’Etat grec, quoi qu’on en dise, a une idée derrière la tête et je ne prétends aucunement être dans le secret. Est-il déraisonnable de penser que la Grèce va mettre à mal bien d’autres pans de son service public ? Faut-il rappeler que la Turquie attend peut-être que les autorités grecques s’attaquent aux dépenses de la défense ? Est-il absurde de penser qu’un peuple peut se révolter après avoir inventé la démocratie ? Est-il naïf de penser qu’une rébellion dans la péninsule grecque pourrait se propager à toute l’Europe du Sud ?…
Beaucoup de questions sans réponses donc, à moins que l’Etat Grec ne prépare le sauvetage de la télévision grecque en imposant un recours à un financement privé (Inutile je suppose de souligner le danger d’un financement privé d’une télévision censée être publique ) ? Je vous laisse le choix de la réponse, mais personnellement c’est décidé, cette année je vais payer ma redevance télé avec le sourire aux lèvres…Et si c’était le but recherché ?
[b]et un financement mixte: privé-public.
Ceci étant, les précédents gouvernements et banquiers grecs coulent des jours heureux sans être inquiétés … ?[/b]
boonjour Zelectron,
Le drame est bien là. Personne n’est plus responsable de rien et le « C’est comme ça » est devenu l’excuse à la mode